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France: 40 % des membres de la diaspora africaine prêts à retourner en Afrique

Publié le mercredi 27 novembre 2019  |  Financial Afrik
Conférence-débat
© aLome.com par Parfait et Edem Gadegbeku
Conférence-débat au MAEC dans le cadre de REUSSITES DIASPORA 2016
Lomé, le 15 janvier 2016. MAEC. Manifestations marquant l`an 1 de REUSSITES DIASPORA.
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La diaspora africaine en France est estimée à 5 millions de personnes, des individus sur plan affectif à cheval entre deux rives (monde), et dont certains réfléchissent à retourner sur le continent.

De l’idée à l’installation, quels sont les freins et motivations des candidats issus de la diaspora à retrouver travailler en Afrique ? Et quelles places tiennent l’image et les valeurs de l’entreprise dans cette décision ?

Afin d’analyser la perception et les attentes des acteurs de la diaspora africaines en France vis-à-vis des opportunités professionnelles en Afrique, le groupe Intelcia, entreprise spécialisée dans les métiers de la relation client, a publié les résultats d’une enquête réalisée avec le Cabinet d’étude INNONGENCE CONSULTING sur l’Attractivité professionnelle du continent africain auprès des diplômés et des cadres de la diaspora ». Voici les résultats saillants:

• Près de 40% des membres de la diaspora sont prêts à retourner en Afrique immédiatement


• Le désir d’entreprendre est le premier facteur motivant un retour en Afrique pour 62% des diplômés et des cadres de la diaspora.

• Plus de 70% des répondants pensent que décrocher un emploi ou une promotion en Afrique nécessite d’avoir des relations.

• Ils sont 51 % à être intéressés par des opportunités professionnelles au sein de multinationales africaines.

• Pour ce qui est de l’épanouissement professionnel, 50 % disent privilégier une activité professionnelle “qui a du sens”.

« Les jeunes diplômés et cadres de la diaspora dans leur globalité, quelques soient leur sexe, âge, niveau d’étude ou expérience professionnelle, sont désireux de retourner travailler en Afrique si l’opportunité se présente. Aussi il est essentiel de comprendre leurs freins, leurs motivations et leurs aspirations afin de pouvoir transformer l’opportunité en réalité. Il s’agit également pour les entreprises africaines de travailler sur leur marque employeur afin d’être beaucoup plus attractives auprès des candidats. Il faut repenser nos organisations et notre culture d’entreprise afin de valoriser nos métiers et le marché du travail en Afrique» indique Saad Berrada, DRH du groupe Intelcia.

Concernant ceux qui veulent rentrer, on atteint les 71% pour ceux qui envisagent de repartir dans un délai de 10 ans. En outre, 56% d’entre eux privilégient un retour dans leur pays d’origine, tandis que 15% sont ouverts à des opportunités sur tout le continent.

Les membres de la diaspora originaires d’Afrique Subsaharienne sont les plus enclins à rentrer à horizon 5 ans (58 %) par rapport aux ressortissants du Maghreb (41%).

Ils sont également 45 % parmi les 24-27 ans à vouloir s’installer ou se réinstaller en Afrique immédiatement, contre 41% pour les 28 -35 ans et 42 % pour les plus de 35 ans.

La digitalisation du continent à travers l’essor des nouvelles technologies est de loin le facteur social le plus motivant pour un retour en Afrique pour 42 % des acteurs de la diaspora. Ces derniers accordent une considération à l’accès aux diverses plateformes et services digitaux depuis le continent. Cependant, dans le choix de leur poste, 60% des répondants jugent ainsi que la transformation digitale des entreprises du continent, n’étant pas d’une grande importance dans leur choix.

L’aventure entrepreneuriale est clairement le premier facteur professionnel de motivation pour un retour en Afrique pour 62% des membres de la diaspora. 43% des répondants désirent se lancer immédiatement après leur retour. Cette tendance est plus marquée chez les personnes de plus de 28 ans, celles ayant plus de 5 années d’expérience, mais aussi chez les hommes. Néanmoins, 47% des interrogés disent aussi être tentés par les multiples opportunités professionnelles dans leur secteur professionnel actuel. Parmi les métiers recherchés par les jeunes diplômés et cadres de la diasporas, le secteur tertiaire est le plus plébiscité : 17 % des répondants favorisent les métiers de Conseil,16 % optent pour la Communication et Marketing, et 15 % se tournent vers les métiers de la Finance.

La quête de sens et l’essor du continent comme motivation majeur pour les opportunites professionnelles

Parmi les critères de choix d’un poste en Afrique, ils placent les perspectives de carrière (48%), le contenu de la mission (42%) et les valeurs de l’entreprise (63%) dans le Top 5 des critères pour le choix d’un poste en Afrique. La rémunération (32%) et la “Stabilité politique et économique du pays” (56%) occupent les deux premières places.

La renommée ou encore la mobilité ne sont pas énormément plébiscitées (18%).

L’épanouissement dans le travail reste le point central chez les personnes envisageant un retour professionnel en Afrique. En effet, les répondants disent privilégier une expérience professionnelle qui a du sens (50%) au-delà de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (34%) et l’ambiance au travail (16%). Cet équilibre se retrouve peu importe le genre, l’âge ou le niveau d’étude et d’expérience professionnelle considéré.

Une large majorité des répondants désirant saisir des opportunités en Afrique souhaitent avoir une approche collaborative dans leur relation avec leur hiérarchie, tout en ayant assez d’autonomie et de responsabilité. Ceci se confirme quel que soit le groupe d’âge des répondants. Si les jeunes diplômés désirent plus de responsabilité et d’autonomie (73% contre 59% pour ceux ayant plus d’expérience), les séniors sont plus portés sur le travail collaboratif avec leur hiérarchie (76% contre 67% pour les plus juniors).

Le désir d’avoir des discussions ouvertes avec sa hiérarchie est partagé par tous les répondants, peu importe le genre, le niveau d’expérience professionnelle et le niveau d’étude.

“ Tout le narratif sur la croissance économique du continent africain suscite des vocations auprès des jeunes de la diaspora. Ceux-ci désirent jouer un rôle actif dans l’émergence du continent africain, que ce soit en tant qu’entrepreneur ou de préférence au sein d’entreprises africaines. La diaspora reste néanmoins très lucide sur le contenu des missions et les conditions de travail pour lesquelles elle est prête à s’engager “ commente Landry DJIMPE, Associé Innogence Consulting.

Une forte volonté de rejoindre une entreprise africaine malgré des craintes liées au management

Le rêve des jeunes de la diaspora

Plus de 40% des jeunes de la diaspora sont plutôt intéressés par des opportunités professionnelles en Afrique au sein de multinationales, avec une préférence pour les multinationales africaines (51%). Les startups africaines (36%) et les organismes internationaux (38%) sont aussi d’un intérêt particulier pour ces profils.

Les diplômés niveau Master et plus ont un plus fort attrait pour les multinationales, notamment africaines (54%) et les organismes internationaux (40%) que ceux moins diplômés. Les profils niveau Bac +2 et Bac+3 seront plus portés vers les startups (44%) que les profils plus diplômés (34%).

Plus de 70% des répondants pensent que décrocher un emploi ou une promotion en Afrique nécessite d’avoir des relations, ce qui monte à environ 90% chez les moins de 24 ans. De même, plus de 35% jugent les organisations africaines très hiérarchiques.

Seuls 20% des répondants pensent que ces entreprises sont propices à l’ascension professionnelle ou alors permettent d’avoir des échanges ouverts. Ceci se vérifie peu importe le niveau d’expérience professionnelle ou le niveau d’étude.

Pour les répondants, les entreprises africaines valorisent plus l’expertise dans un domaine d’activité (42%) plutôt que l’expérience internationale (29%), l’expertise dans différents domaines (15%) et la connaissance du continent (14%). 35% des jeunes diplômés (entre 1 à 5 ans d’expérience) tendent à croire que les entreprises africaines privilégient plus l’expérience internationale contrairement à ceux ayant un peu plus d’expérience qui ne sont que 19% à le penser. Ces derniers considèrent que les entreprises misent plus sur l’expertise (47%), or seuls 36% des jeunes diplômés partagent cette opinion.

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