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TOGO: La force comme seule arme de défense du pouvoir de Faure Gnassingbé
Publié le vendredi 14 fevrier 2014  |  togo.infos


© Autre presse par DR
Prise de fonction des nouveaux patrons de la gendarmerie et de la police Lieutenant-colonel Guy Akpovy


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19 étudiants blessés, 12 autres arrêtés, voilà le triste bilan que dresse le MEET des échauffourées dont le monde universitaire a été le théâtre jeudi, suite à une réaction hasardeuse des forces de l’ordre qui ont cru devoir disperser une Assemblée Générale pacifique des étudiants.

Il n’en fallait pas plus pour transformer le campus universitaire en un terrain de chasse où, pendant des heures, forces de l’ordre et étudiants se sont violemment défiés. La scène était quasi horrible.

Tout le campus universitaire était chargé de fumée des gaz lacrymogènes. Des jets de pierres par ici, des courses poursuites par là…C’était presque le chaos sur ce campus qui est sensé fabriquer les intellectuels de demain.



Mais alors d’où vient cette violence brutale et même sauvage ? Des autorités qui n’ont toujours eu de réponse à toute revendication sociale que la brutalité, la brimade, l’intimidation, la menace etc.



Que tous ceux qui doutaient encore se ravisent enfin et comprennent qu’il ne reste plus rien au pouvoir du fils d’Eyadema si ce n’est l’usage systématique de la force brute !



Voilà donc des étudiants qui ne demandent qu’à faire une simple Assemblée Générale pour réfléchir sur le triste sort que leur réserve le gouvernement et qu’on juge nécessaire de matraquer et de violenter sur le campus universitaire, sanctuaire du savoir et de l’intelligentsia du pays. C’est tout simplement triste.



Il faut peut-être rappeler que jusqu’à ce mois de février, aucune tranche d’allocation de secours ou de bourse n’a été accordée aux étudiants. Bien plus encore, aucun critère absolu d’octroi de ces bourses et allocations de secours n’a été dûment établi. Les jours passent et l’impasse des étudiants devient plus grande et plus inquiétante.



Quel est le rôle des organisations universitaires si ce n’est justement d’organiser les étudiants autour des idéaux communs leur permettant de réclamer dignement leurs droits auprès de l’autorité ?



Pourquoi alors doit-on interdire une simple Assemblée Générale d’étudiants dès lors que ceux-ci en ont fait la demande réglementaire indiquant clairement les mobiles qui fondent une telle initiative ?



Comment le pouvoir pense-t-il bâillonner longtemps ces mouvements estudiantins rien qu’avec les matraques et les gaz lacrymogènes plutôt que de chercher à trouver des solutions idoines aux légitimes attentes de ces apprenants ?



C’est tout simplement malheureux qu’un pouvoir qui se dit moderne puisse se montrer aussi brut et grossier face à des manifestants aux mains nues !!!



La même scène s’était déjà produite la semaine dernière devant la Cour d’Appel de Lomé lors de la comparution du commandant Olivier Amah, arbitrairement détenu à la prison civile d’Atakpamé depuis plus de neuf mois.



Les forces de l’ordre ont reçu l’ordre de charger les sympathisants de ce dernier qui s’étaient massés à l’entrée du palais pour réclamer légitimement la libération de celui-ci. Plusieurs arrestations dont de vielles femmes avaient aussi été opérées ce jour.



Où ce pouvoir compte-t-il aller avec ces méthodes empiriques de gestion des hommes ?



C’est vrai que Faure Gnassingbé était arrivé au pouvoir en 2005 dans un bain de sang où les nations-unies avaient dénombré entre 400 et 500 morts et depuis lors, jamais les réflexes de la violence n’ont réellement été dessouchés dans les rangs de ce pouvoir qu’il incarne.



C’est aussi vrai qu’un adage dit « qui a volé, volera », « qui a tué, tuera »…et l’on le remarque de façon évidente dans les habitudes du régime en place. Les forces de l’ordre ont la gâchette facile, pour un oui ou un non, policiers et gendarmes dégainent pour étouffer toutes velléités de revendication ou de manifestation publique.



Cette violence est exercée de façon inouïe sur quiconque ose lever le petit doigt pour réclamer quoi que ce soit au gouvernement ou aux autorités, ce qui plonge la majorité de la population dans une permanente résignation malgré les multiples frustrations et injustice qu’il subit sur une base quasi quotidienne.



Mais quelle fierté un régime digne de ce nom peut-il tirer d’un tel style de gouvernance où jamais il ne recueille de sourire des lèvres des citoyens dont il est supposé détenir le pouvoir ?



Il faudrait impérativement que nos autorités comprennent que le recours systématique à la violence est révolu. Que tous ces foyers de tension qui sont en train de se multiplier dans le pays sont symptomatiques et suffisamment révélateurs du niveau actuel de révolte qu’il y a au sein de la population togolaise.

Et plutôt que de procéder par des méthodes fortes de répression et de musèlement, le pouvoir en place ferait mieux d’instaurer au plus tôt un dialogue franc et sincère avec le monde syndical, le monde universitaire en même temps qu’il assainit intelligemment sa manière de gérer le bien commun et de rendre le droit au Togo.

Autrement et s’il se risque à laisser la situation pourrir davantage dans tous les secteurs, qu’il ne s’avise pas à croire que cette force brute dont il a toujours fait usage, pourra éternellement retenir tout le peuple dans la résignation et l’hésitation.

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