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Uniformisation du prix d’achat du sable au niveau des carrières : Un passage obligé pour contrer la spéculation orchestrée par les transporteurs
Publié le jeudi 6 fevrier 2014  |  Telegramme228


© Autre presse
Extraction de sable dans une carrière de Lomé


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Togo -
Le gouvernement a annoncé, à travers un communiqué en octobre 2013, la fermeture des carrières sauvages à partir du 1er novembre 2013.Mais suite à certaines doléances des exploitants de ces carrières, les autorités ont accordé une période moratoire qui a pris fin le 13 janvier 2014. A compter de cette date, le ministre des Mines et de l’Energie, avec l’appui de ses services techniques, a démarré un contrôle sur ces différents sites pour s’assurer de leur fermeture effective. Selon les autorités en charge des Mines, « 90% » de ces carrières sont fermées. Mais voulant saboter les efforts du gouvernement, les transporteurs de mauvaise foi ont modifié et fixé unilatéralement les prix du sable, et selon la tête de leur client. Ce qui a laissé libre cours à des spéculations monstres qui non seulement rendent perplexes les consommateurs du sable, mais aussi et surtout annihilent les actions du gouvernement qui lutte pour le bien-être de la population. Pour éviter cette situation, les secteurs privé et public ont uniformisé le prix d’achat du sable par les transporteurs au niveau des carrières. Depuis hier mercredi 5 février, le prix d’achat du sable au niveau des deux (2) carrières officiellement reconnues, notamment celle de Dalavé dans la préfecture de Zio et celle de la Société Africaine de Dragage (SAD) a Bè-Boka à Lomé est fixé à 4.000F/m3.

Fermeture définitive des carrières sauvages : un pari gagné par le Ministre des Mines Dammipi Noupok
ou

Le Ministre des mines ne se désarme pas face à la réticence et la mauvaise foi des exploitants des carrières sauvages. Depuis l’interdiction de l’exploitation du sable marin en 2011, suite aux phénomènes d’érosion côtière que cette exploitation engendre avec des conséquences incommensurables, l’Exécutif togolais ne lésine pas sur les moyens pour trouver d’autres sources d’exploitation du sable. C’est ainsi qu’il a investi des centaines de millions pour acquérir des hectares des terrains à Dalavé dans la préfecture de Zio, afin d’exploiter le sable continental pour satisfaire les besoins des populations dans la construction et la réalisation d’autres travaux de BTP. A l’époque, cette démarche du gouvernement a été saluée par les citoyens, surtout ceux qui habitent sur la côte. Quelques mois plus tard, sachant que l’exploitation du sable continental est une médaille qui à ses revers, et toujours dans sa politique de la protection de l’environnement, le gouvernement a accordé le permis d’exploitation du sable lagunaire à une société privée spécialisée dans le domaine du dragage du sable lagunaire. Il s’agit de la Société Africaine de Dragage (SAD) installée à Bè-Boka et qui a démarré ses activités depuis l’année 2013. D’après nos recoupements, des tractations sont en cours pour délivrer le permis d’exploitation du sable lacustre et fluviale à d’autres sociétés privées. « Le gouvernement veut délivrer le permis d’exploitation du sable lacustre et du sable fluvial à certaines sociétés privées. Puisque le sable continental qu’on exploite à Dalavé va finir bientôt. Donc, il faut vite trouver d’autres solutions, comme celles d’autres sources d’exploitation du sable », nous a confié une source du ministère des Mines. Toutes ces démarches du gouvernement par le biais du ministre des Mines et du Directeur des Mines sont à saluer et à encourager, surtout qu’elles visent le bien-être de la population et la protection de l’environnement.

A en croire une source, « 90% » des carrières sauvages, sont effectivement fermées, à l’issue des contrôles. Ce chiffre est encourageant, seulement que les habitudes ont la peau dure. Pour ce faire, non seulement le gouvernement, mais aussi la population, doivent continuer de jouer leur partition dans la lutte pour la fermeture effective des carrières sauvages.

Une hausse exagérée du prix de sable continental par les transporteurs

D’après nos investigations, depuis plusieurs mois, le prix du sable continental a connu une hausse exagérée. Les investigateurs de ces spéculations évoquent entre autres raisons, le problème de distance qui, à notre avis, n’a pas sa raison d’être. Encore qu’ils aient la possibilité de se procurer pour leurs clients qui sont dans le centre ville et ses alentours, du sable au niveau de la lagune de Bè-Boka et pour ceux qui sont aux alentours de Dalavè, du sable au niveau de la carrière de Dalavé. Ce qui leur permettra de minimiser de façon considérable le prix du transport.

A titre d’exemple lors de nos enquêtes, nous avons rencontré dans le centre ville de Lomé, des transporteurs venant de Dalavé qui livraient du sable. Alors que ces derniers pouvaient se rendre sur la carrière de la lagune de Bè-Boka.

Pour arrêter l’hémorragie des prix fixés arbitrairement et anarchiquement par les transporteurs, les acteurs du secteur ont le souci de rendre les prix du sable accessibles à toutes les couches sociales de notre pays, donc aucun regroupement sectoriel ne peut se déroger à la règle, en visant uniquement ses intérêts démesurés.

Tolérance zéro à la fixation unilatérale des prix du sable

Pour mettre fin à ce désordre initié par les transporteurs, le prix du sable a été uniformisé au niveau des deux (2) carrières, celle de Dalavé et celle de la SAD à Bè-Boka à Lomé et sur les autres carrières ayant reçu des autorisations. Ainsi, depuis le mercredi 5 février 2014, le prix d’achat du sable au niveau des carrières est passé à 4.000F/m3. Par exemple, un camion de 6 roues revient aux transporteurs à l’achat au niveau des carrières à 20.000 FCFA. Ce prix a été retenu parce que, d’une part d’énormes investissements ont été consentis par le gouvernement pour acquérir le site de Dalavé ; et d’autre part, les promoteurs privés (SAD et autres) ont investi des milliards dans l’acquisition du matériel de production. Malgré cela, ce prix reste le plus bas de la sous région. A titre d’exemple, le camion de 6 roues est vendu à 30.000FCFA au Bénin et à 35.000FCFA en Côte d’Ivoire.

Tout en encourageant les efforts du ministre des Mines et son homologue du Commerce, qui font tout pour satisfaire les besoins des consommateurs, nous espérons qu’ils accompagneront davantage les acteurs du secteur à travers de nouvelles dispositions pour discipliner les transporteurs, maître dans l’art de spéculation, afin qu’ils puissent livrer du sable aux populations à bon prix. Car, « le voleur ne mange plus que le cultivateur ».

A.A, Lomé

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