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L’ASECNA : une réussite africaine

Publié le jeudi 12 decembre 2019  |  Jeune Afrique
Cérémonie
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Cérémonie d’ouverture de la 138ème Session du Conseil d’Administration de l’ASECNA
Lomé, le 25 juillet 2018. Auditorium de l`Address hôtel 02 Février. La 132ème session du Conseil d’administration de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar s’est ouverte ce mercredi sous la présidence du Ministre togolais chargé des Infrastructures et des Transports, Ninsao GNOFAM, en présence des membres et acteurs de l’Agence venus de tout le continent africain. Au cours des travaux, les administrateurs de l’Agence, conformément à leurs prérogatives, prendront toutes les mesures nécessaires au fonctionnement de l’Agence, à savoir définir les grandes orientations, déterminer des choix stratégiques et veiller aux intérêts de celle-ci afin de garantir sa bonne gestion et sa pérennité. Trois sujets retiendront essentiellement l’attention des délégués. Ils examineront les performances opérationnelles de l’Agence pour l’année 2017 et le 1er semestre 2018, la situation financière et les comptes 2017. Et enfin la mise en œuvre du contrat d’entreprise signé avec le personnel. Mohamed Moussa, Directeur Général de l`ASECNA.
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Depuis 1959, année au cours de laquelle les territoires africains s’affranchissaient un à un de la tutelle coloniale. L’histoire s’écrivit d’abord sur les bords du fleuve Sénégal, à Saint-Louis. Le 12 décembre, fut signée la convention créant l’ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar).
Alors que l’aviation civile prenait progressivement son essor, des hommes et des femmes visionnaires, eurent l’idée de mettre en commun les moyens humains et matériels ainsi que les maigres ressources financières des Etats naissants. Objectif : relever le défi de la fourniture de services de navigation aérienne aux aéronefs dans un espace aérien géré en coopérative. L’idée, révolutionnaire, donna naissance à une institution atypique, dont le fonctionnement et la nature constituent encore, à ce jour, une expérience originale dans le monde de l’aéronautique.



Entretien avec Monsieur Mohamed MOUSSA
Directeur Général de l’ASECNA

Quelle est la mission de l’ASECNA ?

L’ASECNA est un établissement public à caractère international. Sa mission est de fournir des services de navigation aérienne et de météorologie aéronautique garantissant la sécurité des vols dans l’espace aérien et de gérer ou entretenir tout équipement d’utilité aéronautique ou météorologique à la demande des états membres et cela, en vertu de contrats particuliers.

L’ASECNA assure la conception, la réalisation et la gestion des installations et services dans le cadre de l’information des avions en vol, de la transmission des messages techniques et du trafic, du contrôle de la circulation aérienne ainsi que de la prévision et de la transmission des informations météorologiques. L’espace aérien à la charge de l’ASECNA couvre plus de 16,1 millions km2. L’agence gère 32 aérodromes communautaires et a enregistré dans l’ensemble de l’espace aérien 597 905 mouvements en 2018.

Pouvez-vous nous présenter le « POS » (Plan d’Orientation Stratégique) ainsi que votre vision pour les 30 prochaines années ?

Le Plan d’Orientation Stratégique de l’ASECNA a été décidé par les Etats à partir de la vision que j’ai moi-même définie, lors de ma prise de fonction en janvier 2017. Il se résume à positionner l’Agence dans les trente années à venir comme fournisseur de services de navigation aérienne incontournable dans la région Afrique et Océan indien.

Cette vision prospective repose sur deux piliers essentiels :
– La bonne gouvernance et la maîtrise des indicateurs de production pour anticiper l’avenir. Pour cela, je parie sur la mise à disposition des Etats et de l’Agence d’un capital humain bien formé et disposant d’aptitudes à s’adapter aux réalités de l’exploitation.

– La capacité de l’Agence à anticiper et, donc, à mettre à jour l’ensemble de ses moyens et outils de production en adoptant les technologies les plus actuelles et les plus innovantes dans le domaine de l’Aviation Civile, permettant de mettre en œuvre le management du trafic aérien en région AFI (Afrique Océan indien) d’une manière homogène, à des coûts raisonnables, garantissant la sécurité et préservant le cadre de vie. Cela suppose la mise à contribution des technologies de dernière génération axées sur les ressources spatiales. Tout cela doit se réaliser dans un environnement sûr, en prenant toutes les dispositions pour lutter contre les cybermenaces et renforcer la résilience et la robustesse du système. La digitalisation et la virtualisation seront au cœur des innovations.


Quels sont les principaux chantiers auxquels vous avez dû faire face et quelles solutions y avez-vous apporté ?

À ma prise de fonction, le premier défi était de remettre l’Agence « sur les rails ». En effet, j’ai hérité d’une «maison» qui connaissait à l’époque quelques difficultés conjoncturelles marquées par une situation financière alarmante, des relations particulièrement difficiles avec les partenaires financiers traditionnels de l’Agence et des tensions avec les Etats membres. Il a donc fallu engager des mesures vigoureuses s’agissant de la gestion des ressources humaines et de rationnement des dépenses pour rétablir les équilibres macroéconomiques et améliorer les ratios en ce qui concerne les charges du personnel.

Sur ce plan, j’ai engagé des actions vigoureuses qui, en quelques mois, ont remis les indicateurs macroéconomiques de l’Agence au vert. La confiance avec les États a été rétablie et nous bénéficions d’un accompagnement des partenaires financiers. Depuis 2017, nous avons ainsi mobilisé d’importantes ressources financières pour financer nos projets en vue de l’amélioration de la sécurité de la navigation aérienne dans notre espace aérien.

Sur le plan opérationnel, une meilleure réorganisation des services, le renforcement de la formation et de la supervision technique ont permis d’améliorer sensiblement les performances. Cela s’est traduit par une réduction significative des incidents de sécurité dans notre espace.

Si vous deviez nous citer vos principales réalisations, lesquelles sont pour vous les plus significatives ?
En ce qui concerne la gouvernance et la gestion financière de l’Agence, je peux citer :
*La maîtrise des comptes comptables ;
*La maîtrise de la planification financière ;
*La maîtrise des charges du personnel et du budget de fonctionnement ;
*La révision en cours du statut du personnel et du code de rémunération.

Sur le plan opérationnel :
*La réduction des évènements sécurité dit « airprox » ;
*La mise en œuvre effective du guidage à l’agence ;
*La visualisation du trafic aérien dans l’ensemble de l’espace aérien de l’Agence avec l’introduction de l’ADS-B par satellites ;
*L’acquisition en cours d’un second avion de calibration des aides à la navigation et à l’atterrissage.


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