Depuis l’érection de Lomé en capitale du Togo en 1897, l’assise territoriale de cette ville est en bonne partie constituée des terres de la communauté Bè. Celle-ci a fourni une partie de son patrimoine foncier pour abriter, notamment, le Port Autonome de Lomé, l’Aéroport de Lomé, l’Université de Lomé, l’état-major général et le site de Lomé Il.
L’Etat procède généralement par voie d’expropriation, pour acquérir ces terres, ce qui suppose une procédure qui débouche sur l’indemnisation du propriétaire exproprié. S’agissant de la Communauté Bè, et pour des raisons diverses qui tiennent surtout à la lourdeur administrative, cette procédure n’a pas toujours été suivie. Conséquence, la Communauté a été expropriée des terres sans dédommagement. Ce qui est souvent à l’origine des revendications. Pour les calmer, le plus souvent le gouvernement prend des initiatives mais une fois la tension baissée, les effets d’annonce ne sont pas suivis. Tel est le cas, en 2012, année où le gouvernement a mis en place une commission ad hoc chargée de réfléchir et de faire des propositions concrètes sur la situation socio-économique de la Communauté Bè, afin de trouver des solutions définitives à des questions restées longtemps à l’état latent.
La commission mise en place sur le papier devrait être composée d’autorités administratives de haut niveau et de techniciens avérés du gouvernement, mais aussi une représentation de la Communauté Bè, n’a jamais travaillée.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, plus de 7 ans après la mise en place de la commission, rien n’a évolué dans ce dossier au point où on est encore en pleine résurgence du dossier. Des manifestations des propriétaires terriens réclamant leurs droits ont été durement réprimés.
A Massouhoin, Kelegouvi et Atchanti, domaine érigé aujourd’hui en quartier administratif et diplomatique sous tutelle de l'Etat, une partie est encore vide et en principe devrait être rétrocédée aux propriétaires. «Mais peine perdue, toutes les démarches même les acquis administratifs pouvant dégeler cette partie en faveur des victimes, sont mises en cause effritant ainsi leur espoir de vie. Tous les occupants quoiqu'ils soient sur leur héritage, n'ont jamais connu de paix et de sérénité luttant en permanence et au quotidien avec les forces de sécurité et de défense toujours en mission de saccage et de démolition des habitations de circonstances », souligne un communiqué de Martin Luther King-La Voix des sans voix qui soutient les populations expropriées.
Humiliées, marginalisées et opprimées voire déshumanisées alors qu’ils sont expropriés de leurs terres assistons-nous à un acharnement contre les propriétaires terriens qui n'ont aucun droit. Quels crimes les populations de Bè ont-elles commises depuis belle lurette pour mériter ce sort, s’interroge le Pasteur Edoh KOMI.... suite de l'article sur Autre presse