Son père avait choisi la politique. C´est à la tête d´une nouvelle école d´informatique gratuite que ce Français d´origine togolaise agit en faveur des "exclus du système".
« Dès qu´il a su marcher, il est parti à l´aventure », explique son père, le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, qui s´est engagé en politique dans ses deux pays : secrétaire d´État (aux Affaires sociales et à l´Intégration, puis à l´Intégration) sous François Mitterrand, il avait tenté de se présenter à la présidentielle togolaise en 2010, mais sa candidature avait été rejetée. « On ne lui connaissait pas vraiment d´ambition, surtout des rêves, se souvient-il. Nous étions très proches, même si mon entrée en politique m´a parfois tenu loin du foyer. Il a souffert de la jalousie, du mensonge, du racisme... »
Assis en face d´un colosse dont le sourire vous surplombe de vingt bons centimètres, on peine à imaginer l´enfant, né en 1976 à Brest, gambadant dans la campagne du Finistère. Kwame Yamgnane, qui avoue n´avoir « jamais été un bon élève », intègre le Lycée naval, à Brest, et pense un temps choisir l´armée : « Je voulais être pilote de chasse, puis parachutiste, mais ils m´ont dit que ma taille et mon poids posaient problème... Finalement, j´ai fait mon service militaire en tant que secrétaire dans le Médoc ! » s´esclaffe ce grand amateur de vins. Il opte donc pour un autre milieu, sans doute à raison tant on imagine mal ce double mètre jovial troquer son pull marin contre un treillis.