Journée mondiale d’action contre le rétrécissement de l’espace civique/Un Forum des OSC a planché sur l’état des lieux au Togo

Publié le vendredi 20 decembre 2019 | Agence de Presse Togolaise

© aLome.com par Edem Gadegbeku
Drapeau togolais

L’ONG Partage et Action en Synergie pour le Développement (PASYD) a marqué en différé, le mardi 17 décembre à Lomé, la Journée mondiale d’action contre le rétrécissement de l’espace civique par un forum national de la société civile sur le thème «Travailler ensemble pour défendre les droits de l’Homme et l’espace civique pour un monde plus juste et durable».

La Journée mondiale d’action contre le rétrécissement de l’espace civique a été décidée au sommet de la société civile qui s’est tenue à Belgrade, du 8 au 11 avril 2019, suite au 3è Cycle de Suivi du Partenariat Mondial pour une Coopération Efficace au Service du Développement (PMCED). Lors de ces assises, la société civile, sur la base des rapports pays obtenus des différents Etats, a analysé les différents problèmes auxquels elle est confrontée dans le monde.

Une conclusion a été tirée indiquant qu’il y a encore beaucoup de difficultés auxquelles la société civile fait face, des difficultés qui rétrécissent l’espace civique dans les pays. Un appel a donc été lancé à Belgrade pour que des actions soient menées contre le rétrécissement de l’espace civique dans le monde.

C’est dans cette optique que l’ONG PASYD a initié ce forum pour réfléchir sur le rétrécissement de l’espace civique au Togo et formuler des recommandations au gouvernement en vue de l’amélioration de l’environnement de la société civile. Cette rencontre a aussi donné lieu à l’actualisation du rapport du 3è Cycle de Suivi du PMCED au Togo. Ces assises ont été aussi marquées par des communications suivies de débats.

Les exposés, animés par d’éminents experts, ont porté sur «L’espace civique, enjeux et défis pour la société civile ; droits de l’Homme, fondements et enjeux pour la société civile ; l’engagement citoyen et des acteurs non étatiques».

Selon le directeur exécutif de l’ONG PASYD, Akpa Komi, la Journée mondiale d’action contre le rétrécissement de l’espace civique a été célébrée le 10 décembre passée mais «nous avons eu l’autorisation pour la célébrer au Togo le 17 décembre soit une semaine de retard».

Il a fait savoir que le thème a été retenu par rapport aux éléments contenus dans le rapport du 3è Cycle de Suivi du PMCED parce qu’il est constaté que six milliards de personnes dans le monde vivent encore dans les pays où il y a encore de graves restrictions des droits de l’Homme.

Ces restrictions, a-t-il précisé, se caractérisent, entre autres, par la poursuite des assassinats de journalistes, des viols sur les femmes surtout les défenseuses des droits de l’Homme et l’exclusion de certaines catégories sociales dans la jouissance de leurs droits dans le monde. Pour lui, c’est face à cette situation, qu’il a été décidé lors du sommet de Belgrade que des actions soient menées pour renverser la tendance du rétrécissement de l’espace civique.

M. Akpa a précisé qu’au Togo, dans le cadre du 3è Cycle de Suivi du PMCED, les OSC et l’ensemble des parties prenantes de développement, ont rassemblé un certain nombre d’éléments qui montrent que l’environnement des OSC dans le pays n’est pas «très très favorable».

«Nous avons un cadre juridique inapproprié, un cadre fiscal qui n’est pas vraiment adapté au statut des OSC, nous avons d’énormes difficultés d’accès au financement. Il y a aussi des difficultés sur le plan administratif par rapport à l’espace civique, la liberté d’association. On note, en outre, des difficultés internes à la société civile sur sa capacité à se structurer, à s’organiser pour engager des actions de plaidoyer pour améliorer l’environnement de l’espace civique », a-t-il souligné.

En ouvrant les travaux, le directeur de la Coopération Bilatérale du ministère en charge de la Planification du Développement, Akpoto Komlagan Christophe, a salué cette initiative des OSC qui permettra de poser sans complaisance le diagnostic de l’espace civique au Togo et de faire des recommandations aux autorités pour parfaire ce qui se fait déjà ou entreprendre d’autres actions si nécessaires.

Selon lui, le gouvernement marque déjà sa bonne volonté à améliorer l’espace civique à travers les programmes élaborés avec l’Union Européenne (UE) pour accompagner les OSC citant, entre autres, le PAOSC, le PASCRENA et le PROCEMA. «A mon avis le gouvernement vous accompagne, le gouvernement est attentif, il vous suit, il avance avec les bonnes volontés sachant évidemment que tout le monde ne verra pas les choses de la même manière que lui», a-t-il dit.

M. Akpoto a, par ailleurs, insisté sur le fait que les OSC, au même moment qu’elles œuvrent pour les droits de l’Homme, doivent également travailler aux côtés du gouvernement, à éradiquer la pauvreté, en améliorant les conditions de vie des populations par des actions dans les domaines économique, sanitaire et éducatif.

Commentaires

Dans le dossier