Démarrée jeudi au Palais des congrès de Kara (420 km au nord de Lomé), la 11e édition du Forum National du Paysan Togolais FNPT et la première du nouveau format en lien avec le Plan national de développement(PND) a connu la participation de divers acteurs autour du paysan togolais.
Trois jours de riches interventions où le nouveau patron de l’agriculture togolaise a partagé ses riches expériences avec le monde paysan. Retour sur les quelques instants clés dans cette série de dossiers de agridigitale dont voici la première partie.
Pédagogie sur le PND
Dès l’entame des travaux, le Ministre BATAKA a détaillé aux participants les axes du PND, avec un point d’honneur sur l’axe2 qui touche le secteur agricole. "Le PND est conçu pour tirer meilleur profit des atouts naturels dont dispose notre pays", indique-t-il.
Il s’agit pour lui, de la disponibilité d’un port en eau profonde reconnu récemment meilleur port en traitement de conteneurs dans la sous-région ouest-africaine que veut capitaliser l’axe 1 du plan, des atouts dont dispose le secteur agricole à développer à travers les pôles de transformation agricole manufacturiers et d’industries extractives dans l’axe 2 puis, à travers le 3e axe, redistribuer les retombées issues de la croissance grâce à la consolidation du développement social et le renforcement des mécanismes d’inclusion sociale et financière.
Spécifiquement sur l’axe2 touchant le développement des pôles de transformation agricole, il souligne que leur effectivité et leur impact se résument en cette condition : "revoir nos manières de penser et d’agir".
Ceci devra passer par l’abandon des vieilles pratiques à l’instar de l’usage des houes et de la daba. "Nous ne saurions continuer l’agriculture avec la houe et la daba", a-t-il fait savoir.
Aussi, il est temps pour les propriétaires de terres inexploitées de les sortir de la jachère. Il faut ajouter que pour l’atteinte des résultats escomptés par l’axe 2 du PND, le conseil et la recherche sont à restructurer pour répondre aux besoins concrets des nécessiteux et en finir avec la dilapidation.
Quant aux manières de penser, les différentes interventions du ministre ont ressorti à plusieurs reprises, la nécessité pour les acteurs de son département, de ne plus se fier à la subvention, le pouvoir sur le prix et la discrimination foncière.
"La subvention n’a jamais marché", a-t-il lancé à ceux qui espèrent encore l’Etat de providence. "Vous n’avez pas non plus le pouvoir sur le prix", a-t-il ajouté. Le producteur agricole étant un entrepreneur, il ne peut se fier aux subventions pour faire de son activité agricole une profession durable et pérenne.
Quelles sont alors les garanties du PND ?
Pour le patron du ministère chargé du secteur agricole, les garanties du PND dans son département passent par l’optimisation de la valorisation du foncier, la restructuration du conseil et de la recherche et la professionnalisation du secteur agricole.
De façon plus détaillée, le foncier constitue une des premières garanties dans la mise en place des pôles de transformation agricole.
Il faut assurer la pérennité de l’approvisionnement de la matière première aux unités de transformation agricole dont l’implantation dans une zone crée la richesse (paiement des taxes locales pour la survie des collectivités territoriales) et de l’emploi local.
Bref, il faut aller au-delà des 45% de terres arables exploitées actuellement.
La recherche et le conseil sont destinés à orienter les acteurs dans leur prise de décision, le développement de leurs activités et la projection dans le temps.
Il faut donc centraliser la recherche pour avoir des résultats uniques et concrets et orienter le conseil vers tous les porteurs.
Quant à la professionnalisation du secteur, au lieu d’attendre les subventions, il est préférable de négocier pour avoir une relation solide et durable avec les institutions financières et impacter sur le rendement pour changer la tendance.
Les grands chantiers annoncés
Plusieurs chantiers, déjà lancés pour certains et en cours pour d’autres devront garantir la réussite du PND dans le secteur agricole.
L’opérationnalisation du MIFA à travers la restructuration des chaînes de valeur et la canalisation des financements, le recensement numérique de tous les acteurs pour une collaboration à la base contractuelle, l’acharnement sur l’opérationnalisation de l’agropole de Kara, le code foncier, la loi d’orientation agricole, la restructuration du conseil orienté business, la mise en place du SNRAA, et les mesures incitatives pour faciliter la certification des produits sont entre autres les grandes lignes dévoilées pour l’instant par le ministre.
Aussi, la revue du format du forum dont l’investissement selon lui n’en est pas un gâchis mais plutôt une initiative pour encourager les petites initiatives afin de faire "des petites unités d’aujourd’hui les champions de demain" est une action phare de laquelle, il est attendu une mutation effective de la transformation du secteur.
Outre ses interventions, le ministre BATAKA a passé pratiquement tout le moment du forum auprès des participants.
Il a visité toutes les tables filières dans lesquelles, il s’est assurée que les vieilles habitudes qui ont créé les mêmes résultats ne sont plus d’actualité et que ce qui s’y déroule ne soit du concret, du business et des chiffres nécessaires à la prise de décision.
Il s’est montré disponible à répondre aux préoccupations de qui que ce soit sans distinction et a insisté que personne n’attende qu’on siffle encore avant de jouer sa partition. "Toute personne qui quitte de ce forum, sait désormais ce qu’il doit faire", a-t-il renchéri.
Il faut souligner qu’en marge du forum, le ministre BATAKA a mené diverses autres activités, notamment, la visite d’inspection du site de construction d’un complexe conçu d’un air séchage, d’un bloc administratif et d’un magasin de stockage des produits agricoles d’une capacité de stockage de 3000tonnes dans la ville de Kara.... suite de l'article sur Autre presse