Office togolais des recettes (OTR)
Adoyi Esso-Wavana, l’homme d’Ayassor chargé « de renvoyer 150 agents et d’en embaucher 150 autres »
Dans une tribune publiée en
décembre dernier et dont nous avons obtenu copie, un spécialiste des
questions économiques dénonçait les manigances du ministre de l’Economie
et des Finances, Adji Otèth Ayassor et de ses amis rwando-burundais
pour le choix du Commissaire général de l’OTR et Commissaire des Impôts.
A l’époque, il révélait déjà que le poste du Commissaire des Impôts
devrait revenir au désormais ex-Directeur des petites et Moyennes
Entreprises des Impôts, Adoyi Esso-Wavana aux dépens de M. Toffio Kossi Daniel. Ce qui a été confirmé depuis vendredi dernier.
Ayassor se substitue au Conseil d’Administration et place illégalement ses pions
Les finances publiques au Togo s’ouvrent
irréversiblement à une réforme sèche, avec l’avènement de l’Office
Togolais des Recettes (OTR), le bébé cher au ministre Adji Otèth
Ayassor, contre vents et marées, et qui fait fi de toutes les
observations et réserves émises par des éminences d’ici et d’ailleurs,
sur les dérives qui peuvent surgir d’un projet tant mal ficelé
qu’inopportun. On se serait arrêté à ces seules inquiétudes qu’on aurait
pu accorder le sursis aux initiateurs de l’OTR. Le comble vient d’être
atteint avec ces révélations qui se relaient, pour sceller la mort du
doute, sur ce qui se révèle plus que jamais un complot international.
Après la phase du Commissariat Général,
les auditions des candidatures pour les postes de Commissaires adjoints
en charge des Douanes et des Impôts, se sont poursuivies mercredi
dernier, dans l’illégalité conçue par le Ministre Adji Oteth Ayassor et
comparses : les appels à candidatures, tout comme celui du recrutement
du Commissaire Général, sont eux aussi sortis du cadre règlementaire, eu
égard au fait que c’est le ministre qui les a lancés, en lieu et place
d’un Conseil d’Administration qui n’a toujours pas vu le jour. A cette
étape, les candidats sont tous de nationalité togolaise. Il est apparu
un semblant de transparence et d’équité que tout observateur aguerri ne
tarderait pas à dénoncer. C’est en toute logique qu’une source anonyme
du ministère des Finances vient corroborer ce fait, en dénonçant une
fois encore des manœuvres du ministre Ayassor, pour placer au
Commissariat Adjoint chargé des Impôts, un de ses pillons.
A la date limite de dépôt des
candidatures, Mme Ingrid Awadé, l’ex DG des Impôts créait la surprise,
en ne postulant pas au poste de Commissaire adjoint en charge des
Impôts, contrairement à son collègue des Douanes, M. Adédjé. La course
pour la succession aux Impôts dans le nouveau décor s’est ainsi ouverte,
avec des dés pipés d’avance. Six candidats étaient en lice pour
l’interview, après étude de dossiers. Parmi les candidatures, celle de
l’actuel Directeur des petites et Moyennes Entreprises de la boîte, M.
Adoyi Esso-Wavana, qui surplomberait tous les autres, y compris celle du
DGA, parce qu’entrant dans la combine d’Ayassor pour le contrôle de ce
portefeuille.
M. Adoyi aurait été recommandé au grand manitou Ayassor, par son « intime
» collaboratrice, une personnalité membre influente des Marchés publics
au ministère des Finances dont nous taisons le nom. M. Adoyi et la
personnalité en question auraient en amont un deal : une fois dans le
fauteuil du Commissaire adjoint aux Impôts, Adoyi aurait promis sous
serment de feu, de renvoyer 150 agents et en embaucher 150 autres dont
la personnalité influente des marchés publics sera chargée de
communiquer la liste. Sans oublier une liste de cadres des impôts dont
il doit faire la promotion à des postes stratégiques, et une autre faite
d’infortunés qu’ il devrait mettre au garage.
C’est sur cette fausse note que se sont
ficelées les auditions en vue du choix des Commissaires adjoints à
l’OTR, ouvrant ainsi sur des lendemains incertains. Le moins que l’on
puisse dire, le dégraissage des personnels des Impôts et des Douanes qui
va suivre la réforme, promet de l’électricité dans l’air, si on se
réfère aux copinages, au clientélisme et à la chasse aux sorcières qui
sont devenus la norme au Togo.
On rappelle aussi que les auditions des
candidats au poste de Commissaire Général de l’OTR se sont déroulées sur
fond de contestations des postulants anglais et canadien, qui
dénonçaient le fait que le jury de sélection comporte (une anomalie
savamment orchestrée par Ayassor et compagnie) des membres de même
nationalité que leurs trois autres concurrents, à savoir deux Burundais
et un Rwandais.
Dans le fond, cette conspiration contre
l’économie togolaise reste d’une grande envergure impliquant des acteurs
insoupçonnés, et des ambitions pour le moins mafieuses au parfum
impérialiste d’une intelligentsia africaine naissante. Les
investigations se poursuivent pour éclairer le peuple togolais sur ce
qui l’attend réellement avec cet « OTR » d’Ayassor. Où se trouve
le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé dans ce dossier de l’OTR ? Et
pourquoi son mutisme exaspéré sur la question ? Les opérateurs
économiques étaient restés sur leur soif sur le sujet OTR lors de la
cérémonie des vœux au Palais Présidentiel. Là, Faure Gnassingbé en
réponse au doyen des diplomates, a effleuré tous les projets de réformes
sauf le dossier OTR. Pourquoi ? Les Togolais veulent savoir.
Alfred K. spécialiste des questions économiques
liberte hebdo