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TOGO: Le dribble de plus qui fâche les partenaires du Togo
Publié le jeudi 13 fevrier 2014  |  togo.infos


© Autre presse
Adji Otéth Ayassor, ministre togolais de l’Economie et des Finances.


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Ce qui s’est passé le 7 février dernier, au moment où l’Union Européenne s’apprêtait à décaisser 9 milliards de fcfa en faveur du Togo et où ce partenaire stratégique a exigé la présence dans la salle des députés UNIR et opposition, n’était pas un fait anodin.

C’était un signal fort qui traduit bien l’agacement des partenaires du Togo vis-à-vis des incessantes divagations du régime en place.

L’Union Européenne tout comme l’ensemble des partenaires du Togo se sont sentis, une fois encore, trahis par le pouvoir de Faure Gnassingbé dans la conduite des affaires de l’Etat, notamment dans la supposée mise en œuvre de la SCAPE.



Il faut peut-être le rappeler, la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) est un document adopté en 2013 et qui couvre les quatre prochaines années, 2013-2017.



Il consigne la vision du pouvoir ainsi que les grands axes stratégiques qui permettront à l’Etat du Togo d’assurer très rapidement la croissance économique en même qu’il assure une insertion effective et continue des jeunes à travers un plan précis de promotion de l’emploi.

Il s’agit en fait du deuxième document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP II) dont l’élaboration a été suivie et accompagnée à coup de milliards par les partenaires au développement.

Au moment de son adoption en août 2013 après un atelier de validation tenu en septembre 2012, le document était présenté comme un document de référence en matière de développement au Togo, donc la Bible qui doit guider le pouvoir du Togo dans la conduite des affaires de l’Etat durant la période 2013-2017.



Le document en question ne sort pas du néant. Il est issu d’un processus participatif et consultatif au plan national mené par le gouvernement togolais et associant à toutes les étapes et activités, les acteurs de l’administration publique et les institutions de la République, les acteurs du secteur privé, de la société civiles, les collectivités locales et les partenaires techniques et financiers.



Dans le document, tout est planifié et rangé en 5 axes principaux à savoir :



1. Développement des secteurs à fort potentiel de croissance ;



2. Renforcement des infrastructures économiques ;



3. Développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi



4. Renforcement de la gouvernance ;



5. Promotion d’un développement participatif, équilibré et durable.



A travers ces orientations stratégiques contenues dans ces axes principaux, le gouvernement s’engageait ainsi à accélérer le rythme de croissance du PIB réel en passant de la moyenne de 4,1% en 2009-2011 à 7,1% pour la période 2013-2017.



D’autre part, il entendait réduire le taux de sous-emploi de 29,1% en 2011 à 23,4% en 2017, pendant que l’incidence de la pauvreté sera réduite de 58,7% en 2011 à 43,7% en 2017.



Pour être plus précis encore, on retient simplement qu’à l’horizon 2017, la mise en oeuvre de la SCAPE est supposée permettre à l’Etat du Togo de parvenir aux objectifs spécifiques suivants :







- Réduire de 13% la proportion des populations à la base n’atteignant pas le minimum vital commun ;





- Atteindre une proportion d’au moins 80% de Comités Cantonaux de Développement (CCD) disposant de Plans de Développement Cantonal (PDC) ;





-Faire passer le taux de pénétration de micro finance de 30,2% en 2011 à 48% ;





-Faire bénéficier à au moins 600 femmes parmi les plus pauvres le programme plateformes multifonctionnelles (installer 40 plateformes par an) ;





-Réaliser au moins 200 micro-projets communautaires.





Vu toute la pertinence de ce document ainsi que ses nobles objectifs, personne jusque-là ne pouvait douter un seul instant de la bonne foi de ce régime à tout mettre en oeuvre pour le traduire dans les faits.



Aucun partenaire ne pouvait s’imaginer qu’après toutes ces étapes franchies dans l’élaboration d’un tel canevas de travail, le pouvoir de Faure Gnassingbé serait encore capable d’un quelconque dribble.



Qui plus est, le Président de la République en personne avait parlé de cette SCAPE lors de la cérémonie de la présentation de vœux des diplomates, en des termes dithyrambiques qui laissaient croire que son pouvoir moulait systématiquement et définitivement ses actions dans cette stratégie qui a reçu l’assentiment de tous.



Il en avait d’ailleurs fait, l’un des meilleurs acquis de son gouvernement durant l’année 2013. C’était sans connaître le niveau de faux, d’incohérence et d’inconstance de ce régime.



Il a donc fallu, que dès la première année de sa mise en œuvre, le pouvoir RPT/UNIR fasse voter un délirant budget qui n’a aucun lien avec la SCAPE en question, pour que l’ensemble des partenaires qui accompagnent le Togo tombent des nus et se rendent à l’évidence que tous les sacrifices consentis après le DSRP I, pour sortir cette SCAPE ne pouvaient que tomber à l’eau au vu des insoutenables déviations que présentait ce nouveau budget.



A titre d’exemple et comme l’a si bien relevé le représentant de l’UE au Togo, les secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, la justice conservent encore moins de 1% du budget actuel.



Par quelle alichimie le pouvoir de Faure Gnassingbé entend-il alors matérialiser le Développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi qui constitue le troisième axe prioritaire de la SCAPE par exemple ?



Pour le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) dont le lancement a été fait en grande pompe à Kara par le Président de la République en personne, la ligne prévue par le budget actuel est de 2 milliards de fcfa alors que ce fonds entend atteindre au moins 300 mille personnes pour cette première année de sa mise en oeuvre.



Au même moment, et contre toute attente légitime, la Présidence de la République engrange plus de 14 milliards de fcfa dans ce même budget.



En clair, le budget d’une seule Institution de la République dépasse de plus de 7 fois celui que l’Etat consacre pour l’épanouissement de 300 mille foyers au Togo.



Pour être plus précis, les 2 milliards consacrés au FNFI ne correspondent exactement qu’au montant des factures d’électricité que la Présidence de la République entend consommer durant la seule année 2014.



Et ce n’est pas tout. L’on peut encore multiplier et surmultiplier des exemples d’incohérences dans ce budget qui montrent clairement que son élaboration ne repose sur rien de sincère ou même de professionnel qui puisse traduire un minimum de réalisme et de pragmatisme.



L’on comprend alors le niveau de révolte et de colère de ces partenaires qui, manifestement, se sont sentis trahis et donc menés en bateau par ce régime spécialiste de dribbles et de faux-fuyants.



Mais oui, il ne fallait pas plus pour que l’ensemble de ces partenaires se déterminent à hausser le ton et à conditionner désormais leur aide à certaines actions précises que le régime a désormais l’obligation de poser. Incroyable n’est-ce pas ?



Ainsi va le Togo sous Faure Gnassingbé. Tout se fait de façon disparate sans dynamique ni fil conducteur. Le budget 2014 tel que voté en décembre par les députés UNIR à l’Assemblée Nationale ne pouvait que présenter des écarts flagrants par rapport à la SCAPE. Pourquoi ?



Naturellement parce que, pour rien au monde et pour longtemps encore, ce régime ne saurait poser des actes effectivement transparents d’autant plus que son désir vorace de siphonner les biens de l’Etat reste entier et vivace... C’est évident.



Il appartient alors à ces partenaires qui l’appuient et à l’ensemble du peuple togolais de se montrer plus éveillés et plus exigeants devant un tel état de fait pour empêcher autant que possible ce naufrage dans lequel le pouvoir actuel est en train de conduire le Togo et son peuple.




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