Sitôt leur plaidoirie terminée, les avocats (Me Jean Yaovi Degli, principalement) du général Gilbert Diendéré dans le cadre du putsch manqué de 2015 ont animé jeudi 08 août 2019 une conférence de presse. L’objectif de cette rencontre avec les hommes de média a été de demander l’acquittement du général car selon sa défense, «le parquet militaire n’a pas été capable de nous apporter des preuves qui font du général l’auteur de tous les crimes qu’on lui impute».
«Nulle part le parquet ne nous a clarifié le complot sur la base duquel il y a eu exécution du coup d’Etat », «le Gal a assumé le coup d’Etat pour éviter le chaos à son pays» ; «ce faisant, les règles d’une justice compétente, indépendante, impartiale et équitables telles que l’exige l’Etat de droit que veut désormais le Burkina Faso sont bafouées ». Ce sont entre autres déclarations de la défense du général Gilbert Diendéré, le présumé cerveau du coup d’Etat manqué de 2015 qui a fait une dizaine de morts et des centaines de blessés.
Ces propos ont été tenus ce jeudi matin à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse animée principalement par Me Jean Yaovi Degli qui a été rejoint plus tard par Me Paul Kiéré. Le principal animateur de la rencontre avec les journalistes a ainsi tenté de démontrer que le procès du putsch manqué a été tâché d’irrégularités, notamment en ce qui concerne son client à qui de nombreux droits ont été réfutés. «Dans le procès du général Diendéré, en dehors du caractère public du procès, de la possibilité qui lui a été donnée d’être entendu par la juridiction de jugement, la plupart des principes élémentaires d’une justice équitable ont été littéralement violés », a t-il fait observer. Pourtant, de son avis, Diendéré n’est pas l’auteur du coup (d’Etat), son seul pêché a été d’accepter dès le début porter une croix qu’il ne devrait pas.
«Certes le Général Gilbert Diendéré n’a jamais nié avoir assumé la vacance du pouvoir à la suite des événements de septembre 2015. Cette responsabilité, il l’a assumée sur proposition de Monseigneur Ouédraogo… Et ce rôle, il l’a assumé pour éviter le chaos qui se profilait à l’horizon pour le Burkina Faso si les événements avaient été laissés entre les mains des jeunes sous-officiers et soldats du RSP, qui dans leur colère et décidés à aller au bout, semblaient ne vouloir rien lâcher», a expliqué l’avocat togolais qui dit avoir une fois bénéficié de l’hospitalité du Burkina alors qu’il y était en exil. Un pays dans lequel il aimerait pouvoir revenir sans être inquiété.
A cet effet, il a invité les uns et les autres au pardon et à la réconciliation afin de sauver la paix sociale. «Le Burkinabè lambda ne s’intéresse pas à la politique, il veut vivre. Il voudrait pouvoir aller à la messe, à la mosquée, mener son commerce, voir son enfant scolarisé», a-t-il plaidé, avant d’ajouter : «Oublions nos haines, nos règlements de compte, nos querelles, oublions tout ce qui consiste à tuer le régime Compaoré».
En ce qui concerne le cas de son client et des autres accusés, Me Degli a souhaité que la justice «vraie» soit rendue. Pour le Général spécifiquement, il a exhorté à garder en mémoire qu’il a été d’une grande aide pour le Burkina Faso. «Le général n'est pas la source de tous les maux de ce pays. Il a certainement commis des choses pas bien, mais il a fait beaucoup pour cet Etat. Quand on parle du mal qu'il a fait, qu'on mette ce mal à côté et le bien qu'il a fait aussi d'un autre côté. On ne devrait pas balayer tout le bien qu'il a fait».