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Présidents africains : le club des mandats au-delà de la limite constitutionnelle

Publié le lundi 30 septembre 2019  |  La Tribune Afrique
Faure
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Faure Gnassingbé a procédé à la mise en service d’un nouveau Centre de contacts dénommé `Majorel Togo`
Lomé, le 08 juillet 2019. Quartier Doumassesse. Faure Gnassingbé a procédé à la mise en service d’un nouveau Centre de contacts dénommé `Majorel Togo`. Cette cérémonie s`est déroulée en présence de diverses autorités administratives et politiques et des partenaires du projet. L’implantation de ce Centre au Togo répond à l’Axe 1 du PND 2018-2022 qui vise à faire du Togo un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région. `Majorel Togo` emploie déjà 150 jeunes et projette d`enrôler 500 téléopérateurs d’ici 2021.
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Jusqu’ici, Alpha Condé entretenait le clair-obscur dans son intention de rempiler à la tête de la Guinée après l’expiration de ses deux mandats constitutionnels. Mais depuis son appel lancé à la diaspora guinéenne aux Etats-Unis pour voter un référendum qui pourrait ouvrir la voie à un changement de régime, le président guinéen a levé le voile sur ses ambitions. Le professeur-président est sans doute encouragé par ces chefs d’Etat, encore au pouvoir, qui ont réussi le tour de force. A moins que l’influence ne vienne d’autres de ses pairs sur le Continent à qui on prête les mêmes desseins –avoués ou non-. Revue non exhaustive des effectifs.

Alpha Condé n'est pas le seul président africain qui pense à se maintenir au pouvoir même s'il fallait en passer par un changement ou une révision de la Constitution. Dans le club des chefs d'Etat africains qui souhaitent faire sauter le verrou de la limite constitutionnelle sur leur mandat, il y a deux camps.

En catimini ou au forceps, il y a ceux qui ont pu réussir. Ils suscitent l'envie chez certains de leurs homologues qui doivent céder le fauteuil. Partagés entre la crainte d'une opinion publique friande d'une démocratie dont Internet est l'accélérateur et les discours laudateurs de leur premier cercle, d'autres hésitent à franchir le pas ou y pensent secrètement dans l'attente du moment opportun.


Paul Kagame : la poigne, le prix de la réussite économique ?

C'est le nouveau disque des grandes institutions, des fonds d'investissement, des chefs d'entreprises privées et même de certains politiques. Afro-centré, efficace et sans complexe face aux récriminations de l'Occident, le « modèle rwandais » impressionne le monde avec sa croissance mirobolante, ses réalisations en termes d'infrastructures, d'innovation et de gouvernance. Aux commandes de ce pays cité en exemple dans tous les séminaires, les conférences internationales et les réseaux sociaux, Paul Kagame (62 ans en octobre prochain) qui entame son troisième septennat et peut rester au pouvoir jusqu'en 2034 !


Profitant de l'appareil du Front patriotique rwandais (FPR), le président rwandais fait voter en 2015 une révision de la constitution pour y inscrire un mandat transitoire de 7 ans avant un passage à un quinquennat. Désigné par le parlement en 2000, l'ex-maquisard de la rébellion des Tutsis avait été un des acteurs qui ont mis fin au génocide. Sur un plan plus politique, il avait assuré (de 1994 à 2000) l'intérim du président démissionnaire de l'époque, Pasteur Bizimungu, dont il a été le vice-président et le ministre de la Défense.

Élu pour la première fois au suffrage universel en 2003, il sera réélu en 2010 puis en 2017. La constitution validée par un référendum en 2015 permet à Paul Kagame de briguer deux autres mandats de cinq ans à la fin de son septennat actuel (2017-2024). Contre la critique sur sa gestion de poigne, les complimenteurs de Paul Kagame opposent les perspectives d'avenir du pays qui porte toute la symbolique du surnom de «Singapour de l'Afrique ». Le prix de la réussite économique ?


Edgar Lungu : les voies de la toute-puissance

«Nous avons bravé la tempête pour présenter cette [nouvelle] constitution [... ] Soutenez le processus ! », a lancé, comme une injonction impérieuse, Edgar Lungu, le président zambien, lors de son discours au parlement à la mi-septembre 2019. S'il passe, le projet d'amendement de la Constitution qu'il vient de proposer aux députés devrait lui ouvrir les voies à la toute-puissance en confiant la gestion du pays à un parti-Etat qu'il tient dans sa main.

D'abord parce qu'il devrait transférer à un parlement largement acquis à la cause du Front patriotique(FP, au pouvoir) certains pouvoirs de nomination des juges de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle. Les quelques députés frileux à l'idée d'appuyer cette réforme seront sans doute rayés de l'institution dans la réduction proposée du nombre de représentants du peuple. Les recalés pourraient facilement être casés dans des postes de vice-ministres qui vont être introduits dans la réforme.La tactique est au point. En ligne de mire, la présidentielle de 2021 à laquelle le président est autorisé à se présenter.

Fin 2018, la Cour constitutionnelle de la Zambie met fin à la houleuse controverse juridique sur la vis du «troisième mandat». Désigné en 2014 pour assurer l'intérim de Michel Sata, décédé sur le fauteuil présidentiel, Edgar Lungu est désigné l'année suivante par le parti pour terminer le reste du mandat de son défunt prédécesseur. A la présidentielle contestée, mais validée de 2016, il est (ré) élu pour un mandat de cinq ans. Ses pourfendeurs estiment que le président a effectué les deux mandats qu'autorise la Constitution.

Ce n'est pas l'avis de la Cour constitutionnelle. «Notre réponse est que le premier mandat présidentiel de Lungu [...] ne peut être considéré comme un mandat complet », avait tranché la juridiction en réponse à l'opposition qui dénonçait la violation de la Constitution.

Faure Gnassingbé: au jardin de mon père

C'est avant de battre le record de longévité au pouvoir d'Omar Bongo (41 ans) que Gnassingbé Eyadema a rendu l'âme, avant la fin de son septième septennat. Peu avant le décès du patriarche qui aura régné 38 ans sur le Togo, le nouveau palais présidentiel que son fils, alors ministre des Travaux publics, avait fait construire, laissait déjà présager de l'application d'une loi salique à un régime républicain. Trois ans avant que le général-président ne casse son bâton de commandement, il avait déjà réformé la constitution pour calibrer l'âge légal requis à celui de son fils.

Député de Blitta avant son entrée au gouvernement, Faure Gnassingbé lui succède en 2005 dans des circonstances invraisemblables : en visite au Bénin, Fambaré Natchaba Ouattara, alors président de l'Assemblée nationale, s'empresse de rentrer au pays lorsqu'il apprend la nouvelle du décès d'Eyadema. C'est en principe lui qui doit assurer l'intérim et organiser de nouvelles élections après la période de deuil. Mal lui en a pris lorsqu'on le bloque à la frontière. Avec une rapidité qui surprendra tous les observateurs, les députés sont réunis en conclave d'urgence. Ils destituent le président de l'Assemblée nationale et votent une réforme de la constitution qui désigne Faure Gnassingbé pour terminer le mandat de son père.

Après une mini-tournée chez Mouammar Kadhafi de la Libye et Omar Bongo du Gabon, le président désigné opère une reculade face à la pression de l'Union africaine (UA). La réforme est retirée, mais le président se rabat sur un adoubement au sein du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) pour se présenter à la présidentielle de 2005. Avec parfois l'intimidation d'électeurs par des militaires, il est élu sans grand mal. La technique n'est pas nouvelle. Une décennie après son arrivée au pouvoir désavouée, deux réélections (en 2010 et 2015) tout aussi contestées, le premier locataire du nouveau palais n'est pas prêt de rendre les clefs.












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