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TOGO: L’audace d’une presse libre et compétitive au Togo
Publié le mercredi 19 fevrier 2014  |  togosite.com


© Autre presse par DR
Zeus Aziadouvo, Directeur de publication du quotidien togolais LIBERTE


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Patronat de la Presse Togolaise (PPT), c’est le nom qui est donné au nouveau regroupement d’un certain nombre de patrons de presse dont la structure a été portée lundi à la connaissance du public togolais. C’était au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Eda Oba à Lomé.

Selon son président, Zeus Aziadouvo également patron du quotidien Liberté, le but de ce patronat est de « promouvoir les entreprises de presse écrite et audiovisuelle du Togo ». Ce but est décliné en trois objectifs phares : défendre les intérêts matériels et moraux des patrons des entreprises de presse ; contribuer au développement du secteur de la presse ; favoriser un environnement propice à l’exercice d’une presse libre.

Pour ce faire, le nouveau patronat de la presse togolaise entend s’appuyer sur plusieurs leviers dont notamment, renforcer le circuit de distribution des journaux pour atteindre un lectorat plus grand, développer de nouvelle stratégies de marketing et de publicité pour enfin aboutir à une harmonisation des prix des insertions et des annonces publicitaires.

Entreprendre une telle initiative aussi ambitieuse dans un environnement où le niveau de performance des journaux et des journalistes est encore assez critiquable, exige forcément un minimum de rigueur et de professionnalisme dans la rédaction des articles et la présentation des journaux privés au Togo.

Le bureau de ce patronat, aux dires de son président, en a pleinement conscience et entend s’activer sincèrement pour améliorer les conditions de vie et de travail des journalistes.

Il s’agira là de réveiller, à travers une démarche concertée avec les autres organisations de presse, le projet de la convention collective définissant clairement les rapports qui doivent exister entre les journalistes et leurs patrons ainsi que les conditions minimales de traitement matériels et financiers de ces journalistes.

Voilà une initiative qui pousse à la réflexion et à une analyse objective et rigoureuse de l’environnement dans lequel la presse écrite et audiovisuelle évolue au Togo.

Que constatons-nous au Togo ? Une presse privée disparate évoluant dans un contexte de précarité ambiante où bon nombre de journalistes sont réduits au statut de mendiants errant de reportage en reportage à l’affût des « communiqués finaux », ce genre d’intéressements que les organisateurs de manifestations ont pris l’habitude de réserver aux journalistes.

Cette précarité est d’autant plus vraie qu’elle est entretenue exprès par le pouvoir qui voit en des journalistes de vrais ennemis qu’il faut à la limite abattre. Du coup, il maintient l’aide de l’Etat à presse à un niveau dérisoire et même ridicule, 75 millions de fcfa l’an pour des dizaines et des dizaines d’organes de presse écrite et audiovisuelle.


Alors qu’au même moment l’environnement des affaires dans le pays est lui aussi précaire. Les annonceurs capables de payer une page d’insertion dans un journal se comptent au bout des doigts.


Ceux qui en ont la capacité, notamment les sociétés d’Etats ou des sociétés ayant un lien étroit avec le pouvoir, coptent des journaux qui n’ont pas un œil critique vis-à-vis de ce pouvoir, ceux qui, à tout bout de champ applaudissent et clament tout geste ou acte du régime comme étant des trophées de guerre !!!


Dans un tel environnement, l’idée de mettre sur pied un tel patronat peut bien se comprendre et s’apprécier à sa juste valeur, car personne, aucun secteur ne peut bien évoluer s’il ne s’assume pas par lui-même.



Mais il y a une clé essentielle qui doit pouvoir ouvrir les portes du succès dans le domaine de la presse comme dans tout autre domaine qui veut aller loin et acquérir pleinement son indépendance et le respect qui lui est dû.


Il s’agit justement du professionnalisme, de la rigueur dans le travail, mais aussi de la vision pour le travail que l’on fait. « Seul le travail paye » dit-on souvent.


Et pour que le travail de la presse privée paye aux journalistes et à leurs patrons au Togo où le sol de presse est autant aride, il faudra impérativement que ceux-ci se montrent plus intelligents vis-à-vis du pouvoir, plus unis et solidaires derrière leur substratum commun et naturellement plus ambitieux que les précaires assistances sporadiques que les tenants du pouvoir donnent à certains parmi eux pour les maintenir en permanence sous leur coupe.

« Si nous comprenions scrupuleusement une chose : comment toutes les cellules dans les organes travaillent ensemble pour garder à tout l’organisme la bonne santé et la vitalité, nous saurions ce qu’est la fraternité. L’estomac ne digère pas pour lui seul, mais pour tout le corps. Les poumons ne respirent pas pour eux-mêmes. Le cœur bat pour envoyer le sang dans tout le corps. Mais si la séparativité, l’hostilité et l’individualisme règnent, c’est l’anarchie et le cancer ».

Ces propos du sage et grand spiritualiste bulgare OMRAAM Michael Aïvanov, devront fondamentalement inspirer le corps de la presse privée au Togo. Aucune presse au monde n’a réellement évolué pour acquérir son indépendance par les subsides que lui donnent les tenants du pouvoir quel que soit leur niveau de générosité.


Que personne ne s’avise donc que le pouvoir l’appuie pour ses beaux yeux ou parce qu’il le trouverait plus beau, plus intelligent ou je ne sais quoi. Le pouvoir ne peut appuyer un journaliste que pour aboutir à son abrutissement et à sa servitude qui le réduisent finalement au rôle de chantre ou de griot du régime, pas plus.


Car c’est de bon sens que de comprendre le principe même de se faire assister permanemment par le pouvoir heurte de front la vocation d’indépendance qui est conférée à la presse privée dans un pays. La presse est un pouvoir, le quatrième dans une République. Il doit être réel et effectif.


Quel est le rôle du journaliste si ce n’est de rendre compte de ce qui se fait dans un pays et autour de lui, d’analyser l’existant, de dénoncer ce qui doit l’être afin d’amener la société et ses dirigeants vers des perspectives nouvelles !!!


Le journaliste, il faut le dire, doit avoir les moyens et la capacité de susciter de sérieuses réflexions sur des sujets de portée nationale ou même internationale. Il se doit de trouver des angles d’écriture qui accrochent et incitent le lecteur à aller au delà de l’existant, de ce qui lui est servi de go.


Une telle mission, pour être pleinement assumée, exige de la part du journaliste un minimum d’audace et du courage mais surtout aussi de culture, de passion et d’ambition.



Les patrons de presse tout comme leurs organisations doivent s’illustrer par l’exemple dans leur conduite quotidienne si tant est qu’ils veulent occuper pleinement la place qui est la leur au sein de la nation.



Il ne sert strictement à rien d’avoir des organisations de presse qui n’existent que de nom, mais des structures dynamiques fonctionnant sur des bases démocratiques et dont les responsables assument pleinement leur mandat dans le respect scrupuleux des textes et statuts qui les fondent.



Vivement que l’initiative du Patronat de la Presse Togolaise pousse les journalistes à se forger de nouvelles personnalités imbues d’audace et du courage pour assumer pleinement leur rôle d’éclaireur de la lanterne des citoyens au Togo.

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