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TOGO: Le DG Kadaring épinglé plusieurs fois pour surfacturations et sorties hasardeuses de fonds
Publié le mardi 18 fevrier 2014  |  Liberté hebdo




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Placé sous tutelle du ministère de
l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, l’Institut
national de formation et de perfectionnement professionnels (INFPP),
ex-CNPP, est transformée en société privée par son Directeur général,
Kokou Kada Kadaring. Au poste depuis 25 ans, il ne rend compte à
personne et brille dans les surfacturations, les sorties hasardeuses de
fonds, l’exploitation des ouvriers, le non-droit…
Quand quelqu’un dure à
son poste, il finit par verser dans l’autoritarisme et faire de ses
poches les caisses de la société. Pour lui, la transparence n’est qu’un
vain mot. C’est le cas de Kokou Kada Kadaring, nommé à l’INFPP (ex-CNPP)
depuis septembre 1989. « Il a fait de l’INFPP sa société privée.
Dans ces conditions, il ne peut jamais respecter les lois de la
République. Le plus souvent, les agents de l’INFPP sont affectés sur ses
propres chantiers en ville (Lomé et Tchitchao), abandonnant ainsi la
formation et les ateliers. Le DG les envoie également sur les chantiers
de certains barons et proches. Et à la fin du mois, ceux-ci
réapparaissent au service pour toucher leur salaire », expose un
agent que nous avons rencontré sur l’un de ses chantiers, un hôtel à
trois niveaux en phase de finition à quelques encablures du siège de la
Cour des Compte sur le pavé de Forever.
En outre, Kadaring a
tendance à traiter ses agents avec mépris. Une petite erreur et l’agent
est traité de tous les noms d’oiseau et même taxé d’« homme possédé ».
Parfois, c’est la sanction suprême, comme le cas d’un comptable qui est
envoyé à la chaudronnerie et placé dans un cachot rempli de ferrailles.
« Le DG ne tolère aucune contradiction, affirme un ouvrier. La
preuve, il a récemment infligé une mise à pied de trois jours à trois
porte-parole des travailleurs qui ont osé poser le problème des 30 et
20 000F obtenus par la Synergie des travailleurs du Togo (STT). Jusqu’à
ce jour, cette augmentation ne figure pas sur les bulletins des
travailleurs».
La gestion financière
reste catastrophique. Deux inspections ont eu lieu et révélé des
surfacturations et des sorties hasardeuses de fonds. Au cours de la
première, la caissière interpellée n’ayant pas pu apporter des preuves
suffisantes, a dû payer une partie de l’argent encaissé par son patron.
Mais les résultats sont rangés dans les placards et aucune mesure n’a
été prise à l’encontre du DG. « Les inspecteurs qui sont soudoyés,
sont restés muets. Quelques mois plus tard, ces mêmes inspecteurs ont
mordu à l’hameçon de la mal gouvernance et venaient faire réparer leur
véhicule à l’Institut. Pourtant, après leur passage, le comptable qui
est soupçonné de leur avoir fourni des informations, a été muté de son
poste pour le standard où il officie jusqu’à ce jour », déplore un autre agent.
Au cours de cette
inspection, apprend-on par ailleurs, un peintre a été interpellé pour
avoir encaissé un chèque de 6 000 000 de FCFA alors qu’il a pris un
chèque de 600 000 FCFA conformément au devis qu’il avait déposé. Il a
fallu que le peintre tempête avant que le pot aux roses ne soit
découvert. Un zéro a été glissé aux côtés des 600 000 pour permettre au
directeur d’empocher 5 400 000F.
Un matin, de nouveaux
inspecteurs débarquent à l’INFPP à la surprise de tout le monde.
Rappelons qu’entre-temps, la caissière était admise à la retraite et
remplacée par une autre. Les inspecteurs ont emporté toutes les pièces
comptables et les ont passées au peigne fin. Ils découvrent de fausses
factures et des dépenses qui n’ont aucun lien avec les activités de
l’administration, mais bien avec des week-ends à Tchitchao déguisés en
mission. Interpellée, la caissière présente des preuves convaincantes.
On pouvait y lire des sorties de fonds avec des dates précises. Très
éveillée, elle aurait laissé des copies à la comptabilité pour preuves
et est sortie du bureau des inspecteurs les mains propres. Le DG
Kadaring, pris une fois encore dans la nasse, ne nie pas les
détournements. Mais contre toute attente, ce dossier est aussi rangé
dans les placards et plus personne n’en parle. De même, ces inspecteurs
disparaissent comme les premiers.
« Le système de
« diviser pour régner » s’installe. La méfiance est totale et la bombe
n’est pas loin d’éclater. La gestion à vue et le pillage continuent. Par
exemple, les notes de services distribuées les 23 et 24 janvier 2014
aux agents annonçant les avancements, ont été reprises cinq jours plus
tard sans explications ni commentaires », ajoute l’agent rencontré sur le chantier à Forever.
Malgré tout, cette gestion catastrophique du DG de l’INFPP, Kokou Kada Kadaring, n’émeut personne. « Si M. Kadaring n’est jamais inquiété, c’est parce qu’il a de solides relations dans le sérail », indique un cadre de l’Institut. Affaire à suivre.
R. Kédjagni

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