Alors que la guerre économique entre la Chine et les États-Unis bat son plein, Washington annonce le lancement, le 1er octobre 2019, de la U.S International Development Finance Corporation (DFC), la nouvelle agence américaine de financement du développement destinée à l’Afrique et à d’autres pays en développement.
Selon le centre médiatique régional pour l’Afrique, David Bohigian, président directeur général par intérim de l’Overseas Private Investment Corporation (Opic), institution américaine de financement des entreprises dans les pays en développement, va donner une conférence de presse téléphonique à ce sujet, le 13 août.
Fruit de la Build, loi américaine pour « une meilleure utilisation des investissements au service du développement », promulguée en fin 2018, la DFC est présentée par l’administration Trump comme un « outil de diplomatie économique destiné à contrecarrer l’influence de Pékin en Afrique ». « La création de cette agence fait suite à l’annonce du Parti communiste chinois de consacrer 60 milliards dollars au financement de l’Afrique. C’est d’ailleurs le même montant (sur sept ans NDLR) qui sera consacré à la nouvelle agence par Washington », soutient le géoéconomiste camerounais Maurice Simo Djom. Le chef de département de la communication institutionnelle et veille stratégique d’Afriland First Group, la structure de tête du groupe bancaire Afriland First Bank, vient de publier La guerre économique aux éditions Afrédit à Yaoundé.
Selon le Département d’État des USA (l’équivalant du ministère des Relations extérieures), la nouvelle agence regroupe les capacités de l’Opic et de la Development Credit Authority de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid en anglais). Elle va proposer « des produits financiers innovants permettant de mettre des capitaux privés à la disposition des pays en développement ».
Démarcations
À en croire Joseph Lea Ngoula, analyste des questions géopolitiques, le recours aux financements privés vise à réduire le contrôle du parlement américain en vue de proposer « une formule assez allégée qui permettra aux Africains de répondre plus aisément à leur besoin de financement de développement».
« Grâce à cette nouvelle agence, les États-Unis bénéficieront d’une plus grande souplesse pour promouvoir l’investissement dans les pays en développement », tiennent à préciser les autorités américaines, conscientes du fait que ce sont les contraintes imposées par les Occidentaux qui ont poussé les pays du continent vers les financements chinois.