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Après 60 ans d’aide publique au développement, la CNUCED rappelle le b.a.-ba

Publié le jeudi 21 novembre 2019  |  Commod Africa
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Le groupe bancaire Oragroup (présent dans 12 Etats) fait son entrée à la BRVM
Lomé, le 16 avril 2019. La 1ère cotation des actions de l`OPV (Offre publique de vente) d`Oragroup (présent dans 12 pays africains) s`est déroulée dans la capitale togolaise, en présence du ministre togolais de l`Economie et des Finances, Sani Yaya. Cette cotation marque l`entrée officielle d`ORAGROUP à la BRVM, avec une capitalisation à l`introduction record de 284,6 milliards de fcfa. L`argentier du Togo, Sani Yaya.
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C'est une véritable mise en garde que la Cnuced lance à travers son Rapport 2019 sur les pays les moins avancés, publié hier. Une mise en garde contre un leurre et contre un faux objectif.

Tout d'abord, le faux objectif. L'aide internationale, en soi, n'est pas un objectif de politique car si elle est efficace, elle doit, en toute logique, s'auto-détruire. Or, ça fait 60 ans qu'on fait de l'aide..."Pour atteindre les objectifs de développement durable et échapper à la dépendance à l'égard de l'aide, les PMA ont besoin d'un financement extérieur axé sur la transformation structurelle de leur économie", a déclaré Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Cnuced.

Pour ce faire, les PMA devraient s'approprier leur programme de développement et gérer l'allocation du financement extérieur du développement conformément à leurs priorités nationales de développement. De son côté, la communauté internationale doit renforcer son soutien à la réalisation de cet objectif commun. Pour ce faire, le patron de la Cnuced appelle à un "Programme 2.0 sur l'efficacité de l'aide".

Un tiers des PMA surendetté

Quant au leurre, c'est "la nouvelle architecture de l'aide". Depuis plusieurs années maintenant, les pays en développement ont accès à un plus large éventail de sources de financement extérieures : les donateurs traditionnels, les ONG, les philanthropes, les entités du secteur privé participant à la coopération au développement, les sources de financement du développement provenant d’autres pays en développement..

Mais ceci ne signifie pas que le volume global d'aide a progressé de façon significative ; c'est le nombre d'acteurs et d'instruments qui a augmenté. Les décaissements d'aide publique au développement (APD) en faveur des PMA n'ont, en réalité, augmenté que de 2 % par an depuis le Programme d'action d'Istanbul adopté en 2011 et restent loin des objectifs convenus au niveau international, observe le rapport.


En outre, ces nouveaux instruments sont parfois complexes et souvent peu concessionnels. Les PMA ont de plus en plus eu recours au financement par l'emprunt, faisant plus que doubler l'encours de leur dette extérieure qui est passé de $ 146 milliards à $ 313 milliards entre 2007 et 2017. Actuellement, un tiers des PMA est en situation de surendettement ou court un risque élevé de surendettement.



Troisième point, souligné par Rolf Traeger, chef de la section PMA de la Cnuced, on constate de plus en plus que "les liens entre le financement extérieur du développement et les priorités nationales de développement s'affaiblissent". Ainsi, la composition sectorielle de l'APD continue d'être biaisée en faveur des secteurs sociaux, qui absorbent 45 % de l'aide totale, alors que les secteurs de l'infrastructure économique et de production souvent prioritaires dans les politiques nationales de développement- ne reçoivent respectivement que 14 % et 8 %.



Quelles solutions ?

La Cnuced "exhorte" les PMA à renforcer la gestion de leur financement du développement notamment en établissant ou en renforçant les mécanismes de coordination de l'aide, comme le fait, par exemple, le Rwanda.

En outre, le rapport recommande que les PMA clarifient la prise de décisions concernant l'allocation des ressources financières, la sélection des projets et la détermination des domaines et des questions prioritaires. Ils devraient concevoir des mécanismes pour le décaissement, l'allocation et l'utilisation efficaces des financements extérieurs afin de préserver leur marge de manœuvre budgétaire.

Les PMA devraient aussi se concerter avec les sources de financement pour aligner les programmes, projets et activités financés sur les plans et priorités nationaux de développement, et faire respecter la responsabilité mutuelle dans les pratiques, la collecte de données, l'établissement de rapports, les normes de transparence et de suivi.

Par ailleurs, les PMA doivent mobiliser et allouer les fonds nécessaires à l'investissement à long terme dans de nouveaux secteurs et activités productifs, ainsi qu'aux investissements entrepris pour la modernisation technologique et organisationnelle des secteurs et unités de production existants.

De leur côté, les donateurs traditionnels doivent respecter les engagements existants visant à consacrer entre 0,15 % et 0,2 % de leur revenu national brut à l'APD en faveur des PMA, contre seulement 0,09 % actuellement. Ils doivent aussi s'aligner sur les priorités des pays bénéficiaires en orientant leurs allocations d'aide en fonction des plans de développement nationaux des PMA et en utilisant les systèmes nationaux existants.



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