Le président béninois Patrice Talon a demandé aux leaders politiques d'opposition de "ne pas appeler à incendier le pays" à l'approche des élections législatives du 28 avril, dont ils ont été exclus.
"Si ce pays leur tient tant à coeur et qu'ils ont vocation à le diriger, ce n'est pas un pays brûlé, ce n'est pas un pays en cendres qu'ils auront à diriger demain", a déclaré le président jeudi soir au cours d'un entretien
télévisé.
"Appeler à brûler le pays parce qu'on ne va pas à une élection, ce n'est pas responsable. Je ne le permettrai pas", a averti le président, au pouvoir au Bénin depuis avril 2016.
Début mars, la Commission électorale avait jugé que seuls deux partis, proches du président Talon, avaient rempli les conditions requises par le nouveau code électoral - adopté l'an dernier et durcissant les règles régissant les partis politiques - pour pouvoir présenter des listes, excluant de facto toute l'opposition.
Le Bénin connait depuis des mouvements de contestation de l'opposition qui proteste contre leur exclusion du scrutin. "Je voudrais dire à mes concitoyens que je resterai un défenseur de la démocratie, des libertés, de la rigueur, et du respect de l'ordre constitutionnel", s'est défendu le président béninois accusé par ses
détracteurs de mettre à mal la démocratie.
Au sujet des deux partis en lice pour l'élection, composés essentiellement de ses partisans, il a "remarqué que chacun de ces nouveaux partis regroupe plus de 70 à 80 partis politiques avec des dizaines de mouvements politiques, leaders politiques".
"J'ai remarqué également que ces deux formations regroupent plus des 2/3 des partis politiques actuellement présents au parlement", a ajouté le président béninois. Peu avant cet entretien, la commission électorale a procédé au lancement officiel de la campagne électorale, permettant ainsi aux deux listes proches de la présidence, de battre campagne dès vendredi en vue d'élire les 83 prochains députés du Parlement.