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Le Parlement béninois vote l’amnistie pour les auteurs des violences électorales

Publié le vendredi 1 novembre 2019  |  AFP
Politique:
© AFP par ISSOUF SANOGO
Politique: les Présidents Faure, Talon et Yayi reçus en audience par leur homologue ivoirien Alassane Ouattara
Le Président ivoirien Alassane Ouattara a reçu en audience à sa Résidence (Abidjan) les président Faure Gnassingbé, Patrice Talon du Bénin et l`ancien président Béninois Yayi Boni ce Lundi 18 Avril 2016.
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Le Parlement béninois a voté jeudi une loi promulguant l'amnistie pour les auteurs des violences commises lors des manifestations post-électorales d'avril, qui avait fait une dizaine de morts par balles à travers le pays.

Le texte a été voté à l'unanimité par les députés élus lors des dernières législatives auxquelles l'opposition n'avait pas pu présenter de candidats, déclenchant de vives protestations.

L'amnistie concerne "les faits constitutifs de crime, de délit ou de contravention commis au cours des mois de février, mars, avril, mai et juin 2019 à l'occasion du processus des élections législatives du 28 avril 2019", indique cette nouvelle loi.

En avril puis en juin, des centaines de partisans de l'opposition avaient envahi les rues de Cotonou et du centre du pays pour protester contre ce qu'ils décrivaient comme un coup de force électoral du président Patrice Talon, dans ce pays de tradition démocratique.

L'armée avait riposté en tirant à balles réelles sur les manifestants, faisant une dizaine de morts.Des dizaines de personnes avaient également été arrêtées pour troubles à l'ordre public et sont toujours incarcérées, mais devraient pouvoir être libérées grâce à cette mesure d'amnistie.

Toutefois, en début de semaine, Amnesty International avait mis en garde les autorités à "s'abstenir de faire voter une loi d'amnistie qui empêcherait toute poursuite contre des personnes suspectées de violations et abus de droits humains pendant la période de contestation des élections législatives".

Cette loi d'amnistie fait partie des recommandations proposées par un comité d'experts, à l'issue du dialogue politique, voulu par le chef de l'Etat et qui s'est déroulé début octobre, sans les principaux partis d'opposition.

Le Parlement béninois poursuivra sa session parlementaire cette semaine et a d'ores et déjà assuré qu'il voterait très rapidement les lois recommandées par le comité, qui prévoient notamment une révision de la Constitution.

Pour sa part, l'opposition béninoise projette une marche de protestation pour s'insurger contre la révision de la constitution, sans donner de calendrier précis pour l'instant.

Jeudi, plusieurs leaders d' opposition se sont réunis à l'invitation de l'ancien président Nicéphore Soglo, pour définir les actions à mener. "Notre patrie est en danger", a indiqué l'ancien président (1991-1996).

Le parti des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE) de l'ancien président Boni Yayi (2006-2016), actuellement en exil, a également fustigé "une révision précipitée et unilatérale".


str-spb/stb
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