Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Togo/Des va-et-vient symboliques de Mgr Kpodzro ce vendredi pour dénoncer devant l’Ambassade de France au Togo la nouvelle loi sur les libertés publiques…

Publié le vendredi 11 octobre 2019  |  aLome.com
Des
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Dodo Abalo
Des va-et-vient symboliques de Mgr Kpodzro pour dénoncer devant l`Ambassade de France au Togo la nouvelle loi sur les libertés publiques
Lomé, le 11 octobre 2019. Devanture de l`Ambassade de France au Togo. Des va-et-vient symboliques de Mgr Kpodzro pour dénoncer devant l`Ambassade de France au Togo la nouvelle loi sur les libertés publiques.
Comment



L’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Kossi F. Kpodzro, a de nouveau joint l’acte à la parole ce vendredi 11 octobre, en dénonçant un certain nombre d’injustices sociales et politiques de l’heure au Togo. Il a aussi fait part de ses convictions et de son point de vue sur ces sujets au chancelier de l’Ambassade de France au Togo ce même vendredi, dans la capitale togolaise, au centre-ville.



La matinée de ce vendredi a été chargée pour Mgr Kossi F. Kpodzro. A travers une nouvelle sortie, feutrée pour l’occasion à souhait, Mgr Kpodzro entendait dénoncer symboliquement la nouvelle loi sur les libertés publiques (adoptée le 07 aout dernier) qui interdit toute activité publique de dénonciation dans les alentours des représentations diplomatiques implantées en terre togolaise ! Pour ce faire, l’ancien évêque d’Atakpamé a fait à pied (muni d’une canne) et symboliquement, de furtifs va-et-vient devant la représentation diplomatique française près le Togo. Il venait d’être reçu par le chancelier de l’Ambassade de France au Togo qui lui a «prêté grande attention et compassion» selon les propres mots du prélat, et l’a reconduit jusqu’à la sortie de l’ambassade précitée. Quelques minutes après, l’homme de Dieu a lu tout près de l’entrée principale de l’ambassade sus-mentionnée une déclaration réclamant davantage de justice politique et sociale au Togo, en prévision du scrutin présidentiel de 2020.

«France, pays des libertés, de la justice et de la fraternité, pourquoi trahis-tu ta mission universelle envers le peuple togolais ? Soyons dans la prévention au lieu de chercher à jouer plus tard les sapeurs-pompiers ; il serait vraiment trop tard, car le Togo, malgré les apparences trompeuses de calme qu’il présente, est au bord de l’explosion», interpelle l’ancien 1er responsable du Parlement de transition au Togo. En insistant sur certains détails force : «Au Togo, on emprisonne pour des raisons politiques, on interdit les manifestations publiques, on prive des droits élémentaires des citoyens pour un délit d’opinion, on pille les deniers publics dans l’impunité totale, et on triche à tous les étages ; et la démocratie qui donne force et vigueur aux institutions de la République est bafouée».

«C’est injuste de restreindre les libertés publiques et d’écarter de l’observation électorale des observateurs de l’Eglise catholique (CEJP-Commission Justice & Paix) comme ce fut le cas lors des dernières locales en terre togolaise», s’est en outre plaint Mgr Kpodzro au sortir de son entrevue diplomatique. Il a par ailleurs vivement plaidé pour qu’éclate la vérité dans l’affaire sur les incendies des marchés du Togo (de janvier 2013), «pour le plus grand bien de tous, aussi bien les détenus dans ce dossier que les actuels gouvernants». Mgr Kossi Kpodzro a ensuite tenté de rendre visite au détenu Kpatcha Gnassingbé (demi-frère consanguin du Président Faure Gnassingbé, condamné en 2011 dans une affaire «d’atteinte à la sûreté de l’Etat»). Mais, il n’en a pas reçu l’autorisation. Il a à ce titre réclamé, à la suite d’experts onusiens, que ce lieu de détention soit fermé pour céder la place à une infrastructure plus moderne et respectueuse des droits des détenus.

L’ actuelle Assemblée nationale issue des élections législatives du 20 décembre 2018 boycottées par les tous les classiques partis de l’opposition togolaise a modifié le 07 aout 2019 une loi de 2011 encadrant les libertés publiques au Togo. La nouvelle mouture de cette disposition législative, jugée liberticide, a suscité un grand tollé au sein de l’opposition extra-parlementaire et dans les rangs des OSC (Organisations de la société civile). Un groupe d’experts des Nations Unies a aussi recommandé une relecture de la loi précitée. Le gouvernement, par la voix du ministre Bawara (en charge de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative), a catégoriquement botté en touche cette éventualité de la relecture. «Il n’y en aura pas», a ouvertement confié M. Bawara le week-end écoulé, chez nos confrères de ‘New World’.

Akoyi A. & E. G.
Commentaires