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Togo/Situation Economique et de Développement: Entre les chiffres officiels et la réalité

Publié le jeudi 12 septembre 2019  |  Golfe Info
Centre-ville
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Centre-ville commercial de la capitale togolaise
Lomé, le 19 juin 2019. Centre-ville commercial de la capitale togolaise vu depuis le siège de la BIDC.
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Au pays de Faure Gnassingbé, on est encore loin, bien loin de s’accorder sur l’essentiel. Pour les uns, tout va bien, mise à part une conjoncture internationale morose ; et pour les autres, la situation va de mal en pis. Et à l’auto-satisfecit des gouvernants, le petit peuple d’opposer insatisfactions et récriminations. Quant aux partenaires au développement, difficile de prendre position. Tellement la situation est délicate, et la marge de manœuvre ténue.

Mais, pendant ce temps, au plan international, les études se suivent et se ressemblent. Le pays reste toujours désespérément mal classé, mal noté. A croire que, toute la communauté internationale, s’est liguée contre le petit Togo.

La belle image de carte postale

Difficile aujourd’hui de dire au Togo, que les choses ne bougent pas, et que tout va toujours mal. Allusion aux années 90 et début 2000. Tant le contraste est saisissant. Sauf bien entendu, pour quelqu’un de mauvaise foi. Pour ce partisan du pouvoir de Lomé, « nos réalisations parlent d’elles-mêmes ».

En effet, de Lomé à l’intérieur du pays, la physionomie des grandes agglomérations a bien changé. L’urbanisation galopante et les nouvelles infrastructures routières sont passées par là. Sans compter l’éclairage public, qui a sorti les villes du pays, de la nuit des temps, et fait reculer l’obscurité, et rallonger le jour.

Une belle image de carte postale, pour l’étranger de passage, et le premier du village, débarquant en ville.

Le mal togolais

En effet, pour comprendre le mal togolais, il faut quitter le carré de la nouvelle bourgeoisie togolaise, une minorité compassée, et entrer dans les quartiers populaires, accéder aux concessions, et partager le quotidien de la grande masse laborieuse, pour comprendre la situation. Un contraste saisissant.

Signe d’un fossé qui chaque jour, se creuse davantage, entre une classe dirigeante, coupée des réalités, et des populations qui au quotidien, doivent se battre pour survivre. On comprend dès lors pourquoi, tel un leitmotiv, neuf fois sur dix, on vous dira : « les routes, ça ne se mange pas ».

Il faudra bien se rendre à l’évidence, au Togo, l’essor économique est tout, sauf inclusif. Et la situation, loin de s’inverser.

Le paradoxe togolais

En effet, pour réduire la pauvreté et le chômage au Togo, le gouvernement, avec l’appui des partenaires au développement, va s’engager à conduire une Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’emploi (SCAPE), durant la période de 2013 à 2017. Dotée d’un budget de 616,8 milliards FCFA, étalé sur cinq ans, ce fonds devait permettre de réduire le taux de prévalence de la pauvreté au Togo, estimé à 61%, en augmentant le revenu moyen des populations, de 3 à 4% par an. Ceci, par le renforcement du caractère inclusif de la croissance, et la création d’emplois, surtout chez les jeunes.

Parallèlement, et depuis 2010, les autorités togolaises ne ménagent pas leurs efforts, pour faire entrer le pays dans la modernité, surtout en ce qui concerne l’amélioration du climat des affaires, condition essentielle ( ?) pour attirer les investissements directs étrangers, base de la politique nationale de développement, à côté, et au plan social, on est loin des comptes.

Des efforts régulièrement salués par les partenaires au développement économique, dont la Banque mondiale, classant le Togo parmi « les dix économies au monde à avoir les plus progressé en matière de climat des affaires… », au cours de ces cinq dernières années.

Dans le même temps, la tendance serait à la consolidation de la croissance et de l’économie.

Malheureusement, cette stratégie, pourtant porteuse d’espoir, semble aujourd’hui avoir échoué. En témoignent, la pauvreté et la précarité, qui se sont généralisées au niveau de toutes les couches sociales, avec de plus en plus, de fortes disparités sociales entre les populations, les villes, les villages, et les régions administratives.

En effet, ce regain de dynamisme de l’économie togolaise, confirmé par diverses projections (Banque Africaine de Développement, Banque Mondiale, etc), cache mal un contexte social, et de pauvreté, des plus désastreux. S’ils sont nombreux ces dernières années, à saluer la reprise économique et le développement du pays, surtout des infrastructures, ils sont aussi nombreux, ces experts, à tirer la sonnette d’alarme, sur la situation d’endettement du pays, une croissance non inclusive, et une paupérisation galopante, malgré le discours officiel.

Ainsi, depuis 1980, les Indicateurs de Développement Humain (IDH) du pays, ne connaissent qu’une progression moyenne annuelle de 0,47%, en deçà de la moyenne annuelle subsaharienne de 0,5%. Résultat, à l’échéance des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement), seuls deux objectifs semblent avoir été atteints : l’éducation primaire pour tous, et l’inversion de la tendance de progression du VIH / SIDA.

Sur le plan de la réduction de la pauvreté et du chômage, les chiffres restent décevants, indiquant par là même, l’échec de la politique nationale, engagée ces dernières années.

Une situation confirmée par plusieurs études

Contrairement au discours officiel, la situation du pays, du pays profond, est loin d’être rose. Une situation, confirmée inlassablement chaque année, par plusieurs études, faisant aujourd’hui autorité : les classements de Doing business, de Transparency International, de l’ONU sur le bonheur, de l’ONU sur le Développement Humain, de plusieurs autres organismes, sur le développement, la compétitivité, la prospérité, l’Entreprenariat, etc…

Toutes ces études, ont ceci en commun : le Togo est et reste un pays toujours mal noté, mal classé. Aussi bien sur le plan continental (comme mondial), le pays arrive difficilement à grimper dans les classements, généralement inscrit dans les vingt ou quinze derniers rangs.

Des facteurs déterminants

Pour juger aujourd’hui de la bonne santé économique d’un pays, surtout de l’économie togolaise, il suffit de prendre en compte certains déterminants, dont l’entrepreneuriat, les opportunités, la gouvernance, l’éducation, la santé, la sécurité, les libertés individuelles, et le capital humain. Des éléments et catégories que l’on retrouve par ailleurs, dans les déterminants de plusieurs études, allant de l’économie au social.

Certes, ces dernières années, le pays a eu à faire des efforts pour améliorer sa situation sur ces différents points, mais tout semble toujours indiquer, que ces changements ou améliorations, ne sont ni profonds, ni déterminants pour impulser le vrai changement, nécessaire au développement du pays.

Le Ghana hier, et le Rwanda aujourd’hui, malgré quelques faiblesses, restent et demeurent, des exemples encore cités, en matière de changements, nés d’une volonté politique ferme.

Les résultats étant, les grandes avancées économiques, sociales et politiques, véritables socles sur lesquels, se construisent aujourd’hui leur économie, et la prospérité de leur pays.
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