Berlin doit accueillir dans quelques jours une conférence internationale sur la Libye sous l’égide de l’ONU. L’objectif de la rencontre est de trouver une issue à la guerre civile qui déchire le pays depuis 2011.
Depuis que Mouammar Kadhafi a été renversé en 2011, la Libye est déchirée entre deux pôles qui revendiquent le pouvoir : le GNA dirigé par Fayed el-Sarraj depuis Tripoli, et les troupes du maréchal Haftar venues de Benghazi, dans l’Est du pays. Les positions divergentes des Etats européens sur la Libye créent un vide politique dans lequel s’engouffrent d’autres grandes puissances.
En avril, les troupes du maréchal Haftar ont lancé l’assaut sur Tripoli. En quelques mois, les combats ont coûté la vie à plus de 280 civils et provoqué le déplacement de plus de 140 000 personnes selon l’ONU.
"Les combats dans Tripoli vont aller crescendo et donc l’engagement international dans la guerre va grandir lui aussi", déclare, pessimiste, Claudia Gazzini, ancienne conseillère de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassane Salamé, travaille pour l’International Crisis Group, et ne croit pas à une paix prochaine.
Selon elle, "tant que les miliciens d'Haftar auront un soutien militaire et logistique des Emirats arabes unis, de l’Egypte et de la Russie, et un appui politique américain, même les visites de délégations européennes ne changeront pas le cours des choses."
Cessez-le feu
L’Union européenne tente d’obtenir un cessez-le-feu en Libye. Mais dans le climat actuel, les négociations de Berlin ont peu de chance d’aboutir. D’autant que les Etats européens sont divisés.
L’Italie, comme la plupart des gouvernements européens, est du côté du Gouvernement d’Union nationale. Mais la France soutient les troupes d’Haftar. "Je ne suis pas optimiste quant au rôle que peut jouer l’Europe dans un avenir proche" estime le politologue Mohamed Fouad.
Appuis
Le gouvernement el-Sarraj, lui, cherche des appuis et des armes. D’où l’accord de coopération militaire passé avec la Turquie, après avoir demandé un soutien de l’Italie resté sans réponse. Recep Tayyip Erdogan veut en effet soutenir le GNA, reconnu par les Nations unies, dans sa guerre contre les troupes du maréchal Haftar.