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Marche du PNP: Quand le ministre Boukpessi marche sur la loi Bodjona

Publié le mercredi 10 avril 2019  |  Togo Scoop
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Ouverture du dialogue intertogolais 2018: arrivée de diverses personnalités
Lomé, le 19 février 2018. Coupole présidentielle de l`hôtel du 02 FEVRIER. Ouverture du 27e dialogue intertogolais, arrivée de diverses personnalités. Ministre Boukpessi de l`Administration territoriale.
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On l’attendait ! La réponse du ministre de l’Administration territoriale à propos de la marche nationale du Parti nationaliste panafricain (PNP) est tombée. Sans surprise, le moins qu’on puisse dire est que la loi du plus et l’arbitraire ont encore pris le dessus. Puisque la réponse du ministre Payadowa BOUKPESSI n’est fondée sur aucune base juridique. En clair, le recul de la liberté de manifestation est consommé et la ghettoïsation du pays est actée.

Sur les dix localités prévues par le PNP pour sa marche, le ministre n’en a retenue que deux en dehors de Lomé. Il s’agit de Sokodé et d’Afagnan. Mais à Lomé, comme il le fait depuis la reprise des manifestations de la Coalition de l’opposition (C14), l’itinéraire des organisateurs a été modifié unilatéralement sans qu’on prenne soin de discuter avec ces derniers. Les raisons évoquées, sont celles tirées par les cheveux qui ont été toujours évoquées à chaque fois: «La plupart des voies, places, et quartiers que vous comptez emprunter au cours de votre manifestation du 13 avril 2019 ont fait l’objet d’utilisation pour les marches de la C14 dont le PNP fait partie, durant plus de 7 mois».

On se demande où est ce que le Ministre a trouvé qu’il est dit que quand on fait une manifestation sur une voie on doit en varier, et ceci sans l’accord des organisateurs mais en leur imposant des itinéraires. Des manifestations sont au quotidien devant la Maison Blanche. Depuis plus de 20 semaines, les Champs Elysées, le plus beau boulevard du monde est le théâtre de manifestations des Gilets jaunes. Malgré la violence des manifestations qui s’apparente à des scènes d’émeutes urbaines, le gouvernement français ne s’est pas hasardé à interdire les manifestations sur les champs Elysées au risque d’être débouté par la justice. Car la norme ne doit pas être l’interdiction systématique des manifestations. C’est ça la loi sur la liberté de manifestation, elle est parfois difficile mais il faut la respecter.

Il appartient à l’Etat de déployer suffisamment ses forces de sécurité pour assurer la sécurité des manifestants mais aussi des autres citoyens sans entrave à la liberté des uns et des autres.

Mais ici il suffisait qu’un soi-disant riverain lève le doigt pour qu’une liberté constitutionnelle soit pliée. «Les riverains des différents lieux nous ont indiqué qu’ils ne sont plus prêts à supporter le passage de cortège de manifestants. Il est évident qu’une telle situation peut entrainer des troubles graves à l’ordre public, si les manifestations se produisent dans ces lieux, au mépris des préoccupations soulevées par des riverains concernés». Cet argument avancé par le ministre pour imposer un itinéraire outre que celui proposé par les organisateurs ne tient pas la route surtout venant d’un commis de l’Etat qui doit faire appliquer la loi.

Partout où il y a marche, il y a des activités qui s’y déroulent. Ce n’est pas seulement à Lomé qu’il y a des riverains. Même sur les Champs Elysées, les riverains et les propriétaires des boutiques de luxes qui s’y trouvent ne peuvent pas imposer une décision liberticide au ministre de l’intérieur français. L’interdiction ne doit pas être la norme.

SOKODE ET AFAGNAN POUR L’INTERIEUR

Ainsi se fondant sur ces arguments, le ministre BOUKPESSI, recommande dans son courrier au PNP pour sa marche à Lomé deux circuits au lieu de trois préconisés par le parti.

Ainsi donc, selon le ministre le circuit 1 devra partir de la Mosquée carreau de Togblekopé, suivre les itinéraires suivants rue d’accès à Dégone côté-ouest, prêt à porter Elégancia, Ets chez Fatima, Ets Cafetariat pour chuter sur le terrain des jeunes de Togblékopé. Alors que pour le circuit, il recommande le Parking réserve comme point de départ en suivant la voie d’accès Dégome côté Est, Ets Ami-Ami, Ets Vlisco et chuter sur le terrain des jeunes de Togblékopé.

Pour l’intérieur du pays, on note également une régression de la part du ministre alors qu’il avait fini par concéder au moins cinq villes de l’intérieur du pays pour la C14, au PNP deux villes (Sokodé et Afagnan) sont les seules retenues. Comme toujours, les mêmes arguments fallacieux : « il y a plus de 115 partis politiques légalement déclarés dans le pays. Les forces de l’ordre et de sécurité doivent rester disponibles pour encadrer les manifestations de tous ces partis politiques, cela a pour conséquence de limiter le nombre de manifestations simultanées par parti politique (en dehors de campagne électorale), afin que leur encadrement par lesdites forces de l’ordre soit efficace et éviter ainsi que les troubles grave à l’ordre public ne se produisent lors du passage des cortèges de manifestants », écrit-il dans sa réponse au courrier du PNP.

Il n’appartient pas aux organisateurs de trouver des forces pour l’encadrement des manifestations. Nulle part la loi sur les manifestations publiques n’autorise le ministre à limiter les manifestations en raison du nombre de force de l’ordre limité à encadrer la manif. C’est un peu aberrant que sur 10 villes proposées, le ministre ne retienne que trois, pas même la moitié. C’est à se demander combien de force de sécurité il faut pour encadrer une manifestation. Et si le Togo, l’un des pays de la sous région qui a le plus fort taux de forces de sécurité par rapport à la population n’a pas les moyens de sécuriser une marche dans dix villes, autant faire appelle à nos fameux « Abrafo » pour l’aider à accomplir sa mission.
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