Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 280 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

TOGO: les élus de la 5è législature abandonnent leurs électeurs à leur triste sort !
Publié le vendredi 7 fevrier 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse par DR
Siège de l`Assemblée nationale du Togo


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Des députés majoritaires à l’Assemblée nationale togolaise Au-delà de voter des lois, les députés ont des obligations à remplir vis-à-vis de leurs électeurs. Ils sont les premiers défenseurs de leur bien-être devant l’Exécutif. Mais c’est un silence plat qu’observent les quatre-vingt-onze (91) élus de la 5e législature devant la hausse cynique des prix des
produits pétroliers. Pas d’interpellation du gouvernement, pas de requête de mesure d’accompagnement…et leurs bienfaiteurs du 25 juillet 2013 se sentent abandonnés à leur triste sort.

Les députés avaient interpellé Florent Maganawé Interpeller un ministre en fonction sur une question chaude de l’actualité n’était pas un réflexe au Togo, surtout au temps de l’Assemblée-mouton. Mais les députés de la 5e législature ont semblé avoir compris leur rôle d’élus du peuple, et donc d’avocats de la population, et pris leurs responsabilités en novembre 2013. A l’initiative de l’Honorable Koffi Bessewu Nayo, l’Assemblée nationale interpella le 12 novembre le ministre des
Enseignements primaire et secondaire, Florent Maganawé, afin de l’écouter sur la crise au sein de l’éducation. La question était ainsi formulée : « Que compte faire le gouvernement pour que l’école reprenne rapidement et que l’année scolaire 2013-2014 soit une année paisible ? ». Rappelons qu’à l’époque, en pleine grève des enseignants, toutes les écoles furent fermées sur toute l’étendue du territoire. Pour le gouvernement, cette mesure visait à éviter des troubles dans les écoles à cause de la menace des enseignants de considérer les cours des jours de grève comme faits.

Au terme de la séance, les députés avaient décidé de mettre sur pied un comité de bons offices qui devrait rencontrer les différents acteurs et régler la crise. Même s’il est difficile d’estimer la réelle portée de cette interpellation de Florent Maganawé, on retiendra que c’est à sa suite, juste dans la soirée de ce 12 novembre 2013 que le gouvernement a levé les scellés sur les écoles, permettant ainsi aux élèves de reprendre les cours. D’une manière ou d’une autre, les députés auront donc participé à la résolution de la crise, ou du moins une partie.
Le commun des citoyens devrait penser que les députés ont désormais pris la mesure de leur devoir et allaient agir devant toute situation sociale ou politique pour un apaisement. Mais c’était se tromper sur leur compte.
Hausse des prix du carburant : les députés abandonnent leurs électeurs La décision était tombée comme un couperet, et c’est tout surpris que les Togolais ont découvert au matin du jeudi 16 janvier que les prix des produits pétroliers déjà élevés, n’étaient plus les mêmes. Le Super sans plomb était désormais vendu à 655 F le litre, le Mélange 2 temps à 745 F, le Gaz Butane à 6500 F la bouteille de 12 Kg et à 3120 F celle de 6 Kg.

C’était une décision d’un cynisme avéré, vu que les populations ployaient déjà sous le coup de la vie chère et
peinaient à dormir au chaud. Les quatre-vingt-onze (91) députés élus le 25 juillet 2013 devraient particulièrement être révoltés, vu que cette hausse était la toute première décision sociale de portée prise par le
gouvernement, alors même que le bon sens aurait plutôt voulu que l’Exécutif dominé par le parti au pouvoir, en prenne une pour soulager les populations et les remercier en quelque sorte pour leurs votes qui lui ont permis de rafler la mise, avec une soixantaine de sièges. Et cela devrait les pousser à interpeller le gouvernement. Mais ce n’est pas le cas.
La décision a créé une désapprobation générale. Citoyens, partis politiques, syndicats, organisations diverses
de la société civile, tous ne demandent qu’une chose : l’annulation de la décision, vu qu’elle a été d’ailleurs prise sans consultation des partenaires sociaux, en toute violation des dispositions collégialement consenties. Et elle pouvait créer des tensions inutiles, vu que l’atmosphère était calme jusque-là.
Dans un souci d’apaisement social, la Coalition contre la vie chère regroupant des associations de la société
mise en place le 22 janvier 2014, a posé un certain nombre de revendications. Elle demandait au gouvernement de rapporter avant toute négociation l’arrêté interministériel N°002/MCPSP/MEF/MME du 15 janvier
2014, portant fixation des prix à la pompe des produits pétroliers et d’engager des négociations inclusives de bonne foi dans les brefs délais avec les organisations de consommateurs, de la Société civile et les organisations syndicales. Mais depuis, les courriers transmis à l’Exécutif sont restés sans suite. Et, de guerre lasse, la Coalition appelle les populations à un sit-in demain vendredi 7 février à la plage. Ce qui annonce des coulées d’adrénaline en perspective, quand on
connaît la frilosité du pouvoir face aux manifestations de rue.

Le citoyen lambda aurait voulu que les députés interpellent le gouvernement, ne serait-ce que pour comprendre
le mécanisme de fixation des prix qu’il manipule à sa guise à tout moment, ou requérir de fortes mesures d’accompagnement pour rendre le coup supportable aux populations, à défaut de demander aussi
l’annulation pure et simple de la décision du 15 janvier. Mais depuis l’annonce de la décision, les élus du peuple, toutes tendances confondues, sont restés indifférents, abandonnant ainsi leurs électeurs à leur triste sort. « Eux, ils ont des bons de carburant et des primes diverses. Il va de soi qu’ils ne se soucient pas des pauvres populations », se désole un concitoyen. Et pourtant, c’est aussi de leur devoir d’être à l’écoute et au service des populations !
Du rôle social d’un élu du peuple Chaque député est le représentant de la Nation tout entière, stipule l’article 52 de la Constitution togolaise. Mais avant tout, il représente sa circonscription. Tout comme cette double casquette, le député a deux rôles distincts : le premier s’exerce à un niveau national, le second, tout autant essentiel, a une dimension locale. Le rôle national se décompose en deux tâches essentielles: légiférer et contrôler l’action du gouvernement. Cette seconde fonction est fondamentale dans une démocratie, car c’est une conséquence de la séparation des pouvoirs. Ainsi, les députés qui sont les représentants élus du peuple, contrairement au gouvernement qui, lui, n’est pas élu, disposent d’outils divers pour ce faire : la motion de censure qui permet de retirer la confiance au gouvernement,
et les questions orales à l’Exécutif consistant, pour les députés, à interpeller les ministres sur telle ou telle autre question. Et dans les pays normaux, ces séances sont retransmises à la télévision.
Tout aussi essentiel que le premier, le rôle local du député est double. D’abord être à l’écoute des concitoyens et leur apporter dans la mesure du possible son aide dans leur vie quotidienne. Et c’est à l’occasion des
descentes sur le terrain, manifestations publiques ou par le truchement des permanences qu’il recueille leurs doléances qu’il s’efforce de régler en intervenant auprès de multiples acteurs, notamment
les administrations. Et dans ces cas, il intervient en tant que représentant du peuple et donc de chaque citoyen, et dans le cadre de sa fonction de contrôle du pouvoir exécutif qui dispose de l’administration. Puis défendre les dossiers de sa
circonscription. Car même s’il est censé être le représentant de la Nation tout entière, il est avant tout issu d’un territoire à qui il est redevable. Avec le concours des autres élus, il essaie de faire avancer les projets de sa circonscription. Ainsi, il se rend régulièrement sur le terrain et va plaider la cause de ses dossiers auprès de différents organes de décision, notamment les ministères. C’est à se demander si les députés de la 5e législature ont la mesure de cette responsabilité vis-à-vis des populations.


Tino Kossi

 Commentaires