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#VALUE4HERConnect, la plate-forme des Africaines dans l’agrobusiness

Publié le jeudi 20 juin 2019  |  Commod Africa
Inauguration
© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. TCHAKOU
Inauguration de la 1ère Centrale de vente de produits locaux, AWEP foodies 228
Lomé, les 05 et 6 septembre 2018. Marché de Cacaveli. Inauguration de la 1ère Centrale de vente de produits locaux, AWEP foodies 228.
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Lors de la première conférence du réseau Africa Women Agribusiness Network (Awan Afrika ) couplé au salon professionnel VALUE4HER la semaine dernière à Nairobi au Kenya, la plate-forme des Africaines dans l’agrobusiness, #VALUE4HERConnect, a été lancée. Communauté virtuelle, la plate-forme offre un espace de dialogue, de mises en relation et de services. à A l’occasion de la journée Ruralité connectée, nouvelle révolution agricole à l’AFD, Beatrice Gakuba, directrice d’Awan Afrika avait répondu aux questions de CommodAfrica.

Comment est née la plate-forme des Africaines de l’agrobusiness ?

L’Afrique, ce n’est pas seulement une femme avec $50. C’est aussi des femmes qui ont décidé de vendre leur surplus et des jeunes femmes qui veulent faire de l’agriculture un business. Il faut alors les préparer à rentrer dans ce monde de l’agrobusiness.

J’ai travaillé pendant 25 ans sur la sécurité alimentaire aux Nations unies en tant que fonctionnaire international. J’ai décidé de rentrer en Afrique et d’organiser les femmes africaines car je voyais que les ONG et les institutions s’occupaient essentiellement des petites entreprises. Or, ce qui va changer l’Afrique ce sont les moyennes et les grandes entreprises. Même les petites, si elles veulent s’émanciper pour devenir des moyennes entreprises, il faut une formation, un accompagnement sur la façon de gérer l’argent, de ne pas manger le capital et les profits. Dans notre culture, la femme et l’argent ne s’associent pas.

Ce n’est pas le cas des Nana Benz du Togo, par exemple ?

Les Nana Benz sont des commerçantes. Mais les filles des Nana Benz, qui ont été à l’école, ont des maîtrises en économie, sont des médecins, etc. et qui veulent aller travailler avec leur maman, comment vont-elles faire ? Il faut les former, les accompagner dans l’accès au marché, les initier à une lettre de crédit, à élaborer des comptes, une facture, à négocier un contrat, etc. Ma mission est aussi de faire communiquer ensemble les femmes de différents pays d’Afrique.

Comment fonctionne la plate-forme ?

La plate-forme est accessible à toutes. Mais pour s’inscrire il faut remplir un certain nombre de critères : avoir une société, être enregistré, disposer d’un chiffre d’affaires de 20 000 et plus. Une fois inscrite, les membres doivent s’acquitter d’une cotisation de $100. Rien n’est gratuit car nos membres sont des femmes d’affaires. Nous mettons l’accent sur les jeunes. Car aujourd’hui la moyenne d’âge dans l’agriculture est de 55 ans.

Nous offrons des formations sur l’accès au marché local – régional, c’est la première étape. Ensuite, on peut s’engager dans l’exportation. Le marché local est très important car lorsque l’on regarde le marché du tourisme – les hôtels, les restaurants, les compagnies aériennes – mais aussi la classe moyenne qui demande de plus ne plus des produits alimentaires traçables, biologiques, c’est très important. On ne doit pas réserver les aliments sains à l’exportation. La zone de libre échange continentale (Zlec) va changer l’agriculture en Afrique. En pouvant exporter dans tous les pays d’Afrique, nous ne serons plus soumis aux législations très discriminantes.

La plate-forme est ouverte à toute l’Afrique ?

Oui. Nous avons déjà 1 200 femmes inscrites et nous espérons d’ici à la fin de l’année prochaine connecter au moins 15 millions de femmes et de jeunes Africains. C’est faisable. Nous avons plus de 400 millions de jeunes en Afrique !
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