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COP 25 : cinq choses à savoir sur la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques

Publié le vendredi 29 novembre 2019  |  ONU INFO
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© AFP par MARTIN BUREAU
La 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris
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Le changement climatique est une réalité (le monde est 1,1 degré Celsius plus chaud si l'on compare au début de la révolution industrielle) et il a déjà un impact significatif sur la planète et sur la vie des gens. Si les tendances actuelles persistent, on peut s’attendre à ce que les températures mondiales augmentent de 3,4 à 3,9 degrés Celsius au cours de ce siècle, ce qui aurait des conséquences considérables et destructrices.



C’est le cri d’alarme de la communauté internationale avant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques cette année, appelée aussi COP 25, qui se déroulera dans la capitale espagnole Madrid à partir du 2 décembre. Deux mois après la convocation par le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, d'un Sommet Action Climat au siège des Nations Unies à New York, que peut-on attendre de la COP 25 ?


1. Le Sommet Action Climat a eu lieu à New York récemment. En quoi la COP 25 est-elle différente ?


Le Sommet Action Climat qui a eu lieu en septembre a été organisé à l’initiative du Secrétaire général de l’ONU pour attirer l’attention de la communauté internationale sur l’urgence climatique et pour accélérer les mesures visant à inverser les effets du changement climatique.

La Conférence sur le climat (tenue à Madrid après que le Chili a renoncé à l'organiser en raison des récents troubles dans ce pays) est la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Elle est chargée de veiller à ce que la Convention (et maintenant l'Accord de Paris de 2015, qui renforce la Convention), soient mis en œuvre.

2. Mais pourquoi toute cette attention de l'ONU à l'égard du climat ?

Il y a de plus en plus de preuves des effets du changement climatique, en particulier lors de phénomènes météorologiques extrêmes, et ces effets pèsent davantage. La science montre que les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et non de diminuer.

Selon le Bulletin 2019 de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les gaz à effet de serre, les niveaux de ces gaz qui retiennent la chaleur dans l'atmosphère ont atteint un nouveau record. Cette tendance persistante à long terme signifie que les générations futures seront confrontées à des effets de plus en plus graves du changement climatique, notamment une hausse des températures, des phénomènes météorologiques extrêmes, un stress hydrique, une élévation du niveau de la mer et une perturbation des écosystèmes marins et terrestres.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a averti, dans son rapport 2019 sur les émissions de gaz à effet de serre, qu’une réduction de ces émissions de 7,6% par an entre 2020 et 2030 est nécessaire pour atteindre l'objectif convenu au niveau international d'une augmentation de 1,5 degré Celsius des températures par rapport aux niveaux d'avant la révolution industrielle. Les scientifiques s'accordent pour dire que c'est un défi de taille et que la fenêtre d'opportunité se réduit.


3. Quels sont les résultats du Sommet de septembre sur le climat ?

Le sommet a servi de tremplin aux prochaines échéances cruciales fixées par l'Accord de Paris pour 2020, attirant l'attention du monde entier sur l'urgence climatique et la nécessité d'intensifier considérablement l'action. Les dirigeants de nombreux pays et de nombreux secteurs ont intensifié leurs efforts.

Plus de soixante-dix pays se sont engagés à réduire leurs émissions de carbone à zéro d'ici 2050, même si les principaux émetteurs ne l'ont pas encore fait. Plus de 100 villes ont fait de même, dont plusieurs des plus grandes du monde.

Ensemble, les petits États insulaires se sont engagés à atteindre la neutralité carbone et à opter pour une énergie renouvelable à 100% d’ici 2030. Des pays allant du Pakistan au Guatemala, de la Colombie au Nigéria, de la Nouvelle-Zélande à la Barbade ont promis de planter plus de 11 milliards d’arbres.

Plus de 100 dirigeants du secteur privé se sont engagés à accélérer l'économie verte. Un groupe comptant parmi les plus importants détenteurs d’actifs au monde, contrôlant 2.000 milliards de dollars, s’est engagé à passer à des portefeuilles d’investissement neutres en carbone d’ici 2050. Cette initiative s’ajoute à un appel lancé récemment par des gestionnaires d’actifs représentant près de la moitié du capital investi dans le monde, soit environ 34.000 milliards de dollars, demandant aux dirigeants mondiaux de fixer un prix significatif sur le carbone et éliminer les subventions aux combustibles fossiles et au charbon thermique dans le monde entier.


4. PNUE, OMM, GIEC, CCNUCC, COP… pourquoi tous ces sigles ?

C’est vrai que l’ONU est un endroit très friand d’acronymes. Ils représentent tous des outils et des agences internationales qui, sous le leadership de l'ONU, ont été créés pour aider à faire progresser l'action pour le climat au niveau mondial. Voici comment ils fonctionnent ensemble.

Le PNUE est le Programme des Nations Unies pour l'environnement, la principale autorité mondiale en matière d'environnement. Il définit le programme environnemental mondial et joue le rôle de défenseur en la matière.

L’OMM signifie l’Organisation météorologique mondiale, l'agence des Nations Unies pour la coopération internationale dans des domaines tels que les prévisions météorologiques, l'observation des changements climatiques et l'étude des ressources en eau.

En 1988, l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé au PNUE et à l’OMM d’établir le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), composé de centaines d’experts, afin d’évaluer les données et de fournir des preuves scientifiques fiables pour les négociations sur les mesures de lutte contre les changements climatiques.

Ces trois organes des Nations Unies publient des rapports qui, ces dernières années, ont souvent fait les gros titres de la presse internationale, alors que les préoccupations relatives à la crise climatique se sont accrues.

En ce qui concerne la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ce document a été adopté lors du Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro, au Brésil. Dans le traité, les pays ont convenu de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère » afin d'éviter toute interférence dangereuse des activités humaines sur le système climatique.

Aujourd'hui, 197 pays sont parties à ce traité. Chaque année, depuis l'entrée en vigueur du traité en 1994, une « conférence des parties », ou COP, s'est tenue pour discuter de la marche à suivre. Madrid accueillera la 25ème COP, la COP 25.


5. Et quelle est l’importance de cette COP ?


Étant donné que la CCNUCC a fixé des limites non contraignantes aux émissions de gaz à effet de serre pour chaque pays et ne dispose d'aucun mécanisme d'application, diverses extensions de ce traité ont été négociées au cours des dernières COP, notamment le dernier Accord de Paris adopté en 2015, dans lequel tous les pays ont convenu d’intensifier leurs efforts pour limiter le réchauffement climatique à une hausse de 1,5 degré Celsius par rapport aux températures préindustrielles et de renforcer le financement de l'action climatique.

À l'heure actuelle, des efforts insuffisants sont déployés pour atteindre les trois objectifs climatiques : réduire les émissions de 45% d'ici 2030 ; atteindre la neutralité climatique à l'horizon 2050 (ce qui signifie une empreinte carbone nulle) et stabiliser l'élévation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle.

Parce que le temps presse pour faire face au changement climatique, le monde ne peut pas se permettre de perdre plus de temps et il faut convenir d'une marche à suivre audacieuse, décisive et ambitieuse.




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