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Disparition de Guy-André Kieffer : “L’enquête doit être réactivée et les promesses être honorées” (RSF)

Publié le lundi 15 avril 2019  |  RSF
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© Autre presse par DR
Balance de la Justice universelle.
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A quelques jours du 15e anniversaire de la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités françaises et ivoiriennes à tenir leurs engagements pour faire toute la lumière sur cette affaire.


Quinze ans après sa disparition sur le parking d’un supermarché d’Abidjan où il avait rendez-vous avec le beau-frère de Simone Gbagbo, la femme de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et première dame à l’époque des faits, le mystère reste entier sur ce qui est arrivé à Guy-André Kieffer le 16 avril 2004. Le journaliste enquêtait notamment sur les malversations financières dans la filière cacao dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.

“Après des années d’enquêtes, les questions sans réponses restent nombreuses, regrette Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Qui est à l’origine de sa disparition? Quel en était le véritable mobile? Que s’est-il passé après l’enlèvement du journaliste? Où a-t-il été transporté? Nous n’avons en réalité qu’une certitude. Guy-André Kieffer a été enlevé. Quant aux protagonistes de ce plan pour réduire au silence ce journaliste, ils n’ont jamais été véritablement inquiétés dans cette affaire.”

Lors d’une mission effectuée par RSF en 2014 à Abidjan, le président Alassane Ouattara s’était engagé à tout mettre en œuvre “pour que la lumière soit faite sur cette affaire et que l’on sache ce qui s’est passé”. Il avait d’ailleurs demandé au ministère de la Justice et au procureur de la République d’être informé précisément sur le dossier en cours. Cette même année, la présidence française avait indiqué à RSF que l’élucidation de ce cas demeurait une “priorité pour la France”.

“Quinze ans après les faits, et malgré les promesses répétées des autorités ivoiriennes et françaises, aucune avancée notable n’a été enregistrée ces dernières années, déplore Assane Diagne, directeur du bureau Afrique de l’ouest de RSF. Il est urgent que les langues se délient et que les autorités des deux pays joignent les actes à la parole. Il serait inacceptable que ce dossier soit classé par la justice des deux pays alors que tous les témoins n’ont pas été interrogés et que les responsables n’ont pas été arrêtés.”

L’absence de progrès dans l’enquête est d’autant plus inquiétante que certains des protagonistes clés sont morts. Michel Legré, très proche du président Laurent Gbagbo et avec qui Guy André Kieffer avait rendez-vous le jour de sa disparition, est mort en 2016. Il avait, dans un premier temps, avoué avoir servi d’appât pour attirer le journaliste sur ordre du régime avant de se rétracter. L’ancien ministre des Finances de Laurent Gbagbo, Paul-Antoine Bohoun Bouabré dont le nom a été régulièrement cité dans l’affaire, est pour sa part décédé en 2012.

En 2016, l’ancien chef de la sécurité de Simone Gbagbo, Anselme Seka Yao dit “Séka Séka” avait été accusé par un ex-chef de milice pro Gbagbo d’avoir exécuté et incinéré le journaliste sur ordre de l’ex-première dame. Depuis, aucun de ces protagonistes n’a été inquiété par la justice.

La Côte d’Ivoire occupe la 82e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.
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