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TOGO: Le Togo à la recherche d’un Salomon pour faire entendre raison à Faure Gnassingbé
Publié le mercredi 12 fevrier 2014  |  Liberté hebdo


© AFP
Le président togolais Faure Gnassingbé en visite officielle en France
Le président togolais Faure Gnassingbé avec le président François Hollande


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Volonté de rempiler en 2015 et menace sur la démocratie
. L’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo donne l’exemple au Burkina

Faure Gnassingbé à Sarakawa
C’est une constance que les
peuples burkinabé et togolais sont confrontés à la même équation, faire
partir les locateurs de la présidence de la République dans les deux
pays, obsédés par le pouvoir et prêts à tout pour y s’éterniser. Au
Burkina, après que l’opposition et la société ont inauguré très tôt la
contestation pour ne pas être acculée par le temps, une médiation est
enclenchée par un ancien locataire du palais de Kosyam pour convaincre
Blaise Compaoré de lâcher prise. La nième leçon d’intégrité des « Hommes
intègres ». Y a-t-il un sage et courageux au Togo pour faire entendre
raison à Faure Gnassingbé ?
Un ancien président pour raisonner Blaise Compaoré
La présidentielle au Burkina Faso, c’est dans un peu plus d’un an. Mais les « Hommes intègres »,
sachant que qui veut loin aller loin, ménage sa monture, ont très tôt
ouvert les hostilités contre Blaise Compaoré, non repu par ses
vingt-sept (27) ans passés au pouvoir. Tout a commencé dans son propre
camp où plusieurs barons du parti au pouvoir dont Salif Diallo, Roch
Kaboré, Simon Compaoré et autres ont rendu leur tablier en début
janvier, et rejoint l’opposition. Ils étaient dans la rue le 18 janvier
dernier, aux côtés des leaders traditionnels de l’opposition, de la
société civile, bref du peuple pour manifester contre le tripatouillage
de la Constitution, nommément de l’article 37 qu’envisage faire Blaise
Compaoré afin de briguer à nouveau la magistrature suprême en 2015. Les
Burkinabés avaient déjà pris une bonne longueur d’avance sur le Togo ;
mais ils multiplient les actions pour atteindre leurs objectifs. La
dernière, c’est la mission de bons offices entreprise par Jean-Baptiste
Ouédraogo, un ancien locataire du Palais de Kosyam.
En effet, c’est l’ancien président
burkinabé qui a été désigné médiateur dans la crise afin de ramener
Blaise Compaoré à la raison et sauver la paix et la démocratie en péril
dans son pays. Mission qu’il a acceptée volontiers et qu’il remplit déjà
avec responsabilité. Jean-Baptiste Ouédraogo, la tête sur les épaules,
s’est clairement prononcé contre une modification de l’article 37 de la
Constitution. Le mercredi 5 février dernier, il a demandé à la classe
politique de « respecter scrupuleusement la Constitution en
s’interdisant la révision de l’un ou l’autre des articles déjà ancrés
dans la loi fondamentale ». Un message adressé en fait à Blaise
Compaoré. Le groupe de médiation composé, entre autres personnalités,
d’autorités religieuses du pays, veut lui « ménager une porte de sortie honorable ».
Eh oui, il en a vraiment besoin parce qu’il est seul contre tous.
D’abord dans son propre pays où il a réussi à faire l’unanimité contre
sa personne avec son projet de modification de l’article 37. Difficile
pour lui aussi de compter sur l’armée dans son entièreté, lorsqu’on
considère les mutineries qui s’étaient produites en 2011. Du côté de la
Françafrique, il n’est pas mieux loti. A part Alassane Ouattara, le
président ivoirien qui lui a ouvertement apporté son soutien et plaidé
sa cause à Paris, beaucoup plus par devoir de gratitude pour son
implication dans son avènement au pouvoir du côté d’Abidjan, Blaise
Compaoré n’a pas tellement de soutien. Au vu de la détermination du
peuple burkinabé, difficile pour le Facilitateur attitré dans les crises
politiques en Afrique de l’ouest de s’imposer à son peuple en 2015.
Le Togo, lui, attend son Salomon
Tout comme le peuple
burkinabé, les Togolais doivent empêcher Faure Gnassingbé de rempiler en
2015 après avoir passé dix (10) ans au trône, soit les deux mandats
autorisés par la Constitution. C’est un secret de Polichinelle que
l’homme veut s’éterniser au pouvoir après le père qui a duré trente-huit
(38) bonnes années. En tout cas, il ne montre aucun signe d’un homme
qui veut quitter le pouvoir en 2015. L’opposition et le peuple togolais
sont appelés à s’opposer à cette boulimie; mais pour l’instant, c’est le
silence plat. Tout comme au Burkina, il va falloir des sages, des
hommes de valeur, des personnalités politiques, religieuses ou autres
pour dire les quatre vérités à Faure Gnassingbé, le convaincre de
quitter le pouvoir en 2015 pour sauver la paix et la démocratie au Togo.
Mais y a-t-il un volontaire pour jouer ce rôle ?
Jean-Baptiste Ouédraogo est
un ancien président du Burkina Faso, quelqu’un qui a goûté aux délices
du pouvoir et qui pouvait être tenté de cautionner Blaise Compaoré dans
sa voie suicidaire. Mais il a mis l’intérêt du peuple burkinabé devant
tout. Au-delà de ce statut, il a ainsi honoré la masse des intellectuels
de son pays. Il prouve simplement qu’au Burkina Faso, malgré
l’abêtissement auquel les régimes monarchiques soumettent souvent la
masse intellectuelle, il y a encore des références. Avec lui, les
autorités religieuses qui ont accepté l’accompagner. L’ancien président
burkinabé et les hommes et femmes qui l’accompagnent prouvent qu’au pays
des « Hommes intègres », il y a encore des hommes de valeur sur lesquels le peuple peut compter. Difficile de dire de même s’agissant du Togo.
Ici, c’est presqu’impossible
de compter sur un homme ou une femme de valeur dans la classe
politique. Ceux qui ont la carrure et le background pour incarner ces
médiateurs, comme l’ancien Premier ministre Edem Kodjo, préfèrent
émarger dans les couloirs du pouvoir et se porter au secours de la paix
dans d’autres pays, gardant le mutisme total sur l’incendie dans le
leur. Ici, il n’y a d’intellectuel que sur le papier. Pas de prise de
position ou d’appel au bon sens devant certaines péripéties
mouvementées, comme on en voit sous d’autres cieux. Tous sont
conditionnés, et les rares qui osent critiquer le pouvoir, sont très tôt
appâtés par des espèces sonnantes et trébuchantes ou des nominations au
gouvernement. Et une fois aux affaires, ils perdent leur latin ou
deviennent des plus zélés ou des avocats du diable. Yacoubou Hamadou,
Octave Nicoué Broohm, Pr Kako Nouboukpo…la liste est longue. La société
civile qui doit forcer la main au régime en place ? Et les hommes
religieux, dites-vous ? Ils sont comme les gardiens du temple, ceux-là
mêmes qui doivent veiller aux valeurs morales, dire la vérité sans peur
afin de redresser des situations dangereuses, bref des références dans
la société. Mais la corruption a conditionné tout ce beau monde qui opte
pour le silence. Les rares interventions sont timides. Le Togo est
simplement à la recherche de son Jean-Baptiste Ouédraogo, de son Salomon
pour faire entendre raison à Faure Gnassingbé. Et cela sert de
lancement d’un appel à candidatures.
Tino Kossi
LIBERTE HEBDO TOGO

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