Que devient Nicodème Ayao Habia après les élections législatives de juillet 2013 ? A cette question à lui posée par l’Agence Afreepress, l’ex-Vice président de l’Union des Forces de Changement (UFC) affirme se porter bien et s’être lancé dans des activités champêtres et de défense des droits de l’Homme à travers son ONG.
Le groupe des exclus de l’UFC mettra bel et bien en place une formation politique, confie-t-il à Afreepress. Un nouveau bébé qui serait pour « très bientôt ».
Afreepress : Bonjour Honorable Nicodème Habia, que devenez-vous depuis les élections législatives de juillet 2013 ?
Nicodème Habia : Je vous remercie pour l’opportunité. Effectivement bon nombre de journalistes m’interrogent souvent sur mon devenir après ces élections législatives de juillet 2013. Je voudrais vous faire comprendre qu’on ne naît pas député.
Vous savez, lorsque j’étais au parlement je n’avais pas oublié la terre, une activité qui ne trompe pas, dit-on souvent. Au-delà des activités champêtres j’ai aussi une ONG qui lutte pour le bien-être de la population et les droits de l’Homme.
Avec cette association nous avons mené plusieurs activités auxquelles des médias ont pris part.
Afreepress : On annonce votre nouveau parti politique. C’est pour quand au juste la naissance de ce bébé ?
Nicodème Habia : Le nouveau bébé comme vous le nommé est pour très bientôt.
Actuellement l’atmosphère est stérilisée par la question des incendies des marchés de Lomé et de Kara et de la cherté de la vie indue par l’augmentation unilatérale des prix du carburant. Une augmentation qui s’est faite sans aucune consultation avec la société civile et le cadre de concertation créé à cet effet.
C’est une situation qui laisse la population togolaise dans un état de précarité alors que de l’autre côté le pouvoir s’est mis en campagne pour 2015.
C’est à mon sens, une stratégie pour focaliser l’attention de l’adversaire sur ces choses et pour le surprendre au finish. Et nous devons avoir les yeux ouverts et informer le peuple à temps.
Afreepress : Après avoir pris du recule, regrettez-vous d’avoir accepté de quitter l’UFC après autant de sacrifices consentis pour ce parti ?
Nicodème Habia : Je n ai pas quitté l’UFC, nous avons été exclus par une minorité impopulaire qui s’agitait autour de monsieur OLYMPIO. Nous avons senti que nos efforts depuis 2010 ont été vains et que le peuple ne nous suivait plus dans cette logique. Pour nous, un dialogue entre les cadres du parti s’avérait indispensable mais le président avec son groupe n’en voulaient pas.
Aujourd’hui je n’ai aucun regret par rapport à mes sacrifices pour l’aboutissement de la lutte démocratique et de l’alternance politique au Togo car aucun sacrifice n’est vain et je dirai même qu’aucun sacrifice n’est fait, il reste encore beaucoup à faire.
Afreepress : Après votre départ, avez-vous des nouvelles de Gilchrist Olympio ?
Nicodème Habia : Non, il n’y a pas eu de contact direct entre lui et moi. Je sais qu’il est là et qu’il se porte très bien.
Afreepress : Croyez-vous que Gilchrist Olympio a fait le bon choix en signant l’accord de 2010 ?
Nicodème Habia : C’est un fameux accord qui divise les togolais et va continuer par les diviser jusqu’en 2015. Nous nous sommes dits qu’il était temps de donner espoir au peuple togolais en trouvant une approche de solution à la crise politique mais hélas.
Afreepress : Y avait-il dans cet accord des clauses secrètes qui ont fait que vous avez suivi votre ancien président ?
Nicodème Habia : Nous avions suivi monsieur OLYMPIO car pour nous il était le seul qui pouvait décanter la situation politique togolaise.
Est-ce qu’il l’a fait ? Ou reste t-il encore des mystères dans cet accord ?
Lui seul est capable de nous le dire.
Dans son message au peuple togolais, il a fait allusion à une transition apaisée. Le peuple togolais attend de lui la concrétisation de ce message.
Je profite de cette occasion pour lancer un appel patriotique à toutes les couches sociales du Togo, les prélats, les pasteurs, les garants des us et coutumes, les prêtres vodou et autres à faire des propositions d’Amnesty à Faure Gnassingbé et à son gouvernement pour leur sortie honorable en 2015.