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Hommage de Jean-Pierre Fabre, Président National de l’ANC, à Atakpameto, Présidente du Comité des Sages

Publié le lundi 27 janvier 2020  |  ANC Togo
L′ANC
© aLome.com par Parfait
L′ANC tient son premier congrès ordinaire ce 10 octobre. Le principal parti de l’opposition en congrès : ce sera à la faveur de son 1er congrès ordinaire qui a mobilisé du monde ce 10 octobre 2014, à Nyékonakpoè, sur la Paroisse de l`église presbytérienne du quartier du mȇme nom.
LA CELEBRE MILITANTE ATAKPAMETO avec une pipe...
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"Chers membres de la famille éplorée,

Chers collègues de l’ANC,

Mesdames, Messieurs,



Notre chère maman Pétronile Dopévi DAGBE-KOKOU veuve HADEN, dite maman Atakpéméto, nous a quittés. Nous appréhendions ce moment venu nous rappeler, l’inéluctabilité du grand départ pour ce voyage dont nul ne revient.

Nous la savions fatiguée ces derniers temps, affaiblie par le poids de l’âge. La nouvelle de son rappel à Dieu nous est néanmoins parvenue, brutale et douloureuse. Naturellement, elle ne fréquentait plus, comme par le passé, le siège de l’ANC où, nous avions toujours grand plaisir à la retrouver. Par moments, nous nous rendions chez elle, prendre de ses nouvelles. C’était toujours des moments d’intenses émotions. Que de souvenirs et d’espérances partagés !

Elle tenait à être informée de l’actualité politique et son exhortation, comme un leitmotiv, était de tenir bon, et surtout d’éviter de nous laisser divertir par la calomnie et la diffamation, d’où qu’elles viennent, et qui ne sont inspirés, à son sens, que par la malveillance, la jalousie et l’envie, déplorables aveux d’impuissance.

Sa foi indéfectible en la survenance, très prochaine, de l’alternance au Togo, était grande et communicative. Et elle y a consacré toute son énergie autant qu’elle le pouvait, entrevoyant le Togo radieux, libre, et heureux dont elle rêvait.

Son dévouement à l’aboutissement de notre cause ainsi que sa sagesse et la pertinence de ses analyses dans le règlement des crises inhérentes à tout regroupement humain, ont conduit le parti à la désigner comme présidente du conseil des sages.

Maman Atakpéméto, fait partie, dans nos vies, des êtres qui nous sont chers.

Maman Atakpéméto est un de ces êtres affables, aimables, courtois et si agréables, qu’on a de la peine à concevoir, malgré le temps nous marquant de son empreinte indélébile, qu’un jour, ces êtres chers, nos parents, nos proches nous précéderons.

Au sein de sa famille, son départ, sans doute, laisse-t-il un grand vide, en raison des liens de sang et de mutuelle affection profonde qui lient tous les membres. Mais dans sa grande famille politique, dont elle est incontestablement et de loin la doyenne à tous égards, sa disparition nous prive, d’une source intarissable de sagesse, de conseils de toutes sortes, de stratégies diverses, mais également d’un océan d’amour.

A l’ANC, la disparition de maman Atakpéméto, est vécue comme une perte incommensurable, celle d’une mémoire, celle du témoin d’un passé héroïque, mais aussi de ce présent qui s’écoule et se construit malgré ses innombrables vicissitudes, les unes plus amères que les autres, en ces temps difficiles, marqués par un régime de violence masquée sous une apparence de légalité.

Maman Atakpaméto a milité très tôt, dès son jeune âge, au Parti de l’Unité Togolaise de Sylvanus OLYMPIO, pour le combat libérateur de l’indépendance, aux côtés des pères fondateurs de la nation togolaise. Elle y fit ses premières armes en politique. Elle y a appris la discipline, force principale des partis politiques dignes de ce nom, et cultivé le respect et l’amour du prochain.

Son raisonnement était toujours rigoureux. Elle avait l’habitude de dire, non sans ironie, qu’il ne suffit pas de s’exprimer en bon français, pour raisonner juste. Elle rappelait régulièrement que pour raisonner juste, il suffit d’avoir du bon sens et de la sincérité.

Elle était l’un des derniers survivants de la période d’avant l’indépendance. Et se délectait à raconter l’héroïque lutte d’une époque, à jamais, disparue avec ses valeurs. Elle en était profondément nostalgique, fredonnant souvent les chants d’engagement politique et patriotique de sa jeunesse qui lui donnaient du baume au cœur. Elle se fit un devoir, d’apprendre tout son répertoire de chansons patriotiques aux militantes de l’UFC puis de l’ANC.

L’engagement de maman Atakpéméto à l’UFC, son soutien et son fidèle attachement à ce parti, en raison de sa filiation au CUT, ne l’ont pas empêchée, au moment de la brusque et inattendue volte face de son leader, de claquer la porte, se détournant de celui-ci, comme nous tous, poliment, sans haine, ni critiques futiles.

Très déçue et peinée, elle ne se découragea pas pour autant, et, suivant la voix de la raison, mais également celle du cœur, elle jeta avec nous, les bases de l’ANC, à un âge où les premiers signes de fatigue commencèrent à se manifester, et où plusieurs à sa place auraient aspiré à un repos mérité. Les idéaux incarnés par ce parti, la réconfortaient énormément dans un monde qui a perdu ses repères et où les valeurs ayant inspiré la lutte pour l’indépendance, semblent aujourd’hui abandonnées. Désormais, des choix, des attitudes répréhensibles, hautement condamnables, devant jeter l’opprobre sur leurs auteurs, servent à les glorifier, pitoyablement. La pratique de la vertu n’est plus recherchée. Comble de cynisme, elle est présentée comme un handicap.

Et, l’actualité politique du moment le démontre à suffisance. L’effondrement de nos valeurs, leur mépris voire leur rejet pour le triomphe du vice présenté comme une expérience à porter au crédit de responsables politiques qui devraient plutôt faire amende honorable, est pathétique.

Une grande humilité caractérisait maman Atakpéméto. Il y a une dizaine d’années, à l’occasion de ses 90 ans, le parti décida d’organiser une fête pour commémorer l’évènement et lui décerner une décoration. Malgré ses protestations, la cérémonie eut lieu. Elle déclarera après, les yeux embués de larmes, que ce fut un des plus beaux moments de sa vie, parce que la sincérité de notre affection l’avait grandement bouleversée.

Maman Atakpéméto nous quitte à 101 ans, sans avoir vu l’alternance pour laquelle elle a tant donné, survenir sur la terre de nos aïeux. Nous en sommes bien tristes. Mais, Dieu maître des temps et des circonstances, fera en sorte que, de là-haut, dans son royaume de lumière où, elle séjourne désormais, elle constate au soir du 22 Février 2020, l’enthousiasme délirant des filles et fils de l’ABLODE, se réappropriant leur indépendance confisquée, au moyen d’une éclatante victoire, celle de la lumière sur les ténèbres, celle des forces du bien sur les forces du mal et enfin, celle de l’amour sur la haine et la jalousie injustifiées.

Adieu maman Atakpéméto ! A l’ANC, tu fus et restes pour nous, un modèle, un symbole de grande valeur. Tu as eu une vie de militante et de patriote bien remplie, par ton courage, ton engagement mais surtout, l’exemplarité de ton dévouement au service du Togo, notre commune patrie.

L’ANC, par ma voix, réitère à toute ta famille, ses sincères condoléances et toute sa compassion émue.

Repose en paix, chère maman Atakpéméto ! Nous ne te perdrons plus, car tu vis, désormais et à jamais, dans nos cœurs aimants, reconnaissants de tous tes sacrifices pour le fonctionnement de l’ANC, ainsi que pour le bien-être et le bonheur de l’homme togolais.

Je vous remercie".


Le Président National,

Jean-Pierre Fabre.

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