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Violences politiques au Togo de 1958 à 2005 : Rôle du Comité de gestion des Fonds spéciaux et de l’UTB dans le processus d’indemnisation (Reportage)

Publié le mercredi 25 septembre 2019  |  Agence de Presse Togolaise
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© aLome.com par Edem GADEGBEKU & Jacques TCHAKO
Mise en oeuvre du Programme des réparations de la CVJR: la prise en charge médico-psychologique des des victimes vulnérables se poursuit
Lomé, le 19 décembre 2017. Grande tente du 02 Février. Mise en oeuvre du Programme des réparations de la CVJR: la prise en charge médico-psychologique des victimes vulnérables se poursuit jusqu`au 29 décembre. Elle a été entamée le 12 décembre dernier.
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Lomé, 24 sept 2019 (ATOP) – Le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) dans sa mission de procéder à la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation élaborés par la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) a mis sur pied un comité de gestion des fonds affectés par l’Etat dénommé Comite de gestion des fonds spéciaux (CGFS).


L’équipe de professionnels des médias d’Etat et privés togolais et de la radio BBC retenus pour évaluer, du 28 juillet au 10 août, l’impact de la mise en œuvre des réparations individuelles recommandées par la CVJR sur les populations en général et sur les victimes bénéficiaires en particulier a rencontré, le mardi 20 août à Lomé, le président du CGFS, Amétonou Kudzo Eva inspecteur central du trésor qui dans une interview, précise le rôle de son comité dans le processus d’indemnisation des victimes.


D’entrée de jeu, M Amétonou a confié que le comité de gestion a pour mission principale d’accompagner le HCRRUN dans l’utilisation des fonds qui sont alloués au processus d’indemnisations. A ce titre dit-il, il est chargé d’assurer la transparence dans la gestion des fonds alloués par l’Etat ; la rationalisation des dépenses en vue d’atteindre l’efficacité et l’efficience dans la gestion desdits fonds ; et de jouer le rôle de conseiller financier permettant au HCRRUN de prendre de meilleures décisions en vue d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés par les autorités. C’est ainsi qu’il veille à ce que les décaissements des fonds dans le processus d’indemnisations, respectent l’orthodoxie financière en vigueur et l’objectif pour lequel ils ont été alloués.


S’agissant du montant total des fonds alloués par l’Etat togolais pour les indemnisations à ce jour, il a relevé que les opérations d’indemnisation ont démarré en décembre 2017. Pour commencer les opérations de la première étape, l’Etat togolais a alloué une enveloppe de 2 milliards sur le budget de l’Etat, gestion 2017. Cette enveloppe a permis d’indemniser 2510 victimes pour la période allant de décembre 2017 à septembre 2018.
Outre leurs indemnisations, les victimes ont par ailleurs, bénéficié d’une prise en charge psycho médicale. Pour la gestion 2018, l’Etat a accordé une enveloppe de 5 milliards. Ces fonds ont permis de démarrer la deuxième étape d’indemnisations d’octobre 2018 à août 2019. Au cours de cette étape, 5150 victimes ont pu être indemnisées et bénéficiées d’une prise en charge psycho médicale.


Le président du CGFS a précisé qu’au total, de décembre 2017 à août 2019, le gouvernement a débloqué une enveloppe de 7 milliards. Cette enveloppe a permis de l’indemnisation de 7660 victimes pour un montant de 5.688.900.000 FCFA. « Au titre du budget de l’Etat, gestion 2019, il est prévu un crédit de 5 milliards dont 50% sont en voie de décaissement en vue d’entamer la troisième étape », a-t-il poursuivi.
Concernant le nombre total des victimes déjà indemnisées (7.660), M. Amétonou a rappelé que ces bénéficiaires sont principalement des victimes des années 2005 et qu’elles se répartissent par région comme suit :
Région des savanes : 203 victimes pour 145.530.000 FCFA ; Région de la Kara : 720 victimes pour 473.130.000 FCFA ; Région centrale : 1137 victimes pour 787.500.000 FCFA ; Région des plateaux : 3625 victimes pour 2.400 090.000 FCFA ; Région maritime : 305 victimes pour 209.580.000 FCFA ; Lomé Commune : 1670 victimes pour 1.673.070.000 FCFA.


Par rapport au nombre de victimes restant à indemniser, le président de CGFS a indiqué qu’au cours des opérations d’indemnisation, plusieurs dépositions collectives ont été découvertes par le HCRRUN lors des dépouillements. Ainsi, pour une déposition recensée par la CVJR, le HCRRUN, peut déceler des dizaines voire des centaines de victimes. Ainsi le montant total prévu par la CVJR pour indemniser l’ensemble des victimes pourrait être revu à la hausse. «Un travail approfondi est en train d’être fait par le HCRRUN sur les dépositions des victimes afin de pouvoir identifier de façon exhaustive toutes les dépositions collectives, évaluer leur incidence financière qui va probablement changer les prévisions de la CVJR. Un compte rendu sera fait à l’autorité qui saura statuer », a conclu M. Amétonou.

Quant au chargé de la clientèle de l’Union togolaise des banques (UTB), Kaféchina Takpa-Wassa, sa banque a été choisie pour accompagner le HCRRUN dans le processus d’indemnisation des victimes pour une raison particulière. L’UTB a le réseau le plus dense sur l’échiquier bancaire national. « Ce que nous avons pu mettre en place, c’est d’abord notre réseau et ensuite la qualité du travail que nous colmatons sur le réseau national pour permettre la qualité du travail qui sera rendu aux victimes », a relevé M. Kaféchina.

S’agissant de l’utilisation de la carte d’électeur pour percevoir leur chèque, le chargé de la clientèle a indiqué qu’ils ont reçu une dérogation spéciale de la direction générale pour ouvrir des comptes à ces différentes victimes avec leurs cartes d’électeurs. « Fonctionnellement pour ouvrir un compte dans nos réseaux bancaires, nous avons forcément besoin d’une carte d’identité nationale ou d’un passeport en cours de validité.

Exceptionnellement la direction nous a autorisés à utiliser ces cartes pour les ouvertures de compte et à les enrôler dans nos livres et à leur permettre de faire les différentes opérations », a-t-il précisé. M. Kaféchina a fait savoir qu’ils n’ont pas eu de difficultés étant donné qu’ils se sont entendus sur les règles de base et qu’ils ont l’habitude de gérer ces genres de problèmes et qu’aussi, le travail a été fait collégialement et en synergie avec le HCRRUN.
«Nous recevons préalablement les états de payement des victimes afin de vérifier l’authenticité du nom de la personne. Si les informations sur la carte d’électeur concordent avec celles des états que le HCRRUN nous a envoyés à l’avance, nous validons les différentes opérations », a confié M. Kaféchina. Il s’est félicité de la réussite de ce processus d’indemnisation des victimes et souhaité que les différentes victimes puissent véritablement recouvrer la santé au-delà de l’indemnisation physique et émotionnelle.


Dans la prochaine parution, l’ATOP vous présentera l’implication des préfets et des comités locaux de paix dans le processus d’indemnisation des victimes.



ATOP/TD/DHK


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