Togo - Le compromis signé par les Etats de l’Afrique de l’ouest et la Communauté Européenne est un « chèque en blanc ». Telle est la décision à laquelle sont parvenues les églises en Afrique de l'Ouest, réunies au sein de l'Association des Conseils Chrétiens et des Églises en Afrique de l'Ouest (ACCEAO).
Interrogé sur la question, le Révérend Dr. Tolbert Thomas Jallah, Jr., Secrétaire Général de l’association estime qu’« au vu des prévisions, les régions de l’Afrique de l’Ouest vont perdre 1,8 milliard de dollars par an en recette fiscale, alors que l’UE ne promet que 6,5 milliards d’Euros en allocation d’aide pour le développement du commerce pendant 6 ans ».
« Nous ne sommes pas des gens déraisonnables, il faut s'interroger sur les raisons économiques et morales derrière l’accord », a-t-il souligné.
Le révérend s’indigne également contre l’impact « lourd » que la perte des recettes fiscales va avoir sur les budgets des Etats à travers cet accord.
Au vue de tous ces « non-dits », l’ACCEAO appelle tous les dirigeants des pays de l’Afrique de l’Ouest à ne pas sécuriser le cadre juridique de cet accord, qui « ne porterait aucun avantage aux pays de l’ouest d’Afrique ».
« Nous, les gens de foi, appelons chacun des gouvernements nationaux à ne pas sécuriser le cadre juridique de cet accord. Il n’entre pas dans l'intérêt des économies locales en faveur des populations de notre région. En revanche, il va perturber notre processus d'intégration régionale », soutiennent-ils.
Au-delà des multiples imperfections de cet accord, l’ACCEAO lui reconnait l’exclusion des produits agricole du processus de libéralisation qu’elle a tenu a salué.
« L’importance de ces produits pour les économies rurales et la sécurité alimentaire dans la région a finalement été approuvée », reconnait le secrétaire général de l’ACCEAO.