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TOGO:Quand Agbéyomé Kodjo joue au Nelson Mandela togolais
Publié le mercredi 5 fevrier 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse par dr
Agbéyomé Kodjo, Président National de la formation politique OBUTS


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Union de l’opposition, dialogue avec le pouvoir…
. Un air de récupération politicienne et d’escroquerie intellectuelle

Agbeyome Kodjo, Pdt Obuts
Le siège de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (Obuts) a connu une ambiance toute particulière ce samedi 1er
février 2014. Le patron de cette formation politique offrait à la
presse un déjeuner servant également d’occasion de présentation de vœux
aux professionnels de la communication. La nième sortie située dans la
dynamique d’agitation enclenchée depuis les législatives du 25 juillet
2013 par Agbéyomé Kodjo. Mais c’était aussi une tribune pour l’homme de
gaver son auditoire de ses nouvelles trouvailles, récupérer à son compte
les idéaux d’union de l’opposition, de dialogue avec le pouvoir et se
peindre à nouveau comme le Nelson Mandela togolais. Une escroquerie
intellectuelle en somme.
Réorientation stratégique et tactique, vous avez dit ?
C’est un secret de Polichinelle que
l’Obuts, à travers son patron, a annoncé depuis le 26 décembre 2013, une
réorientation stratégique et tactique de son action politique. Ce
déjeuner de presse a offert l’occasion d’en exposer les motifs. A en
croire Agbéyomé Kodjo, trois axes structurent cette nouvelle orientation
politique : le bilan d’échec de la lutte politique engagée depuis le 05
octobre 1990, l’impératif d’une réorientation stratégique et tactique
mue par la nécessité de remise à plat devant l’impasse politique
actuelle, et la déclinaison d’une dynamique cohérente et porteuse pour
véritablement ouvrir le chemin de l’avènement du Togo « Or de l’Humanité ».
S’agissant du premier point, on retiendra essentiellement que c’est la faute aux autres. « L’aveuglement
politique mû par la haine, la guerre des ego et les intérêts partisans a
eu raison des nobles idéaux de liberté, de justice sociale, de
démocratie et de prospérité partagée pour tous entraînant de fait
l’échec de la lutte pour le changement au Togo », dresse l’Obuts. En
clair, Agbéyomé Kodjo qui a passé le clair de son temps à consolider le
pouvoir des Gnassingbé et la plus grande partie de l’ère démocratique à
réprimer et entraver tous les efforts fournis par ses devanciers de
l’opposition pour l’avènement de l’alternance, n’a aucune
responsabilité dans cet échec. Pas plus avec son petit jeu
d’intermittent du spectacle qui le fait mettre le pied dans le plat à
chaque initiative de rassemblement de l’opposition (revirement suite à
la réunion à Paris pour la gestation du Frac, réquisitoire contre le
Cst…).
Pour l’Obuts, le constat d’échec de la lutte politique menée depuis 1990 commande « une prise de hauteur suffisante » en vue d’une réorientation stratégique et tactique de la lutte pour le changement démocratique au Togo devant se fonder dorénavant sur « une
véritable approche systémique et multidimensionnelle de la crise
sociopolitique togolaise, et convoquer en toute sincérité l’Amour et le
Pardon au cœur de l’action politique ».
Et comme alternative pour faire aboutir la lutte, l’Obuts propose un « format politique simple et cohérent accessible à toutes les filles et tous les fils du Togo tout entier » qui suppose la déclinaison d’une posture politique arrimée au cycle à 4 axes successifs suivant :

Cœur ouvert : impératif d’ouverture à l’autre et de sincérité dans la relation ;

Confiance : conséquence directe du « cœur ouvert » et moteur du vivre
ensemble et de la véritable mutualisation des énergies pour le
changement ; Solidarité partagée : fruit de la mutualisation confiante
des énergies et préalable à la construction d’une Nation forte, juste et
prospère et Prospérité partagée pour tous : conséquence directe de la
solidarité partagée et finalité escomptée de notre lutte collective pour
l’avènement du Togo « Or de l’Humanité ». Pour Agbéyomé Kodjo et ses disciples, c’est la seule alternative, la « réponse
pragmatique et conséquente face à l’impasse politique et au cri de
détresse de nos populations prises en étau par la cherté de la vie, la
récurrente ébullition du front social et les stériles règlements de
comptes politiques ». De bien jolis mots !
Agbéyomé Kodjo, le Nelson Mandela togolais !
Cette comparaison somme toute osée doit
faire couler de la bile chez nombre d’admirateurs du chantre de la lutte
antiapartheid décédé le 5 décembre 2013. Mais c’est sous cette posture
que se présente désormais Agbéyomé Kodjo. Les quelques mois passés en
détention à la Gendarmerie dans le cadre de l’affaire des incendies et
le fameux rapprochement prôné depuis un moment avec le pouvoir lui
suffisent pour réclamer ce manteau. Agbéyomé Kodjo vit désormais
Mandela, respire Mandela, parle Mandela…« La meilleure arme, c’est de s’asseoir et de parler »,
c’est la citation de l’ex-président sud-africain qui barrait la
banderole du parti au cours de cette rencontre de samedi avec la presse.
Il ne lui manque peut-être que les accoutrements Zoulou et d’esquisser
les pas de danse Zoulou lors de ses sorties publiques. Mais Agbéyomé
Kodjo prouve-t-il vraiment de par ses comportements qu’il incarne
Mandela ?
Le dialogue avec le pouvoir (ou plutôt
le rapprochement pour un retour à son ancienne maison), c’est le refrain
chanté depuis un moment par le patron de l’Obuts. Et il n’a pas manqué
de fredonner le morceau samedi, et aussi de se présenter comme le
chantre de l’union de l’opposition. « A nous leaders des forces de
l’opposition républicaine en lutte pour l’alternance pacifique, je pense
que le moment est enfin arrivé pour que courageusement et ensemble,
nous fondions dans la sincérité et la confiance retrouvée notre démarche
politique sur un paradigme nouveau. Cela suppose une véritable
ouverture à l’autre pour un dialogue politique franc et constructif. (…)
La sagesse voudrait que nous fassions preuve d’humilité et de courage
pour repenser autrement notre approche stratégique et tactique pour
l’avènement au Togo d’une société juste, solidaire et prospère », a déclaré Agbéyomé Kodjo qui a tenu à rendre hommage aux initiateurs de l’Appel des Patriotes dont l’objectif serait de « rassembler
dans la sincérité l’opposition républicaine éparse en une Force
Convergente, avec Un seul Programme, et Un Seul Candidat à la
Présidentielle de 2015 ». Une démarche qui épouserait la vision (sic) de l’Obuts.
« (…) Au regard des prodromes
actuels d’une résurgence des tensions politiques dans le pays, il faut
ouvrir ici et maintenant un vrai dialogue politique sincère entre les
forces de l’opposition républicaine et les pouvoirs publics (…) Les
indicateurs sociopolitiques actuels commandent à l’opposition
républicaine d’activer intelligemment sans délai les deux leviers sus
déclinés pour crédibiliser de nouveau son action à travers une remise à
plat courageuse et constructive. Le compte à rebours a déjà
commencé, et nous avons l’impérieux devoir de taire nos divergences et
les invectives stériles, pour décliner ensemble une offre politique
cohérente, pragmatique et futuriste en écho aux attentes pressantes de
nos populations pour un Togo réconcilié et meilleur digne de l’« Or de
l’Humanité » », a-t-il à nouveau chanté, et de recommander de prendre exemple sur Mandela : « Tachons
de mettre nos pas dans ceux de Mandela, et gardons à l’esprit que
l’action que nous incarnons doit être exclusivement portée sur la pleine
émancipation de notre peuple de façon à impacter dignement son
quotidien, l’histoire de notre pays, celle de l’Afrique et du monde ».
Plus que jamais, Agbéyomé Kodjo se
présente comme le chantre du dialogue, le Nelson Mandela togolais. Mais
le hic ici, l’homme qui crie prôner l’union de l’opposition, qui demande
des sacrifices comme l’acceptation de l’autre avec ses défauts ou le
règlement des petites divergences, pour arracher l’alternance en 2015,
est le tout premier à étaler quotidiennement sur la place publique les
casseroles (sic) de sa famille politique, le Collectif « Sauvons le Togo ».
Toute chose qui prouve qu’il est plutôt dans une logique secrète de
destruction du mouvement. Et, parallèlement, des indiscrétions font état
de tractations avec le Prince de la République pour un éventuel retour à
la maison-mère. Quel crédit accorder alors à l’homme et à ces
propositions ? La vertu et la transparence réclamée dans les rapports
avec ses pairs de l’opposition sont loin d’être une réalité à son
niveau. Tout donne l’air d’une escroquerie intellectuelle, d’une simple
récupération politicienne pour se donner de l’importance. Car le
dialogue, personne en tout cas n’est contre au sein de l’opposition.
Tino Kossi
LIBERTE HEBDO TOGO

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