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Le Ghana augmente sa production de pétrole et renforce sa visibilité de pays producteur

Publié le jeudi 17 octobre 2019  |  APO
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
La facilitation de la CEDEAO appelle les Togolais à privilégier le dialogue et les élections pour solder leurs différends
Lomé, le 27 juin 2018. Coupole de l`Hôtel 02 Février. Sous la direction du duo de facilitateurs Alpha Condé et Nana Akufo-Addo et de Jean-Claude Brou (Président de la Commission de la CEDEAO), une nouvelle session de discussions dans le cadre du 27è dialogue intertogolais a eu lieu dans la capitale togolaise. Nana Akufo-Addo.
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Si l’on songe aux principaux pays pétroliers et gaziers d’Afrique, le Ghana ne figure généralement pas parmi ceux qui viennent à l’esprit. Or le pays est l’une des étoiles montantes de ce secteur. Dans le passé, le Ghana a été l’un des producteurs de pétrole et de gaz les plus modestes du continent, mais sa production devrait croître rapidement au cours des cinq prochaines années.

L’organisation chargée du développement des ressources en hydrocarbures des États d’Afrique de l’Ouest est la société pétrolière nationale Ghana National Petroleum Corporation (GNPC). L’augmentation de la production ghanéenne devrait être assurée par la croissance des actuels forages offshore, notamment Twenboa-Enyenra-Ntomme (TEN) et Offshore Cape Three Points (OCTP).

Le premier flux d’hydrocarbures a été remonté des puits offshore ghanéens TEN opérés par Tullow Oil jusqu’à la FPSO (unité flottante de production et de stockage) « Professor John Evans Atta Mills » en août 2016. Le champ OCTP est un projet intégré en eau profonde divisé en deux étapes : le développement des gisements de pétrole d’abord, puis ceux de gaz, opérés par Eni Ghana. Situé à environ 60 km de la côte occidentale du Ghana, le champ OCTP recèle des réserves pétrolières et gazières non associées : 40 milliards de m3 de gaz et 500 millions de barils de pétrole environ.

Mohammed Amin Adam, vice-ministre ghanéen de l’Énergie chargé du pétrole, est convaincu que le secteur énergétique de son pays est sur le point de connaître une énorme avancée. Il déclare que le Ghana est en mesure de faire passer sa production de pétrole de 180 000-200 000 bl/j aujourd’hui à 500.000 bl/j d’ici six ans, et vise à atteindre jusqu’à 1 million bl/j par la suite. « Si nous voulons maintenir ou accroître notre production, nous devons être très agressifs en termes d’exploration », a-t-il déclaré.

En 2017, la production moyenne des champs TEN était de 56 000 bl/j ; cette année, la production du champ OCTP devrait atteindre un pic à 45 000 bl/j. Outre ces deux champs en exploitation, d’autres projets d’exploration progressent rapidement, comme les découvertes de Teak, Akasa et Mahogany East dont les tests de puits ont révélé l’existence de réserves importantes.

Le pays a un autre grand projet dans ses cartons : « Ghana 1000 », un projet de conversion de gaz en électricité en plusieurs phases, situé près de Takoradi, dans l’ouest du Ghana. Il s’agit d’une technologie de production d’électricité à cycle combiné qui aura une puissance d’environ 1 300 MW une fois sa construction achevée ; elle soutiendra l’industrie ghanéenne du gaz naturel en plein essor en achetant le gaz naturel du gisement de Sankofa, qui fait partie du champ OCTP. Un pipeline sous-marin reliera une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) à des installations terrestres qui alimenteront ensuite le projet. La FSRU devrait commencer à fonctionner en 2020.

Le Ghana a achevé son premier cycle de campagnes d’octroi de licences pétrolières et gazières au début de cette année avec l’attribution de deux des cinq blocs proposés. Les sociétés First Exploration et Petroleum Development, en partenariat avec Elandel Energy (Ghana), ont remporté le bloc WB02, tandis que le bloc WB03 a été adjugé à Eni Ghana et Vitol Upstream Tano. Le bloc WB03 est situé dans les eaux moyennement profondes du riche bassin de Tano, au large du Ghana. Vu le succès de ce cycle, un deuxième cycle d’octroi de licences est en cours d’organisation.

Partager le talent

Le maître mot de l’ensemble du secteur pétrolier et gazier est « collaboration », et le Ghana ne fait pas exception à la règle. La GNPC a récemment signé avec trois de ses voisins, la Sierra Leone, la Gambie et le Liberia, un protocole d’accord de partage d’expertise. « Nous pensons que nous devons partager l’expérience d’autres pays dans l’optique d’améliorer nos propres procédures », a déclaré M. Kofi Kodua Sarpong, PDG de la GNPC. « Notre organisation est active ici depuis une quarantaine d’années, nous possédons de l’expertise et nous pouvons exporter notre talent. C’est pourquoi nous examinons toutes les opportunités en ce sens. En fait, je peux dire que nos frères et nos sœurs dans d’autres pays frappent à notre porte à la recherche de conseils et c’est justement ce que nous souhaitons».

Le boom pétrolier doit avoir un impact au plan local

En développant ces actifs, il est important que le Ghana, à l’instar de nombreux autres pays africains, veille à ce que l’industrie et les travailleurs locaux bénéficient de l’intensification des activités pétrolières et gazières. « Il existe un besoin avéré de développer les capacités locales tout le long de la chaîne de valeur du pétrole et du gaz par le biais de la formation, du développement des compétences et des connaissances, du transfert de technologie et de savoir-faire, ainsi que de promouvoir un programme actif de recherche et développement grâce à des efforts de collaboration aux niveaux local et international », ajoute M. Kofi Koduah Sarpong.

Ces dernières années au Ghana, l’attention s’est concentrée sur la nécessité d’orienter vers l’industrie pétrolière et gazière une partie du personnel local, de la production locale de matériaux, des financements et des biens et services d’origine locale, et d’en obtenir un impact monétaire mesurable. «Parallèlement à cet objectif, nous voulons également qu’il y ait une participation à contenu local, c’est-à-dire que nous allons veiller au niveau de l’actionnariat ghanéen dans le secteur pétrolier et gazier », poursuit M. Sarpong.

«Les entreprises ghanéennes du secteur de l’énergie doivent être encouragées à accroître leur participation dans ce secteur émergent en plein essor. C’est certainement l’un des moyens les plus durables d’aligner le secteur sur les besoins de notre pays en termes de création d’emplois et de croissance économique, tout en réduisant le risque de la fuite des capitaux et son impact négatif sur notre économie».

Grâce à l’intérêt soutenu des investisseurs, dû principalement à un contexte propice aux investissements et à la stabilité de la démocratie, l’industrie pétrolière et gazière du Ghana continue d’attirer les principaux acteurs mondiaux du secteur. « Le potentiel du secteur en tant que moteur de la croissance économique souhaitée par le Ghana est évident », a conclu M. Sarpong. « Mais je pense que nous ne pourrons véritablement engranger les bénéfices du secteur pétrolier et gazier et, en fin de compte, obtenir de la croissance économique, que lorsque les Ghanéens recevront une part respectable de la valeur produite par le secteur. Pour un pays comme le Ghana qui vise à l’auto‑dépendance et à s’affranchir de toute aide, ce noble appel vient à point, et il est temps d’agir dès maintenant».

Le Ghana à l’Africa Oil Week

Reflet de son importance croissante, le Ghana sera bien représenté à l’Africa Oil Week avec la présence d’un trio de conférenciers de haut niveau : Benjamin Kwame Asante, haut responsable du pétrole au ministère de l’Énergie, Egbert Isaac Faibille, membre de la Commission ghanéenne du pétrole et M. John Peter Amewu, ministre de l’Énergie.

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