La présence au Togo de la Haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme, Flavia Pansieri, n’a pas empêché le transfèrement à la prison civile de Lomé, du leader du Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant Togolais (Meet), Akomabou Kondo et de son 2e vice-président, Magnou-Sara Nalou. Ils ont été arrêtés vendredi alors qu’ils tentaient d’organiser une nouvelle assemblée générale après la dispersion de l’AG, la veille. Dans la foulée, 12 étudiants arrêtés après les échauffourées du 13 février ont été relaxés. L’Association des Etudiants du Togo (Aset) appelle à la solidarité des étudiants et au respect de la franchise universitaire.
La crise universitaire connait un nouveau développement avec le transfèrement, ce lundi à la prison civile de Lomé, du leader du Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant Togolais (Meet), Akomabou Kondo et de son 2e vice-président, Magnou-Sara Nalou, arrêtés vendredi dernier sur le campus. Les autres étudiants appréhendés après les échauffourées qui ont fait 19 blessés le jeudi dernier ont recouvré la liberté. Un transfert qui suscite de l’indignation chez les étudiants, qui ne cachent pas leur solidarité envers leurs camarades emprisonnés.
L’Association des Etudiants du Togo (Aset) n’a pas tardé à réagir et s’est dite solidaire avec les responsables du Meet. Aux étudiants, elle demande de cesser les examens, commencés depuis lundi, en signe « de solidarité » aux camarades arrêtés afin d’obtenir leur libération « immédiate et sans condition ». Par ailleurs, l’Aset demande aux autorités universitaires et au gouvernement de respecter la franchise universitaire qui interdit l’accès du campus aux forces de l’ordre et de cesser toute forme de pression. « Nous avons constaté avec amertume que les examens ont débuté lundi avec la présence absurde des policiers et des gendarmes sur le campus ; ce qui n’est pas l’habitude des étudiants », a expliqué le président de l’Aset, Benjamin Amouzouvi.
Le transfèrement des leaders du Meet crispe davantage l’ambiance déjà délétère entre étudiants et autorités universitaire et gouvernementale. La « crise des universités » prend ainsi un virage plutôt dangereux compliquant ainsi les chances pour d’un rapprochement des positions. Le Meet se dit déterminé à poursuivre les « revendications que tout le monde reconnaît légitimes, malgré l’usage de la force ».
Le malaise au sein des universités du Togo a été exacerbé par les critères d’octroi des bourses et allocations qui éliminent de facto plusieurs milliers d’étudiants contraints à l’abandon. La veille de leur arrestation, l’assemblée générale d’information et de concertation organisée par le Meet a donné lieu à des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre venues empêcher le rassemblement.