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L’Assemblée générale des Nations Unies a eu 13 Présidents africains

Publié le mardi 24 septembre 2019  |  UN NEWS
Tijjani
© Autre presse par ONU
Tijjani Muhammad-Bande (sur les écrans et au centre), Président de la 74ème session de l`Assemblée générale, ouvre la première séance plénière le 17 septembre 2019.
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Depuis 1961, 13 Africains ont été élus à la Présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies. Quatre pays d’Afrique de l’Ouest (le Libéria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Nigéria à deux reprises), trois d’Afrique du Nord (la Tunisie, l’Algérie et la Libye), deux d’Afrique australe (la Zambie et la Namibie), deux d’Afrique de l’Est (l’Ouganda et la Tanzanie) et un d’Afrique centrale (le Gabon) ont présidé l’organe onusien représentatif de l’ensemble des Etats membres de l’ONU.

Quatre pays d’Afrique francophone - la Tunisie, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et le Gabon – ont présidé l’Assemblée générale des Nations Unies. Sur les 13 Présidents africains qu’a connus l’Assemblée générale, seulement une d’entre eux fut une femme. C’était la représentante du Libéria il y a 50 ans.

Nombre de ces 13 Présidents africains ont auparavant été diplomates, et ont représenté leurs pays en qualité d’ambassadeurs aux Nations Unies et ailleurs. Plusieurs Présidents africains ont participé à l’indépendance de leurs Etats. Leur élection à la tête de l’Assemblée générale a contribué à apporter une légitimité et un poids diplomatique à leurs jeunes pays sur la scène internationale.

Plusieurs de ces Présidents ont occupé des responsabilités gouvernementales avant ou après leurs mandats à la tête de l’Assemblée générale, notamment en qualité de ministre des affaires étrangères de leurs pays. D’autres ont contribué au travail de l’ONU ou d’autre organisations régionales, telles que l’Union africaine. On compte également un ancien chef d’Etat parmi les 13 Présidents africains.

Depuis 1964, le groupe des Etats africains à l’ONU propose tous les cinq ans un candidat pour la Présidence de l’Assemblée générale. Depuis près de 60 ans, les Présidents africains de l’Assemblée générale ont plaidé en faveur de la décolonisation, des pays en développement et de l’Afrique.

ONU Info revient en photo sur les 13 Africains qui ont présidé l’Assemblée générale des Nations Unies.


1961 : Mongi Slim - Tunisie

Il est le premier Africain, premier Africain francophone et Premier Nord-Africain à avoir été élu Président de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cinq ans après l’indépendance de son pays et dans le contexte de la décolonisation en Afrique, Mongi Slim (1908-1969) prend la tête de l’Assemblée générale.

Il a été négociateur en chef de la délégation tunisienne lors des pourparlers avec la France pour l’indépendance de son pays. Ce diplomate tunisien était ambassadeur de la Tunisie aux Nations Unies, aux Etats-Unis et au Canada depuis 1956 avant d’être élu Président de l’Assemblée générale. Sous son mandat de représentant permanent à l’ONU, la Tunisie fut membre du Conseil de sécurité en 1959 et 1960. En 1961, il participe à la troisième session extraordinaire de l'Assemblée générale qui traite de la crise de Bizerte.

Après sa Présidence de l’Assemblée générale, Mongi Slim fut nommé ministre des Affaires étrangères de la Tunisie de 1962 à 1964 sous la Présidence d’Habib Bourguiba.



1964 : Alex Quaison-Sackey - Ghana

Sept ans après son indépendance et son adhésion à l’ONU, le Ghana est élu en 1964 à la Présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies. Représentant permanent du Ghana à l’ONU depuis 1959, Alex Quaison-Sackey (1924-1992) devient le premier Président de l’Assemblée générale originaire d’Afrique subsaharienne et d’Afrique de l’Ouest.

L’un des premiers diplomates de carrière du Ghana, Alex Quaison-Sackey a également été ambassadeur non-résident de son pays à Cuba et au Mexique.

Après son mandat de Président, Alex Quaison-Sackey fut nommé ministre des affaires étrangères de son pays de 1965 à 1966. Il fut nommé ambassadeur du Ghana aux Etats-Unis en 1978.


1969 : Angie Brooks - Liberia


Le troisième Président africain de l’Assemblée générale des Nations Unies est également la première et seule femme africaine à avoir été élue à la tête de l’organe onusien.

Après l’Indienne Vijaya Lakshmi Pandit en 1953, la Libérienne Angie Brooks (1928-2007) fut la seconde femme élue à la tête de de l’Assemblée générale en 1969. A ce jour, elles ne furent que quatre femmes à avoir été élue à la tête de de l’Assemblée générale.

Juriste et diplomate, Angie Brooks a été nommée Représentante permanente du Liberia à l’ONU en 1954. Premier pays d’Afrique à avoir acquis son indépendance, le Libéria est l’un des quatre pays africains fondateurs de l’ONU en 1945. En tant qu’ambassadrice à l’ONU, Angie Brooks a notamment participé aux travaux de décolonisation en Afrique et ailleurs dans le monde.

Celle qui fut professeur de droit a également été ministre adjointe de la Justice du Liberia et membre de la Cour suprême de son pays.


1974 : Abdelaziz Bouteflika - Algérie

Douze ans après son indépendance et son adhésion à l’ONU en 1962, l’Algérie est élue en 1974 à la Présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ministre des affaires étrangères de l’Algérie depuis 1963 – le plus jeune de l’époque – Abdelaziz Bouteflika (né en 1937) devient Président de la 29e session de l’Assemblée générale.

En tant que chef de la diplomatie algérienne, M. Bouteflika a dirigé la délégation de son pays aux sessions régulières et spéciales de l'Assemblée générale des Nations Unies de 1963 à 1974. M. Bouteflika a également été Président de la première conférence des ministres des états membres du groupe des 77 pays en voie de développement (G77), qui s'est tenue à Alger en octobre 1967.

Après son mandat de Présidence de l’Assemblée générale, M. Bouteflika a poursuivi ses fonctions de ministre des Affaires étrangères de l’Algérie de 1963 à 1979. Il devient par la suite Président de l’Algérie pendant 20 ans d’avril 1999 à avril 2019. Il est le seul Président de l’Assemblée générale des Nations Unies à avoir occupé les fonctions de chef d’Etat.


1979 : Salim Ahmed Salim - Tanzanie
Salim Ahmed Salim (né en 1942) fut le premier représentant d’un pays d’Afrique de l’Est à prendre la tête de la 34e session de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1979. En tant qu’ambassadeur de la Tanzanie à l’ONU, Salim Ahmed Salim s’est notamment impliqué sur les questions de décolonisation et a été un ardent partisan de la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud.

Ce diplômé de l’Université de New Dehli, en Inde et de l’Université Columbia, aux Etats-Unis, a mené une carrière diplomatique pour la Tanzanie qu’il a représenté à Cuba, en Egypte, en Inde, en Chine et aux Nations Unies pendant 10 ans de 1970 à 1980. Il fut Président du Conseil de sécurité en 1976 lorsque son pays en fut membre non-permanent.

Candidat malheureux au poste de Secrétaire général de l’ONU en 1981, Salim Ahmed Salim a ensuite dirigé la diplomatie de son pays de 1981 à 1984, avant de devenir Premier ministre de 1984 a 1985 et ministre de la défense de 1985 à 1989. Il été le 7e Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1989 à 2001. Il fut Envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour le Darfour entre 2004 et 2008.


1984 : Paul Lusaka - Zambie


Vingt ans après son indépendance du Royaume-Uni et son adhésion à l’ONU en 1964, la Zambie est élue en 1984 à la Présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies. La Zambie devient alors le premier pays d’Afrique australe à être élu à la tête de l’Assemblée générale.

Paul Lusaka (1935-1996) est élu Président de la 39e session de l’Assemblée générale. Ce diplomate fut ambassadeur de la Zambie en Roumanie, en Yougoslavie et en Union soviétique avant de devenir Représentant permanent de son pays aux Nations Unies en 1972. Il mena également une carrière de parlementaire en Zambie de 1973 à 1978.

Nommé de nouveau Représentant permanent de la Zambie à l’ONU en janvier 1979, il préside le Conseil de sécurité des Nations Unies en septembre de la même année lorsque son pays en fut membre non-permanent (1979-1980). M. Lusaka a été élu Vice-Président (1980) puis Président (1981) du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC).


1989 : Joseph Nanven Garba- Nigeria

Militaire de carrière ayant atteint le rang de général au sein de l’armée nigériane, Joseph Nanven Garba (1943-2002) a été nommé en 1966 membre de la Mission d'observation militaire des Nations Unies en Inde / Pakistan. De 1975 à 1978, il fut ministre des Affaires étrangères du Nigéria. A ce titre, il présida le Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 1078 lorsque son pays en fut membre non-permanent (1978-1979). M. Garba fut Représentant permanent du Nigeria à l’ONU de 1984 à 1989, année ou il fut élu Président de la 44e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Après la 44e session, M. Garba est resté Président des 16e, 17e et 18e sessions extraordinaires de l'Assemblée, consacrées respectivement à l'apartheid, à la toxicomanie et à la coopération économique internationale.


1994 : Amara Essy - Côte d’Ivoire


Amara Essy est le premier Francophone d’Afrique subsaharienne à avoir été élu Président de l’Assemblée générale des Nations Unies. Né en 1944, à Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, Amara Essy a commencé sa carrière de diplomate en 1970 au sein de la Division des relations économiques du ministère des Affaires étrangères puis ses affectations l’ont mené au Brésil et à New York (ONU).

Amara Essy a été ambassadeur de son pays en Suisse, auprès des Nations Unies à Genève et auprès de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) à Vienne. A ce titre, Amara Essy a été Président du « Groupe africain » et du Groupe des 77 à l'ONU à Genève de janvier 1977 à janvier 1978. Il fut ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Nations Unies de 1981 à 1990. Il a été Vice-président de la 43e session de l'Assemblée générale de septembre 1988 à septembre 1989 et Président du Conseil de sécurité en janvier 1990 lorsque son pays en fut membre non-permanent.

En 1990, le Président Félix Houphouët-Boigny le nomme ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, un poste qu’il occupera pendant huit ans et au cours duquel il sera élu Président de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, a fait appel a ses services en 2000 pour l'aider à gérer les crises en République du Congo et en République centrafricaine. Il a été nommé Envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU dans ces deux pays d’Afrique centrale.

Amara Essy a été le dernier Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 2001 à 2002 avant sa transformation en Union africaine (UA). Il a été Président intérimaire de la Commission de l’UA de 2002 à 2003.


1999 : Theo-Ben Gurirab - Namibie


Neuf ans après son indépendance et son adhésion à l’ONU en 1990, la Namibie est élue à la Présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Le Namibien Theo-Ben Gurirab (1938-2018) est élu Président de la 54e session de l’Assemblée générale le 14 septembre 1999. Membre historique du mouvement indépendantiste namibien (SWAPO), Theo-Ben Gurirab a vécu en exil pendant 27 ans avant de pouvoir revenir en Namibie. Exilé en Tanzanie, il reçut en 1963 une bourse des Nations Unies qui lui a permis d’étudier aux Etats-Unis.

Considéré comme l’un des pères de l’indépendance namibienne, Theo-Ben Gurirab a servi comme ministre des affaires étrangères de son pays de 1990 à 2002. A la tête de la diplomatie namibienne, Theo-Ben Gurirab a présidé les négociations qui ont conduit à la réintégration de Walvis Bay au territoire de la Namibie, conformément à la résolution 432 du Conseil de sécurité.

Après sa Présidence de l’Assemblée générale, Theo-Ben Gurirab est redevenu parlementaire en Namibie ou il a présidé l’Assemblée nationale pendant 10 ans (2005-2015). De 2008 à 2011, il a été Président de l’Union interparlementaire (UIP) à Genève.


2004 : Jean Ping - Gabon

Jean Ping a été élu Président de la 59e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 juin 2004. Au moment de son élection, M. Ping était ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la Francophonie du Gabon, un poste qu’il occupa à deux reprises entre 1990 et 1994 et de 1999 à 2008. Il fut par la suite Président de la Commission de l’Union africaine de 2008 à 2012.

Docteur en Economie de l’Université Paris 1, Jean Ping a commencé sa carrière professionnelle comme fonctionnaire international de l’UNESCO (1972-1978) avant de représenter son pays auprès de la même organisation à Paris (1978-1984). Il fut Président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEC) en 1993 lorsque son pays en fut membre.

Il est à ce jour le premier et seul Président de l’Assemblée générale des Nations Unies originaire d’Afrique centrale et le dernier Africain francophone à avoir présidé l’organe onusien.


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