Togo - Les avocats d’Olivier Poko Amah ne digèrent pas le renvoi à huitaine du délibéré de la chambre d’accusation de la cour d’appel d’une affaire qu’ils qualifient de « simple » et pour laquelle le maximum de la peine qui est d’un an, a déjà été purgé par le prévenu. Il était donc temps qu’il jouisse d’une liberté provisoire en attendant la fin du procès.
Si « la cour a le droit de proroger son délibéré de façon administrative, lorsque la délibération n’est pas terminée », selon les propos de Me Zeus Ajavon, elle aurait pu s’en tenir à la décision qu’elle a prise de situer les uns et les autres à la fin de l’audience.
« Nous avions pensé que la chambre d’accusation aurait fini son délibéré aujourd’hui, puisque c’est ce qu’on nous avait dit. Elle nous a ensuite informés qu’elle a prorogé son délibéré à huitaine », a déclaré Me Ajavon.
Pour Me Raphaël Kpandé-Adzaré, c’est une « surprise » totale que d’assister à cette décision de la justice togolaise.
« Le dossier a été mis en délibéré pour la fin de l’audience. Mais quelle ne fut notre grande surprise qu’à la fin de l’audience, le juge nous avance que le délibéré est prorogé au 12 février », a-t-il dénoncé.
Pour ce dernier, « si un jour quelque chose arrivait au peuple togolais, la justice togolaise en est responsable ».
Le dossier d’Olivier Amah est « très simple », a-t-il continué avant d’ajouter qu’ « on n’a pas besoin d’ouvrir une information. Pour une peine d’emprisonnement dont le maximum est de 1 an, le détenu a déjà fait selon ses avocats 9 mois en détention ».
Pour Me Kpandé-Adjaré, cette affaire a un relent « politique ».
« On l’a fait que pour le faire croupir en détention. On n’avait qu’à faire une citation directe parce que la bande sonore de son interview est là. On a voulu tout simplement faire taire une bouche qui parle trop ».
Détenu depuis mai dernier pour avoir incité l’armée togolaise à prendre ses responsabilités dans une interview accordée au confrère Légende FM, Olivier Amah est depuis en détention. Les avocats parlent de 9 mois déjà.