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Droits de l’Homme/La LTDH incrimine à nouveau l’Etat togolais dans un Rapport

Publié le mercredi 29 mai 2019  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
«La terreur contre le peuple», titre d`un nouveau Rapport rendu public par la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme
Lomé, le mercredi 22 mai 2019. Siège de la LTDH. «La terreur contre le peuple», c’est le titre du Rapport rendu public par la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme. Me Célestin Agbogan, président de la LTDH.
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«La terreur contre le peuple», c’est le titre du Rapport rendu public par la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme ce mercredi 22 mai 2019 à Lomé. Rapport dans lequel les auteurs relèvent de graves violations impunies des droits humains au Togo, sur la période allant du 31 juillet au 13 avril 2019.


Pour le président de la LTDH, Me Célestin Agbogan, le Rapport publié par la LTDH ce 22 mai a pour objet majeur de présenter les violations des droits de l’Homme commises au Togo. Il couvre la période allant de début août 2018 au 13 avril 2019, et décrit une «alarmante recrudescence des violations des droits de l’Homme» en terre togolaise. Ce document de 35 pages a été préfacé par Dr Ayayi Togoata Apedo-Amah. Enseignant-chercheur des Universités du Togo, Membre Fondateur de la LTDH, T. Apedo-Amah a soulevé plusieurs interrogations à la faveur de la publication de ce Rapport. «Les journaux, les réseaux sociaux, les organisations des droits de l’Homme dont la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, les partis politiques ont, en 2018-2019, dénoncé ces crimes lâches et insensés qui interpellent la conscience humaine. Comment peut-on fusiller des enfants innocents et sans défense, sans renoncer à sa part de l’humanité commune ? C’est terrible !», s’est-il demandé. Et de continuer en se demandant si «les auteurs et commanditaires de ces abominations arrivent à trouver le sommeil, à bercer leurs derniers-nés sur leurs cuisses et à leur chanter des berceuses, sans penser aux enfants des autres qu’ils ont abattus comme des chiens» ?

Selon ce travail de terrain et de recoupements effectué par la LTDH, beaucoup de citoyens togolais ont subi des traitements inhumains et dégradants durant la période précitée. «Les traitements cruels, inhumains et dégradants continuent d’être une pratique courante au Togo malgré leur criminalisation par le nouveau Code pénal. 95% des personnes arrêtées au cours de manifestations en tant que manifestants ou non-manifestants et celles arrêtées après les manifestations, ont témoigné avoir été victimes de traitements cruels, inhumains ou dégradants», détaille le texte. «Outre les personnes qui ont été arrêtées dans les villes comme Sokodé, Bafilo et Mango, des populations ont été victimes dans les rues et dans les maisons de ces traitements inhumains et dégradants au point que certains ont été contraints de fuir leur domicile», poursuit le Rapport.

Ces traitements ont souvent consisté en des sévices corporels aux dires de la LTDH. «Au premier rang de ces traitements, figure la bastonnade. En effet, de l’observation et des témoignages recueillis sur le terrain, nombreuses sont les personnes qui ont été sauvagement battues au point où certaines d’entre elles étaient tombées évanouies. Des cicatrices des blessures occasionnées par les coups démontrent la gravité des violences infligées. Parfois même, ce sont dans des domiciles que les agents de force de sécurité sont allés cueillir arbitrairement certaines personnes (…) C’est le cas de T. Y.A et de L.B., qui ont été battus chez eux et même après au poste de gendarmerie où ils ont été conduits», témoigne les fruits du travail de recoupement de la LTDH.

Plusieurs recommandations ont été faites à l’endroit des organisations de défense des droits de l’Homme, des institutions onusiennes et de l’Etat togolais après ces constatations précitées. La LTDH demande à ce titre à l’Etat togolais d’«éviter la fuite en avant en adoptant des mesures concrètes et en prenant des dispositions utiles et nécessaires pour la résolution de la crise ; protéger les défenseurs des droits de l’Homme et garantir aux associations la liberté d’exercice ; procéder à la libération des défenseurs des droits de l’Homme, en l’occurrence le Président du ‘Mouvement en aucun cas’, M. Folly Satchivi». De «libérer tous les détenus arrêtés dans le cadre des manifestations ainsi que les leaders du PNP (Ouro-Djikpa Tchatikpi, Sébabé-Guéffé T. Nouridine, Kezire Azizou) ; etc».

Ou encore, «ouvrir une enquête indépendante sur les multiples cas de tortures soulevés dans les locaux du Service de Recherches et d’Investigations (SRI) et/ou ailleurs, en vue de poursuivre les auteurs de ces actes ignobles conformément à la loi ; mettre aux arrêts les agents des forces de l’ordre et de sécurité ou de forces armées, auteurs des cas de décès le 08 décembre 2018 à Togblékopé, ainsi que dans les autres villes du pays». L’Etat togolais demeure aphone sur le sujet, une semaine après la publication de ce Rapport.


Dodo ABALO & E. G.
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