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Les ministres de la Sécurité de la CEDEAO prêts à travailler avec le Nigeria et les autres Etats membres pour faire face aux défis liés à la sécurité de la région

Publié le mardi 21 mai 2019  |  ECOWAS
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
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Abuja, le 16 mai 2019. Les ministres chargés de la Sécurité dans les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont désireux de renforcer la collaboration avec le Nigeria, afin de favoriser la sécurité et la stabilité de la région.

Ce souhait a été exprimé à l’occasion du 12ème Forum ministériel annuel, qui s’est tenu en marge de l’Assemblée générale du Comité des Chefs de police de l’Afrique de l’Ouest (CCPAO), le 16 mai 2019 à Abuja, au Nigeria.

Dans un message adressé aux participants, le Président de la République fédérale du Nigeria et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, Muhammadu Buhari, a souligné que les ministres sont réunis à un moment où il est plus nécessaire que jamais d’assurer une synergie entre les Etats membres de la CEDEAO et en leur sein, pour la lutte contre la criminalité dans la région.

Dans ce message, le Président Buhari, représenté à la réunion par le Ministre de l’Intérieur de son pays, le Général à la retraite Abdulrahman Bello Dambazau, a déclaré que les problèmes d’insécurité engendrés par la corruption, le terrorisme, les affrontements entre communautés, les conflits entre éleveurs et agriculteurs, le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, les enlèvements contre rançon, le banditisme armé, la prolifération des armes légères et de petit calibre, le blanchiment d’argent et les autres formes de crimes transnationaux organisés, font partie des menaces à la paix régionale, ainsi qu’au progrès, à l’intégration et au développement de la région. A cela s’ajoutent d’autres menaces liées au changement climatique et à la dégradation de l’environnement, à l’extrême pauvreté et à la mauvaise gouvernance, auxquelles il convient d’accorder une attention particulière.

Outre la porosité des frontières et la proximité du Sahel, qui exposent la région à toutes sortes d’activités criminelles, il est noté dans le message que les activités du groupe terroriste Boko Haram, visant le Nigeria et les pays du bassin du Lac Tchad tels que le Tchad et le Cameroun en Afrique centrale, ont créé de nouveaux problèmes humanitaires, avec les déplacements de populations en dehors de leurs communautés, posant de graves menaces pour la sécurité de la région.

Assurant que les résolutions qui sortiront de la réunion serviront de mesure de la performance réalisée et contribueront de ce fait à la protection, le président Buhari a appelé à la réalisation d’un juste équilibre avec le Protocole de la CEDEAO relatif à la Libre circulation des personnes, des biens et des services.

Il a exhorté les responsables de la sécurité à “partager (leurs) expériences, réévaluer et harmoniser les stratégies et les opérations de contrôle de la criminalité dans nos différents pays, de sorte que nous puissions mettre en place des institutions fortes et dynamiques qui mèneront une lutte plus efficace contre la criminalité et veilleront à la sécurité des vies et des biens”.

Pour sa part, le Président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, dans le message lu par son représentant, le Général Francis Béhanzin, Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité, a déclaré que le forum joue un rôle central dans la détermination de l’orientation des politiques relatives aux questions fondamentales de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest.

Soulignant que la sécurité demeure précaire, avec l’émergence de nouvelles menaces transnationales, notamment le terrorisme, la piraterie maritime, le trafic de drogue, la prolifération des armes, le trafic d’êtres humains et la contrebande, le blanchiment d’argent, la cybercriminalité et diverses pratiques liées à la contrefaçon, il a relevé que cela a conduit à une situation où les questions concernant la paix et la sécurité continuent de dominer l’agenda de la Commission.

Le Président Brou a ensuite affirmé que : “Nos efforts, qu’ils soient collectifs ou individuels, ne permettront pas d’atteindre les résultats escomptés si nous voulons traiter les questions concernant l’insécurité de manière ad hoc ou avec légèreté. Vous conviendrez avec moi que la sécurité est le fondement de la vie, le fondement du développement et, sans elle, le potentiel humain ne peut être pleinement exploité”.

Le Président de la Commission a, par ailleurs, observé que les principales causes de l’insécurité en Afrique de l’Ouest sont diverses et demeurent inchangées, tandis que la prévalence de la corruption, la mauvaise gouvernance, les inégalités structurelles, les taux élevés de l’analphabétisme, de la pauvreté et du chômage, ainsi que les tensions ethniques et religieuses que connaissent certains Etats membres, entre autres, ne sont pas pour améliorer la situation. Il a assuré que la Commission de la CEDEAO continuera d’apporter son assistance aux personnes déplacées à l’intérieur de leurs pays, au Nigeria et dans d’autres parties de la région.

Félicitant le gouvernement du Président Muhammadu Buhari, pour les efforts louables engagés afin de faire plier Boko Haram, il a exhorté les Etats membres à “renforcer leur collaboration avec le Nigeria et faire preuve d’un plus grand engagement et d’une réelle détermination à combattre le groupe” en adoptant une attitude plus proactive en matière de partage de renseignements. Il a également adressé ses remerciements aux Nations Unies, à l’Union européenne, à INTERPOL, à l’Institut pour les Etudes de Sécurité et à tous ceux qui, de diverse manière, ont apporté un soutien à la CEDEAO, lui permettant d’élargir son rayon d’action et de faire face aux défis multiformes de sécurité qui se posent à la région.

Quant au Ministre de l’Intérieur du Nigeria, au travers de sa représentante, Mme Georgina Ekeoma Ehuriah, Secrétaire Générale du ministère, il a exprimé sa conviction que les ministres pourront arriver à trouver des solutions durables aux problèmes de sécurité de la région, en faisant preuve de leadership, en formulant des politiques et en veillant à la mise en place d’infrastructures et de financements adéquats afin d’assurer la fourniture de services efficaces. Les ministres chargés de la Sécurité examineront par ailleurs les rapports issus de l’Assemblée générale du Comité de Chefs de police de l’Afrique de l’Ouest (CCPAO) et du Comité des Chefs de services de sécurité de la CEDEAO (CCSSC), qui s’est tenue les 14 et 15 mai 2019.
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