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Les Tonton Macoute de Faure et Kadanga continuent à semer la terreur à Assoli et Tchaoudjo, et personne ne dit rien

Publié le mardi 14 janvier 2020  |  icilome
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© Autre presse par DR
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Il ne se passe pas un seul jour où des exactions militaires ne sont signalées à Assoli et à Tchaoudjo.

Le déploiement des militaires de ce que nous appelons encore armée togolaise pour terroriser les populations de certaines régions de notre pays, est devenue une habitude, une banalité.

Il y a longtemps que l´armée togolaise n´existe plus; soldats, sous-officiers et officiers, originaires d´ethnies et de régions supposées hostiles au clan règnant, étant exclus de sa gestion réelle. Et à voir de près ce qui se passe avec la politisation à outrance des corps habillés de notre pays, à voir comment
l´état-major de l´armée ne se cache plus pour soutenir le pouvoir de dictature incarné aujourd´hui par Faure Gnassingbé, à voir la configuration ethnique ou même familiale de la hiérarchie de cette armée instrumentalisée, on a comme
l´impression que nous avons affaire à une armée dans l´armée.

Depuis quelques jours circulent sur les réseaux sociaux des images de jeunes et d´enfants surpris dans leur sommeil dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 2 h du matin et sauvagement bastonnés à Bafilo par des militaires. Dos couverts d´hématomes et d´autres traces ensanglantées de cordelettes et de bâtons. En dehors des bastonnades sur les paisibles populations, que ce soit dans l´Assoli que dans le Tchaoudjo, des enlèvements ciblés sont également opérés pour éloigner des militants de partis politiques et des leaders d´opinion de leurs familles qui ne savent pas, la plupart du temps, où ils sont emmenés par les militaires qui viennent d´opérer le kidnapping. Cette nuit du 10 janvier 2020, pendant que des jeunes innocents se faisaient bastonner chez eux, d´autres militaires procédaient à l´enlèvement du nommé Zibérou Tchafaram au quartier Tchon-Woro à Bafilo.



Furent également victimes d´enlèvement par les militaires le 08 janvier 2020 à Kadambara trois membres de la famille Kpéréguéni. Leur faute est d´être parents au président local du PNP en fuite, et accusés d´être le cerveau des manifestations dans la localité. Depuis, la famille fait des va-et-vient entre les camps militaires à Sokodé pour savoir dans quel cachot se trouvent les trois malheureux. Dans quel état se trouvent-ils? Sont-ils torturés? Voilà les questions angoissantes que se posent les familles que ce soit à Bafilo où à Kadambara. Mais aux dernières nouvelles, et d´après nos enquêtes, les trois seraient incarcérés à la prison civile de Sokodé. Nous n´oublions pas les bastonnades suivies de kidnapping à son lieu de travail du mécanicien Roufaï de Yèlivo il y a plus d´un mois. Menotté et emmené à la prison de Lomé, il n´est toujours pas libéré.

C´est un véritable climat de désolation et de terreur qui s´est emparée des villages bordant la route qui mène de Sokodé à Tchamba. Kadambara, Birini, Dibouidè, Kparatao et Yèlivo sont quotidiennement, de jour comme de nuit, le théâtre d´irruption impromptue et meçante de militaires lourdement armés, qui n´hésitent pas à commencer à pourchasser, à bastonner, sans aucune raison apparente. Des fidèles se rendant à la mosquée ne sont pas épargnés. Des familles sont disloquées; beaucoup de jeunes ont fui en brousse pour s´abriter contre la terreur exercée sur eux par ceux qui se disent militaires d´une armée nationale, dont l´apparition ailleurs, sous d´autres cieux, serait synonyme d´admiration de la part des populations. Beaucoup de jeunes écoliers et élèves sont parmi les fuyards, dont certains ont même traversé la frontière; c´est pourquoi les écoles, collèges et lycées ne sont plus fréquentés que par de maigres effectifs.

Un tel comportement de la hiérarchie militaire de notre pays et de Faure Gnassingbé, qui lâchent des militaires sur les populations civiles,nous pousse à nous poser certaines questions: les sous-officiers et officiers qui encadrent ses soldats dans leurs basses besognes, ont-il suivi leur formation militaire, la plupart du temps, dans des académies militaires de renom, pour venir s´en prendre à leurs concitoyens civils, ou pour défendre l´intégrité du territoire en cas de danger extérieur?

Faure Gnassingbé entend-il règner sur des villes et villages fantômes, et se dire président de tous les Togolais? Cet archarnement de l´armée sur une certaine région ou ethnie n´aura-t-il pas des conséquences désastreuses pour l´avenir du Togo en termes de cohésion sociale?

Depuis le 19 août 2017 c´est la chasse à l´homme partout sur le territoire, et des camps militaires sont disséminés un peu partout; faisant exploser inutilement le budget de la défense. Inutilement, car le Togo n´est agressé par aucun pays voisin ou lointain, alors que la pauvreté fait des ravages au sein des populations. Tous ces milliards de nos francs, jetés par la fenêtre pour assurer le règne éternel d´un homme, auraient pu servir à construire des écoles, à équiper nos mouroirs d´hôpitaux, et à donner à manger à chaque citoyen. Au lieu de cela les violations des droits de l´homme sont quasi-quotidiennes. Assoli, Tchaoudjo et d´autres régions sont le théâtre des bruits de botte de nos militaires envoyés par leur hiérarchie pour faire la guerre à leurs propres concitoyens.

Dans les quartiers hupés de la capitale la vie poursuit son petit bonhomme de chemin. Que ce soit du côté de l´ordre des Avocats, des Universitaires, des associations des droits de l´homme, des réprésentations diplomatiques, des officiers supérieurs, exclus de la gestion de l´armée, c´est le silence total. Ce qui se passe dans ces contrées de notre pays n´émeut personne. Les partis politiques, anciens membres de la C14 s´occupent de leurs oignons, comme si le Togo se limitait aux portes de leurs états-majors. Parmi eux il y a ceux qui vont aux élections présidentielles malgré ce climat de terreur dans le pays. Ils ne pourront même pas se rendre à Kara pour battre campagne. Là c´est un état dans un état, voulu par Faure Gnassingbé et sa clique. Pourtant ils y vont.

Les meilleures réformes politiques, la transition politique pour faire table-rase du système Gnassingbé ou le départ pur et simple de Faure Gnassingbé que réclament ces citoyens qui sont la cible de la furie de nos militaires, concernent-elles uniquement certaines ethnies ou certaines régions du Togo? C´est à cette question que devraient répondre nos leaders politiques de l´opposition qui n´ont jamais su, pu ou voulu mobiliser chez eux pour qu´on en finisse avec le dictateur.



Samari Tchadjobo
12 janvier 2020
Hanovre, Allemagne
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