Serait-on
en train de mettre à exécution une opération de décapitation du MEET
(Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais), un des
mouvements de revendication des meilleures conditions de vie et de
travail pour les étudiants togolais ? En tout cas, alors que l’on
s’attendait à la libération de ses leaders, le président Akomabou
Kondo, et son deuxième vice-président, Magnou-Sara Nalou, ensemble avec
leurs dix autres camarades d’infortune interpellés en fin de semaine
dernière, la situation est devenue encore plus compliquée hier avec le
transfert de ces deux responsables à la prison civile de Lomé. Selon les
informations reçues tôt ce matin, les dix autres camarades ont été
libérés alors que M. Kondo et M. Nalou ont été purement et simplement
déposés en prison. Mais il y a à n’en point douter que cette décision
ne sera que de nature à envenimer les choses, vu que déjà hier lundi, à
travers un communiqué, les membres du MEET ont promis ne pas céder à la
pression et à quelque intimidation.
Dans la même logique, ce mouvement estudiantin s’indigne contre le
fait que « les autorités, au lieu de rechercher par le dialogue des
solutions adéquates aux revendications légitimes des étudiants, ont
choisi d’user de la force brute afin d’étouffer ces dernières » et
rassure « les étudiants et tout le peuple togolais que malgré l’usage de
la force, il n’abandonnera pas les revendications que tout le monde
reconnaît légitimes ».
Par ce document signé de son 1er vice-président national, « le MEET
demande à tous les étudiants et aux populations togolaises de se lever
comme un seul homme pour exiger la libération de toutes les personnes
arrêtées et arbitrairement détenues et le retrait des forces de l’ordre
du campus universitaire ainsi que la satisfaction totale des légitimes
revendications ».
Allant plus loin, ce mouvement à l’origine des troubles connus lors de
l’année universitaire 2010-2011 conseille les camarades à manifester
leur solidarité aux étudiants détenus, une douzaine dont le président du
MEET. En quoi faisant ? En boycottant les examens ? La réponse à cette
question peut se trouver dans une réaction de l’ASET(Association des
Etudiants togolais) qui dans des termes directs demande aux étudiants
d’arrêter les examens, pour plaider la cause des camarades détenus et
aussi exiger de meilleurs conditions d’étude.
A titre de rappel, les tentatives des étudiants à l’appel du MEET de
se rassembler en AG ont été étouffées toute la semaine dernière,
conduisant à des affrontements avec les forces de l’ordre, et à des
arrestations d’étudiants, des blessures causées par des tirs de gaz
lacrymogène et des jets de pierre et à la confiscation de matériel de
sonorisation et support media.