Déclaration relative aux propos partisans de Monsieur Louis Michel, à la sortie d’une audience avec le Chef de L’Etat togolais
Une mission du Bureau de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE a séjourné à Lomé, du dimanche 31 mars au mardi 2 avril 2019, dans le cadre d’une visite d’information et d’étude sur la situation sociopolitique au Togo.
Alors qu’elle venait d’entamer ses contacts, et n’avait pas terminé toutes les entrevues programmées, la mission a été reçue en audience par le Chef de l’Etat. A la sortie de cette audience, Monsieur Louis Michel, Coprésident de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE, s’est cru autorisé à donner des appréciations, très discutables sur la situation qui prévaut au Togo.
Afin d’éviter toute confusion, et considérant que Monsieur Louis Michel, par ces propos, l’a délié de toute réserve, l’ANC tient à faire les observations suivantes :
A l’invitation de rencontrer une délégation des ACP/UE au sein de la quelle se trouvait Monsieur Louis Michel, l’ANC s’est longuement interrogée sur l’intérêt de cette initiative, compte tenu du soutien indéfectible de l’homme au régime RPT/UNIR et de ses attitudes et position passées à l’égard de la lutte de libération du Peuple Togolais. Après beaucoup d’hésitation, l’ANC s’est finalement résolue à prendre part à la rencontre, ensemble les autres partis de l’opposition, en demeurant vigilante et ferme, comme toujours, et en n’admettant aucune appréciation de complaisance sur la situation qui prévaut au Togo.
D’entrée, Jean-Pierre Fabre et Patrick Lawson de la délégation de l’ANC ainsi que Brigitte Adjamagbo-Johnson (CDPA), Paul Dodji Apévon (FDR), Komi Wolou (PSR), John Sambiri Targone (DSA) et Tchatikpi Ourodjikpa (PNP) de la délégation de la Coalition ont tenu à mettre en garde Monsieur Louis Michel contre ses velléités habituelles de s’ériger avec arrogance, en avocat du pouvoir en place, en prenant fait et cause pour les insuffisances et les travers de ce dernier. Ensuite, ils ont brossé un tableau sans complaisance de la situation qui prévaut au Togo, ne négligeant aucun aspect, répliquant sans aucun complexe et ne se laissant impressionner ni par les provocations ni par les remarques désobligeantes de Monsieur Louis Michel.
Malgré cela, Monsieur Louis Michel, fidèle à sa réputation, s’est répandu en propos laudatifs et encenseurs du pouvoir en place, déclarant, péremptoire, que de toute façon, la CEDEAO a validé les élections du 20 décembre 2018. En outre, Il n’a pas craint de soutenir que « chez eux » – en Belgique s’entend- le découpage des circonscriptions électorales pour les législatives, n’est pas différent de celui du Togo.
L’ANC se félicite de l’attitude des autres membres de la délégation de l’UE, notamment, Mme Cécile Kashetu Kyenge et Monsieur Michael Gahler. Celui-ci a contesté fermement, les propos de Monsieur Louis Michel sur le découpage électoral, en affirmant avec force que tous les votes doivent refléter l’égalité des citoyens. Et comme pour bien marquer sa différence de vue, il a ajouté qu’il n’est pas de ceux qui considèrent que les successions dynastiques en Afrique sont une bonne chose.
L’ANC a remis au mémorandum sur la situation togolaise à tous les membres de la délégation de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP/UE et entend réserver copie de la présente déclaration à l’attention du Président du Parlement Européen.