Regroupés autour de l’équipe de l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB), les membres des Comités de développement des quartiers (CDQ), les représentants des maires et quelques bénéficiaires directs des restaurants communautaires des trois (3) zones touchées par l’opération étaient, ce 06 janvier 2020 au siège de l’ANADEB à Lomé, en réunion d’évaluation des trois premiers jours de la phase-test de ladite opération.
Il était question pour eux d’aborder l’ensemble du processus de mise en œuvre des restaurants communautaires, à savoir, les choix des 46 quartiers et des 03 sites d’accueil des bénéficiaires, le ciblage et l’identification des 1500 personnes, leur contribution au prix du repas et le choix des menus. M. Kodjo Konou, membre de la plateforme des CDQ du Grand Lomé affirme : «En tant que bénéficiaires des restaurants communautaires, il est de notre devoir de relever les points faibles et les points forts de l’opération, de donner notre appréciation sur sa mise en œuvre, et de faire des propositions concrètes. D’après les différents témoignages recueillis dans les quartiers touchés, l’opération est très appréciée par les bénéficiaires directs. Mais, nous souhaiterions, entre autres, que le ciblage prenne en compte d’autres personnes du ménage en plus de la femme bénéficiaire ».
Pour Mme Véronique Dossou, directrice planification et suivi évaluation de l’ANADEB qui a conduit la réunion, cette rencontre avec les communautés rentre dans la stratégie d’intervention de l’Agence, une stratégie fondée sur la participation, la prise en charge locale, le partenariat et la redevabilité.
«Il est de bon ton de donner la parole aux bénéficiaires directs et aux communautés touchées afin de faire l’état des lieux des trois premiers jours de la phase-test de la mise en œuvre des restaurants communautaires. Nous avons échangé sur leur degré d’adhésion à l’option de la fourniture des repas chauds, en vue de permettre au gouvernement d’ajuster au mieux cette prestation sociale à leurs attentes, tout en garantissant l’atteinte de l’objectif d’amélioration de leur état nutritionnel associé à l’opération», a-t-elle déclaré.
Le projet de mise en place des restaurants communautaires s’inscrit dans la droite ligne de la vision du Gouvernement de consolider les mécanismes d’inclusion sociale, telle que prescrite dans le Plan national de développement 2018-2022 en son axe 3. Il a pour but d’accroitre la consommation alimentaire et l’accès des populations pauvres ciblées du Togo à des repas communautaires réguliers, d’améliorer leur état nutritionnel, et de créer, de ce fait, les conditions de leur meilleure participation au développement du pays. Elle intervient en réponse aux difficultés chroniques d’accès de certains ménages pauvres à une alimentation quantitativement et qualitativement suffisante.
Financé par le Programme d’appui aux populations vulnérables (PAPV) à 86 millions de francs CFA, le projet consiste à fournir, durant de 20 semaines, des repas chauds à 1500 personnes vulnérables des communautés pauvres de 46 quartiers du Grand Lomé au prix subventionné de 100 francs CFA par plat, au lieu de 300 francs au coût réel. Selon la directrice générale de l’ANADEB, ce projet est une innovation qui résulte d’une analyse comparative conduite de concert avec les populations elles-mêmes autour des différents mécanismes de filets sociaux, tels que la distribution de vivres, les bons alimentaires et les transferts monétaires, pouvant combattre la faim dans les quartiers.
Le démarrage de la phase-test des restaurants communautaires a été concrétisé les 25 et 27 décembre 2019, et le 1er janvier 2020 dans les cantons d’Adéticopé (Adoglové), Amoutiévé (Nukafu) et de Sagbado (Ségbé). Il a permis à l’ANADEB d’offrir gracieusement les repas à 1500 personnes qui sont à 90% des femmes, dont des veuves sans revenus, des personnes handicapées et des personnes âgées ou atteintes d’une maladie chronique à qui des cartes ont été établies pour faciliter leur reconnaissance tels qu’ils ont été inscrits dans la base des personnes ciblées.
Les conclusions de cette première évaluation devront permettre de définir les modalités les plus convenables de poursuite de l’opération.
Il faut noter que les restaurants communautaires viennent en complément des initiatives de protection sociale promues par le gouvernement à l’intérieur du pays, particulièrement à travers le projet de Filets sociaux et services de base (FSB) et le projet d’opportunités d’Emploi pour les jeunes vulnérables (EJV) qui bénéficient, eux, des appuis techniques et financiers de la Banque mondiale.