Le monde se fissure. Le statu quo n’est pas tenable. Aucun État ne peut aujourd’hui, à lui seul, réparer ces fissures seul, isolé du reste du monde, a déclaré, lundi, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, à l’ouverture du forum de Paris sur la paix.
A ce forum qui se tient du lundi au mercredi, António Guterres, a mis en garde contre les « cinq fissures grandissantes » auquel le monde est confronté avant de prévenir que le statu quo n’était pas tenable.
A cet effet, le chef de l’ONU a tout d’abord évoqué le danger d’une fracture économique, technologique et géostratégique. « Une planète divisée en deux, qui verrait les deux plus grandes puissances économiques asseoir leur pouvoir sur deux mondes séparés en compétition », a-t-il indiqué, se référant « aux Etats-Unis et à la Chine ».
Il a ensuite relevé une fissure du contrat social, affirmant que « nous assistons à une vague de manifestations dans le monde entier». Partant des mouvements de protestation, il a noté « une défiance de plus en plus grande des citoyens envers les institutions et dirigeants politiques » et « les effets négatifs d’une mondialisation associée aux progrès technologiques » qui accroissent « les inégalités au sein des sociétés ».
Le Secrétaire général de l'ONU a également noté une fissure de la solidarité. Étayant son idée par le fait que «la peur de l’étranger est utilisée à des fins politiques. L’intolérance, la haine deviennent banales. Des personnes qui ont tout perdu se voient désignées comme la cause de tous les maux ». Cette instrumentalisation, a-t-il ajouté, « accentue la polarisation de la vie politique et le risque de sociétés fracturées».
Relevant par ailleurs la fissure entre la planète et ses habitants, António Guterres a souligné que «la crise climatique est une course contre la montre pour la survie de notre civilisation».
Enfin, le Secrétaire général de l'ONU a relevé la fracture technologique. Selon lui, les nouvelles technologies représentent un potentiel fantastique mais peuvent également être « un facteur de risques et d’accélération des inégalités».
Cette 2e édition de ce forum qui porte sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme rassemble de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, des représentants d’organisations internationales et des acteurs de la société civile afin d’examiner les défis mondiaux et d’élaborer des solutions pratiques.