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TOGO: Kaming Pyabalo, Napo Tchein, Naboudja et Alédi Tchangaï abandonnés, obligés de lutter contre la mort
Publié le jeudi 6 fevrier 2014  |  LIBERTE HEBDO




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Détention arbitraire à la prison civile de Kara

Arrêtés et détenus à la prison
civile de Kara quelques jours seulement après l’incendie du marché de
Kara, Kaming Pyabalo Aimé, Napo Tchein, Bouraïma Naboudja et Alédi
Tchangaï, ne se portent pas bien. Tous développent des maladies et le
pire pourrait arriver si rien n’est fait.
Lors de la médiation conduite par le
Président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, Mgr
Nicodème Barrigah, et l’Ambassadeur des Etats-Unis au Togo, Robert
Whitehead, à la veille des législatives du 25 juillet dernier, le
Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel avaient
insisté sur la libération des militants de l’opposition embastillés
dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé. « Nous
avons engagé des négociations pour que tous ceux qui sont impliqués dans
l’affaire des incendies soient libérés. On nous a dit que les dossiers
seront étudiés au cas par cas et au moins ceux qui peuvent être des
candidats potentiels seront libérés. C’est sur cet accord que nous nous
sommes séparés », avait expliqué Me Paul Dodji Apévon. Dans un
communiqué rendu public plus tard, le Procureur de la République, Poyodi
Essolissam, avait indiqué qu’« au vu de l’état d’avancement de la
procédure, le Parquet a sollicité conformément aux dispositions du code
de procédure pénale et dans l’intérêt d’une bonne administration de la
justice, quelques mesures de mises en liberté provisoire de même que la
levée de l’interdiction faite à certains inculpés de circuler hors du
ressort du tribunal de Lomé sans l’autorisation du juge ». Et à la
suite de moult rebondissements, les Gérard Adja, Alphonse Kpogo, Jean
Eklou et autres ont recouvré leur liberté. Chose curieuse, aucun détenu
de la sinistre prison civile de Kara n’était concerné par cette mesure.
Un acte qui n’est pas gratuit : il fallait à tout prix punir ces hommes
originaires du Nord et qui avaient osé entretenir la flamme de
l’opposition dans la région. En les maintenant dans la géhenne de Kara,
le pouvoir, axé sur le tribalisme et le régionalisme, entend instaurer
la stratégie de la peur destinée à dissuader de potentiels candidats à
la cause de l’opposition : « Ne vous approchez pas de l’opposition. Vous avez vu le sort qui a été réservé à Naboudja, Kaming et les autres ? ».

En effet, Kaming Pyabalo Aimé,
responsable étudiant exclu de l’Université de Kara pour manifestations
dans l’enceinte du campus, Napo Tchein, ancien étudiant diplômé en
finance comptabilité et radié de l’Université de Kara, Bouraïma
Naboudja, enseignant de Philosophie au CRETFP-Kara, Alédi Tchangaï,
gardien du marché de Kara, ont été, quelques jours après l’incendie du
marché de Kara, appréhendés et écroués depuis lors à la prison civile de
Kara. Pourtant, les faits qui leur sont reprochés, ne résistent à
rien du tout. Juste un dossier signalé mieux géré de loin par ceux qui
ont besoin de sacrifier ces jeunes pour camoufler leur responsabilité
dans le crime de feu.

Aujourd’hui, l’état de santé de ces
quatre jeunes arbitrairement détenus et abandonnés aussi bien par les
organisations nationales et internationales des droits de l’Homme que
par l’opposition, ne cesse de se dégrader. Le jeune Napo Tchein a de
sérieux problèmes d’yeux et ne voit pratiquement plus alors qu’Alédji
Tchangaï, le seul vigile arrêté dans cette affaire d’incendies des
marchés de Kara et de Lomé, souffre d’une tuberculose osseuse. Soit dit
en passant, la tuberculose osseuse qui est la troisième manifestation de
tuberculose extra pulmonaire, touche préférentiellement la colonne
vertébrale (50 %), les hanches et les genoux (15 %). Selon un garde
pénitencier, le pied droit d’Alédji est déjà parti et si rien n’est
fait, il risque de perdre le pied gauche. Quant à Kaming, il a
constamment des ennuis cardiaques et a déjà fait quatre crises au cours
desquelles on a dû le réanimer. Pendant ce temps, Bouraïma Naboudja
doit, en plus des problèmes de cou et de colonne vertébrale, supporter
les piqures des scorpions. Cet enseignant de philosophie s’est vu
supprimer depuis août son salaire qu’il partageait avec ses amis
d’infortune. Et depuis la dernière rentrée scolaire, sa petite fille est
obligée de rester à la maison, faute de moyen.
« Quand nous avons vu à la télévision
les pro-Gbagbo que Ouattara a libérés avec leur famille, nous avons
pleuré. Nous n’avons rien fait et nous ne comprenons pas pourquoi on
nous garde », nous a confié un des détenus qui place tout son espoir sur la Cour suprême qui devra se prononcer sur leur cas. « Mais on ne sait pas quand la Cour suprême va tenir son audience », a-t-il soupiré.

R. Kédjagni

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