Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 280 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

TOGO: L’intégralité de la vérité de l’Ambassadeur de l’UE aux autorités togolaises
Publié le jeudi 13 fevrier 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse par DR
Nicolas Berlanga-Martínez, le nouvel ambassadeur et chef de la Délégation de l`Union européenne (UE) au Togo


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

L’Ambassadeur, Chef
de Délégation de l’Union européenne au Togo, M. Nicolás
Berlanga-Martinez, a fait une présentation mémorable lors de la
cérémonie relative au décaissement de l’appui budgétaire 2013 de l’Union
européenne qui s’est déroulée le vendredi 7 février au CASEF. Et ce
sont 9 milliards de FCFA qui sont débloqués par Bruxelles. Le
représentant de l’UE au Togo en a profité pour se prononcer sur la
politique macroéconomique qui doit être une politique d’Etat, le budget
2014 qui ne reflète pas « d’une manière plus claire certaines priorités de la politique de développement : comme l’éducation, la santé, ou la justice » avant d’encourager « le
processus budgétaire 2015 à respecter les modalités et le calendrier
prévus ». Bref, le diplomate européen a dit la vérité aux autorités
togolaises. Et pour rester fidèle à ses propos, nous vous reprenons en
intégralité les points sur lesquels il est intervenu.
.La politique macroéconomique : une politique d’Etat
L’accent que le ministre Semodji et
nous-même avons mis dans l’organisation de cette cérémonie pour que des
représentants de tous les partis politiques, à travers notamment la
commission de finances de l’Assemblée nationale, soient présents, a un
but bien précis: les réformes macro-économiques, la gestion saine de
finances publiques dans un cadre stable et non soumis aux aléas
électoraux, une gestion réaliste qui correspond aux augmentations de
revenus et de dépenses cohérentes… ne sont pas des choix « partisans » mais des choix d’Etat, des choix de responsabilité pour tous: gouvernement, opposition, syndicats, société civile.
Ceux qui aujourd’hui sont au
gouvernement pourraient être dans l’opposition demain, ou l’inverse
comme au Ghana. Nous devons tous encourager des règles de jeu stables au
niveau macroéconomiques et de la gestion des finances publiques qui ne
changent pas avec les personnes ou les élections.
.Le budget 2014 est très ambitieux :
Nous regrettions l’empressement avec
lequel le projet de budget a été envoyé au législatif et la rapidité
des discussions à l’Assemblée nationale. Dans le contenu du budget,
nous nous interrogions sur les hypothèses et choix faits pour certaines
augmentations, des revenus comme des dépenses, et cela est partagé par
tous les partenaires du Togo.
Au titre de l’UE, nous aurions souhaité
voir refléter dans le budget d’une manière plus claire certaines
priorités de la politique de développement : comme l’éducation, la santé, ou la justice (toujours bien moins de 1% de budget) par exemple.
Nous apprécierions que les mesures de
protection sociale introduites cette année, comme les cantines
scolaires, les transferts en espèce soient véritablement efficaces pour
améliorer les conditions des plus pauvres et favoriser le côté inclusif.
Quelles mesures sont prises à cet effet? Comment la transparence de ces
initiatives sera assurée dans une année préélectorale?
Messieurs les ministres, en tant
qu’Ambassadeur de l’UE auprès de la république Togolaise, par conséquent
Ambassadeur auprès de l’Etat – du gouvernement, de l’opposition, des
citoyens – et dans un esprit de critique positive et constructive, je me
demande si le budget 2014, dont la préparation a rétréci le calendrier
et le processus prévu, est effectivement le document de politique publique
qui devrait illustrer les orientations du gouvernement pour l’année.
Quelle est sa cohérence avec le document de politique de développement,
la SCAPE, adopté en aout 2013 mais en préparation depuis 2012, et dans
quelle mesure est-il soutenable avec les prévisions à moyen terme?
Il nous préoccupe que les choix de
financement de la politique expansionniste de dépenses publiques ne
ramènent pas le Togo vers une situation de surendettement et que les
ambitions légitimes du gouvernement en termes de développement se
transforment en une lourde hypothèque que les générations futures
devront payer.
Voilà des thèmes qu’il serait
intéressant de pouvoir débattre avec les autorités dans un dialogue
franc, ouvert et basé sur la confiance mutuelle qui caractérise
l’utilisation de l’appui budgétaire.
.Le processus budgétaire 2015 doit respecter les modalités et le calendrier prévus :
Nous encourageons le processus
budgétaire 2015 à respecter les modalités et le calendrier prévus; que
ce soit un budget réaliste et cohérent avec les choix de développement,
que les autorités législatives s’en approprient et que nous –
observateurs attentifs et partenaires qui canalisons la solidarité des
citoyens européens à travers l’appui budgétaire de l’UE – puissions voir
la politique de développement du gouvernement, la SCAPE, reflétée dans
ce budget. Avec un accès régulier des citoyens aux informations de
qualité. J’ai confiance à ce que ceci se réalisera.
.Le programme avec le
FMI est une condition pour les investissements étrangers, ainsi que pour
les programmes d’appui budgétaire :
Les réformes macro-économiques sont un
sujet d’attention dans le dialogue sectoriel de tous les partenaires
avec le gouvernement. Dans ce dialogue, le programme avec le FMI est un
sujet principal: nous œuvrions tous en faveur de cet accord pour
différentes raisons, parmi lesquelles celle de donner un cadre stable
aux investisseurs étrangers qui souhaiteraient venir s’installer au Togo
(et par conséquent créer des emplois), et de pouvoir continuer avec nos
programmes d’appui budgétaire.
La diminution des subventions
pétrolières a été une question récurrente dans notre dialogue pour
l’amélioration de la qualité de la dépense. Nous l’avons demandée à
plusieurs reprises aux autorités et nous devons assumer une partie de la
responsabilité. Nos arguments se basaient sur des faits très bien
analysés, pas seulement au Togo mais aussi en Europe et ailleurs dans
d’autres pays africains:
Les subventions pétrolières bénéficient majoritairement aux plus riches, les 20% les plus riches.
Mais notre dialogue ne s’arrête pas là:
En libérant des fonds, en éliminant une partie des subventions, nous
avons discuté ensemble sur les effets multiplicateurs d’une telle
mesure, sur l’inflation, sur le prix des produits de base, sur le
transport public, sur le coût de la vie en général. Nous avons discuté
aussi quels seraient les effets pour le budget et pour les dépenses
publiques.
Nous pensons que la décision prise est
mesurée à condition que les citoyens togolais puissent compter sur
l’utilisation de ces recettes « libérées » pour plus d’intervention à
faveur des couches les plus défavorisées.
Il est fondamentalement important de
connaître les mesures d’accompagnement envisagées par le gouvernement.
La réaction publique auraient peut-être été moins forte si ces mesures
avaient été communiquées en même temps que la hausse de prix pétroliers.
Nous applaudissons l’étude en cours
lancée par le gouvernement pour donner plus de transparence à la
structure du prix des produits pétroliers, pour que les citoyens sachent
quel pourcentage de ce qu’ils paient va aux stations d’essence, aux
impôts, à l’achat, etc. Peut-être quelques économies peuvent être faites
à ce niveau.
Nous espérons aussi que les contrôles sur les prix imposés par les revendeurs ou à l’extérieur de Lomé continuent.
Messieurs les Ministres, Mesdames et
Messieurs les membres de l’Assemblée nationale, chers partenaires, notre
insistance pour organiser cette cérémonie publique est chargée de bonne
volonté vers l’avenir du Togo. Nous souhaiterions utiliser davantage
l’appui budgétaire – c’est-à-dire, donner priorité à l’utilisation des
procédures nationales comme modalité de mise en œuvre de la solidarité
des citoyens européens vers ses confrères togolais – mais cela demande
d’avancer sur deux points que je me permets de résumer en deux points:
- Pour la politique macro-économique, il
faudrait davantage de consensus, de dialogue, de débat et de confiance
entre vous : entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, entre le
gouvernement et les organisations syndicales et de la société civile, et
au sein de l’Assemblée nationale, et
- Pour la composition de budget, il
faudrait davantage d’accent à ce que l’article 38 de votre constitution
explicite d’une manière très visionnaire sur la réalité togolaise
d’aujourd’hui : « Il est reconnu aux citoyens et aux collectivités
territoriales le droit à une redistribution équitable des richesses
nationales par l’Etat ».
Et pour tous les deux, vous pouvez
compter sur l’accompagnement du partenariat franc, ouvert, de longue
date, de l’Union européenne.
Merci.
Liberte Hebdo

 Commentaires