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Foot: Samuel Eto’o, un génie à la confiance en soi inébranlable

Publié le lundi 9 septembre 2019  |  RFI
Samuel
© Autre presse par DR
Samuel Eto`o, ancien capitaine des quadruples Champions d`Afrique, le Cameroun, quitte la scène internationale sur la pointe des pieds.
On ne devrait plus revoir cette scène jubilatoire de Samuel Eto`o avec les Lions du Cameroun.
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Samuel Eto’o a annoncé dans la nuit du 6 au 7 septembre 2019 qu’il mettait un terme à sa très riche vie de footballeur. Une fin de carrière peu en phase avec l’incroyable parcours et la forte personnalité du Camerounais de 38 ans.

Samuel Eto’o est-il le plus grand footballeur africain de tous les temps ? Le Camerounais est, à coup sûr, l’un des plus grands attaquants nés sur le continent. Aucun autre joueur d’Afrique n’a autant marqué le ballon rond moderne de son empreinte, si l’on excepte l’Ivoirien Didier Drogba et le Libérien George Weah.

Contrairement à Weah, Samuel Eto’o n’a toutefois jamais reçu la distinction individuelle suprême pour un footballeur : le Ballon d’Or. Le natif de Nkon (près de Yaoundé) n’a même jamais figuré sur le podium lors de l’élection organisée chaque année par le magazine France Football. Une situation que la superstar africaine a parfois mal vécue. Notamment en 2006, lorsqu’il avait fini meilleur buteur du Championnat d’Espagne (Liga) avec 26 bus inscrits sous les couleurs du FC Barcelone (FCB), à l’issue d’une saison époustouflante.


Avec un Ballon d’Or à son palmarès, peut-être n’y aurait-il pas de débat. Car, contrairement à Weah, Drogba ou d’autres grands noms du continent, Samuel Eto’o a tout gagné, et ce plusieurs fois. Et il a su s’imposer dans cinq pays différents.

Des débuts difficiles en Europe

Il y a tout d’abord eu l’Espagne, le pays qui l’accueilli en 1996, après d’autres essais infructueux en Europe. Car, avant de briller en Liga de 1998 à 2009, celui qui n’était encore qu’un adolescent a tenté sa chance en France à plusieurs reprises. Il a même passé plusieurs semaines à Paris, sans visa en règle.

Malgré cet échec, Samuel Eto’o revient sur le Vieux continent quelques mois plus tard, dans la péninsule ibérique cette fois. Le prestigieux Real Madrid lui fait signer un contrat en 1996 mais peine à faire confiance au jeune Africain. Le Camerounais est prêté à d’autres clubs espagnols, moins huppés, comme Leganès (1997-1998), l’Espanyol Barcelone (1999) et Majorque (2000).


C’est aux Baléares que l’intéressé s’épanouit enfin. Au point que les dirigeants madrilènes acceptent de le transférer au RCD Mallorca en 2000. Il y passera quatre années très prolifiques en buts (70 eu 165 matches officiels).

Un âge d’or avec les équipes du Cameroun


En parallèle, Samuel Eto’o vit alors un âge d’or avec les équipes nationales du Cameroun. En 2000, puis en 2002, il remporte la Coupe d’Afrique des nations avec une des générations les plus talentueuses de l’histoire du football camerounais. Entre ces deux sacres, l’attaquant décroche également la médaille d’or aux Jeux olympiques de Sydney.

À 21 ans seulement, Samuel Eto’o a déjà gagné deux CAN et a été sélectionné pour deux Coupes du monde (1998 et 2002). Sa trajectoire en équipe nationale connaîtra ensuite quelques couacs, comme les éliminations en quarts de finale des CAN 2004 et 2006 ou la non-qualification pour le Mondial 2006.


La consécration avec le Barça

En clubs, le milieu des années 2000 est en revanche une période faste pour Samuel Eto’o. En 2004, il s’engage avec le FC Barcelone. Sa réussite en Catalogne est immédiate avec 29 buts en 45 matches lors de la saison 2004-2005 puis 34 en 47 rencontres lors de l’exercice suivant.

De fait, après quelques années de vaches maigres, le Barça retrouve les sommets du foot national et continental, avec l’ex-Madrilène à la pointe de son attaque. Il y a tout d’abord ces deux titres de champion d’Espagne (2005 et 2006). Il y a surtout la consécration en Ligue des champions (C1) ; une compétition durant laquelle il égalise en finale, face à Arsenal (2-1).

Samuel Eto’o partage alors l’affiche avec le Brésilien Ronaldinho. Il voit surtout un jeune prodige argentin creuser progressivement son trou : Lionel Messi.


La revanche avec l’Inter Milan

En 2008, après une saison décevante du FCB, Josep Guardiola est désigné entraîneur. L’ex-milieu de terrain emblématique du Barça respecte le talent de Ronaldinho et d’Eto’o. Mais le dilettantisme du premier et le fort caractère du deuxième ne lui inspirent aucune sympathie. Surtout, « Pep » aimerait faire de Messi son atout numéro un.

Si le Brésilien part pour l’AC Milan dès l’été 2008, Samuel Eto’o passe encore une année en Espagne. En dépit d’un nouveau titre européen et d’un but en finale de la C1 (2-0 face à Manchester United), il est expédié en Italie en « échange » du Suédois Zlatan Ibrahimovic et d’une quarantaine de millions d’euros.

À l’Inter Milan, José Mourinho accueille son nouveau protégé avec beaucoup d’égards, même s’il l’aligne davantage sur les ailes qu’en tant qu’avant-centre. Vexé d’être relégué derrière l’Argentin Diego Milito, le «Lion Indomptable» se plie toutefois aux choix tactiques de son entraîneur. En demi-finale retour, face à Barcelone, le Portugais va même jusqu’à positionner le Camerounais sur le flanc gauche de la défense. Une tâche dont ce dernier s’acquitte avec brio, contribuant à éliminer son ancien club. Avec les Milanais, Samuel Eto’o décroche ensuite sa troisième Ligue des champions, en battant le Bayern Munich en finale (2-0).


L’exil doré en Russie

Samuel Eto’o réussit encore une saison de haute volée, en 2010-2011, marquée entre autre par une victoire en Coupe du monde des clubs (3-0 face au Tout Puissant Mazembe). Mais le buteur maîtrise décidément l’art du contrepied.

À 30 ans, il se laisse attirer en Russie. Une équipe du sud-est du pays, l’Anji Makhatchkala, lui dresse en effet un pont d’or. Avec 20 millions d’euros par an, il obtient alors le plus gros salaire jamais versé à un footballeur, par un club.

Déjà, en 2008, Samuel Eto’o s’était rendu en Ouzbékistan pour étudier une offre faramineuse faite par le Kuruvchi Tachkent. Mais il avait alors décliné. Dans le championnat russe, le trentenaire n’a pas à forcer son talent. Il passe surtout son temps à faire la navette entre Moscou, où il vit, et le Daghestan, où il s’entraîne et dispute les matches à domicile de l’Anji.

Le début des ennuis

Les années qui suivent sont toutefois moins fastes pour Samuel Eto’o, que ce soit en clubs ou en sélection. Avec le Cameroun, après s’être heurté deux fois à l’Égypte à la CAN (en finale en 2008, et en quarts en 2010), le meilleur buteur de l’histoire de la compétition (18 réalisations) ne se qualifie pas pour les éditions 2012 et 2013. Il vit en outre une Coupe du monde 2010 et surtout 2014 qui se soldent par de piteuses éliminations dès le premier tour du tournoi. Dans la foulée du mondial brésilien, il annonce sa retraite internationale.

Il y avait de toutes les façons de l’eau dans le gaz depuis plusieurs années déjà entre la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et sa vedette. En 2011, la Fécafoot l’avait suspendu pour 15 rencontres suite au boycott d’un match amical en Algérie. Une contestation dont il avait été l’un des leaders. La sanction avait ensuite été réduite à huit mois.

En Russie aussi, l’icône n’est plus tout à fait en odeur de sainteté. Le propriétaire de l’Anji connaît des difficultés financières et ne veut plus verser les énormes émoluments de Samuel Eto’o, notamment.

Samuel « Ego’o »

Cest l’occasion pour lui de découvrir un nouveau grand championnat : l’Angleterre. José Mourinho, qui a repris les rênes de Chelsea, fait venir son ancien poulain à Londres. Mais la nouvelle collaboration entre les deux hommes est loin de leur romance à l’italienne. En marge d’une émission de télévision, le Portugais se moque de l’âge d’Eto’o : « Il a 32 ans… Peut-être 35 ans, qui sait ? » La scène, captée par une caméra, jette un grand froid. Quelques mois plus tard, l’avant-centre rétorque : « Ce n’est pas parce qu’un idiot a dit que j’étais un vieil homme que vous devez le croire. » Ambiance...

Sûr de sa force et de son talent, Samuel Eto’o n’hésite jamais à aller au clash. Quelques semaines plus tôt, il est revenu avec virulence sur la manière dont Guardiola l’avait fait partir de Catalogne, en 2009 : « J’ai rappelé à Guardiola quand il est arrivé qu’il n’avait jamais été un grand joueur, mais un bon joueur. »

S’il loue régulièrement le talent de ses ex-coéquipiers en clubs (Lionel Messi, Andrés Iniesta…), Samuel Eto’o est rarement tendre avec ses compatriotes. Son omniprésence et son omnipotence dans le football camerounais agacent d’ailleurs certains « Lions Indomptables » anciens et actuels.

Le grand frère

Le joueur parle souvent de lui à la troisième personne. Il ne supporte pas toujours la contradiction. Et il n’hésite pas parfois à s’en prendre des journalistes trop critiques à son goût.

Voilà pour la face sombre d’un personnage toutefois complexe. Car il adore d’un autre côté le rôle de grand frère. Il n’hésite jamais à se montrer dispendieux avec son entourage et à aider des gens en détresse. Lorsque l’ancienne gloire et coach du Cameroun Jean-Paul Akono connaît de graves problèmes de santé en 2013, Samuel Eto’o prend en charge le transfert et les soins de son aîné.

Durant les années qui suivent son passage à l’Inter Milan, Samuel Eto’o consacre d’ailleurs beaucoup de temps à des activités extra sportives, voire caritatives. Que ce soit dans la prévention contre le Sida, la lutte contre le racisme, ou son combat contre la pauvreté infantile en Afrique. Le joueur a d’ailleurs crée une fondation à son nom, dès 2006.










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