Décidément, le Président Faure Gnassingbé est encore loin d’arrêter de distraire le peuple togolais par ses multiples voyages sans raison apparente.
Mardi, c’est le site officiel de la République togolaise qui indique que le chef de l’Etat a débarqué à Brazzaville. Pour quoi faire ?
« Pour prendre part aux cérémonies du 25e anniversaire de la signature du Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe qui se déroulent au Palais des congrès ».
Mais quelle est cette blague de très mauvais goût ? Quand on sait combien coûte chacun des voyages de Faure Gnassingbé au contribuable togolais, il y a bien lieu de se demander que cherche-t-il là-bas ?
De quoi se mêle Faure Gnassingbé dans une histoire de signature de protocole qui ne concerne que l’Afrique australe et qui de surcroît date de 25 ans ?
Pour ceux qui ne le savent pas encore, et comme l’indique si bien le site officiel, « le Protocole de Brazzaville, consigne les négociations quadripartites entre Cuba, l’Angola, l’Afrique du Sud sous la médiation des Etats-Unis, et qui ont a mis fin aux conflits qui secouaient l’Afrique australe (Angola et Namibie). Le document a servi de base pour l’indépendance de la Namibie (ex-Sud-Ouest Africain) en 1993 ».
Quel togolais pourrait croire franchement que Faure Gnassingbé a pu laisser tous les problèmes que traverse actuellement le Togo pour aller en spectateur de la commémoration d’un tel protocole ?
Que l’on nous dise qu’après son initiation à la franc-maçonnerie en novembre dernier par Sassou N’Guesso, le Président de la République du Togo sent le besoin de consulter son maître sur certaines questions liées à sa vie et aux difficultés qu’il continue de rencontrer en vue de se faire accepter au plan international, l’on comprend.
Mais que l’on nous serve un plat aussi bidon que celui d’un protocole est une farce.
Il est évident qu’à part son entrée au palais de l’Elysée qui a été l’oeuvre évidente de N’Guesso, l’image de Faure a toujours du mal à passer auprès des puissances occidentales.
Pire encore, le français Loïk Le Floch-Prigent vient encore de sortir un nouveau livre, (Le Mouton Noir) dans lequel il revient gravement sur les pratiques artisanales de droit qu’il a vécues au Togo et qui l’ont totalement traumatisé.
Il qualifie d’ailleurs le Togo de "pire dictature" où les juges sont plutôt "un corps social qui se réclame de magistrats, mais qui n’est là que pour recueillir les témoignages et recevoir les instructions du pouvoir".
Il va plus loin dans une émission sur la radio Kanal K pour indiquer que "ces prétendus magistrats" lui ont clairement dit qu’il "n’était pas gentil avec eux" du fait "qu’il refusait d’incriminer injustement Pascal Bodjona".
Fort heureusement, l’homme est resté intègre jusqu’au bout.
"Le caractère breton fait que je n’accepte pas qu’on essaye de me fasse faire des choses contre mon étique et donc il était absolument impossible pour moi de dire du mal de quelqu’un simplement pour sauver ma jambe ou ma vie" soulignera-t-il par la suite.
Toutes ces accusations sont suffisamment graves pour troubler sérieusement le sommeil de Faure Gnassingbé et l’obliger à faire un tel voyage en vue de chercher à éteindre ce feu qu’est en train d’allumer l’ancien patron de Elf.
Seule une telle démarche pourrait bien se comprendre, mais que des gens tentent de soutenir une autre version contribuerait à choquer davantage les togolais.
Personne ne pardonnerait à Faure Gnassingbé de gruger des centaines de millions du contribuable togolais pour une telle villégiature qui ressemble de près aux ballades d’un Chef plutôt désœuvré.
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