Quand le désastre est immense, on ne cherche plus les causes naturelles : on trouve un bouc émissaire. Dans le Yoto où il s’est présenté pour les élections législatives du 25 juillet 2013, l’Organisation pour Bâtir un Togo dans l’Union (OBUTS) de l’ex Premier ministre Agbéyomé ne digère pas sa défaite. Au lendemain de son échec cuisant prévisible, le président de OBUTS accuse Faure Gnassingbé de l’avoir volé. Et pourtant c’est la coalition Arc-en-ciel qui a raflé tous les sièges dans ce fief de Me Yawovi Agboyibo, ennemi juré d’Agbéyomé Kodjo ! Mais ce n’est pas fini, OBUTS continue son petit cinéma.
Dans un communiqué, le président prend pour cible le Président du Tribunal de Première Instance de Tabligbo. Selon les termes du communiqué dont pa-lunion.com a eu copie, le parti s’insurge contre le fait que leur recours pour un recomptage des voix a été rejeté. OBUTS a refusé de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle.
Lire le communiqué ci-dessous.
Communiqué de presse OBUTS du 4 Aout 2013 / législatives 2013 : la justice à l’épreuve des fraudeurs électorales
Le scrutin législatif du 25 Juillet 2013 s’est révélé n’être qu’une vaste mystification organisée par le pouvoir en place afin de consolider une situation de statu quo.
La préfecture de Yoto n’a pas échappé à la manœuvre mise en œuvre et tendant à pervertir les résultats du scrutin, au moyen d’un recours massif à la corruption par la distribution de vivres, des paquets de tôles ondulées galvanisées, des tissus pagnes, et de sommes d’argent destinés à influencer le vote, à l’achat de consciences, au bourrage d’urnes, et à l’usage de bulletins prévôtés, distribués aux populations avant le scrutin.
C’est sur le fondement de ces griefs portant dévoiement du processus électoral dans le Yoto que nous avons introduit le 29 Juillet 2013, entre les mains de monsieur le Président du Tribunal de Première Instance de Tabligbo, une requête aux fins de placement sous scellés judiciaires à titre conservatoire, d’urnes électorales au contenu éminemment contestable, provenant de bureaux de vote, sujets à caution.
Le Président du Tribunal de Première Instance de Tabligbo, qui assuma, faut-il le rappeler, les fonctions de Président de la CELI Yoto a cru devoir rejeter notre requête, alors même qu’en y faisant suite favorablement, il aurait par son ordonnance permis en toute transparence de procéder d’une part, à un recomptage contradictoire des suffrages exprimés et d’autre part, de rapprocher les procès-verbaux, en vue d’infirmer ou de confirmer la validité des griefs et graves irrégularités énoncés en la requête introductive.
Il faut faire rappel de ce qu’il y a une volonté manifeste d’obstruction à la manifestation de la vérité des urnes , car en date du 26 Juillet 2013, déjà contestant la sincérité des résultats provenant d’une localité de préfecture le lendemain du scrutin, par le délégué du CST et le candidat Tête de liste du CST, le Président du CELI, a exigé qu’une requête lui soit adressée pour un recomptage contradictoire, avant la publication des résultats provisoires.
Bien qu’il ait reçu la requête dès le lendemain son exigence avec copie à la Présidente de la CENI, rien ne fit entrepris de sa part pour respecter l’engagement qu’il avait pris.
La question suivante ne mérite-t-elle pas d’être publiquement posée ? : Si monsieur le Président du Tribunal de Première Instance de Tabligbo, ayant également disposé au cours du scrutin électoral, des prérogatives de Président de la CELI Yoto, estime avoir effectué au sein de la CELI Yoto, ès-qualité, un travail impartial et honnête qui ne souffrirait d’aucun dysfonctionnement, pour quel motif sérieux, s’oppose-t-il à l’exercice légal d’un contrôle par l’autorité judiciaire localement compétente pour en connaître ?
À toutes fins utiles et pour mémoire, chacun au Togo devra avoir à l’esprit que la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme- dispose en son article 21 :
La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote ».
OBUTS juge indispensable une mission d’audit dans toutes les circonscriptions électorales afin de faire éclater la vérité des urnes, et d’apprécier le niveau de transparence du processus électoral récemment conduit au Togo ; faute de quoi, le pouvoir en place aura perdu toute légitimité à organiser les élections à venir.
OBUTS soucieuse de la légalité républicaine interpelle la Cour Constitutionnelle afin qu’elle tienne dignement cette fois ci face à l’épreuve des fraudes électorales pour éviter à la Nation tout entière un déchirement de plus.