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Présidentielle au Togo : pour Mgr Kpodzro, ancien archevêque de Lomé, "l’alternance sera bénéfique pour tous"

Publié le mercredi 5 fevrier 2020  |  TV5
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
A la veille de l’ouverture du dialogue inter togolais, Mgr Kpodzro, exprime son vœu d`un retour à la Constitution de 1992
Lomé, le 14 février 2018. A la veille de l’ouverture du dialogue inter togolais, l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Kpodzro, exprime son vœu d`un retour à la Constitution de 1992. Au cours d’une conférence de presse tenue en son domicile à Amandahomé, l’ancien président du Haut Conseil de la Transition demande aux parties prenantes au dialogue d’opter pour un retour à la Constitution de 1992 dans son intégralité, pour le plus grand bonheur des Togolais. Outre cette recommandation, il demande au Chef de l’Etat actuel, Faure GNASSINGBE, de s’abstenir de se représenter à la présidentielle de 2020. Le prélat est largement revenu sur son parcours, depuis ses études jusqu’à ses incursions dans la vie politique, en passant par ses déboires avec le régime Eyadèma.
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Il a tenté d’imposer une candidature unique de l’opposition, mais le 22 février prochain, au Togo, ils seront six face au président sortant Faure Gnassningbe. Mgr Philippe Kpodzro considère pourtant que son candidat , Agbeyomé Kodjo, est le meilleur pour mettre fin au pouvoir de la dynastie Gnassingbé. A 90 ans, l’ancien archevêque de Lomé ne cache pas sa colère. Entretien.

Mgr Philippe Kpodzro : Je pense que nous partons vers ces élections sur des bases un peu conflictuelles. Le gouvernement a rejeté toutes les propositions faites par l’opposition pour la transparence du scrutin. Nous avons demandé un dialogue avec le camp présidentiel, cela nous a été refusé. Nous avons demandé une recomposition de la Commission électorale et des institutions indispensable pour que le scrutin se fasse dans la transparence. Cela nous a également été refusé. La composition actuelle de la Cour constitutionnelle est anticonstitutionnelle ! Nous avons demandé l’observation des élections par des instances internationales, mais là encore nous ne sommes pas écoutés. Pourtant, nous ne nous décourageons pas, car nous savons que notre candidat unique est accepté par la population.

Jean-Pierre Fabre n’aime pas le Togo ! Il s’aime lui-même !

Mgr Kpodzro

Ce candidat que vous qualifiez d’unique, c’est Agbeyomé Kodjo, l’ancien Premier ministre. Mais il n’est pas si unique que cela ! Il y a cinq autres candidats d’opposition ! Peut-on vraiment parler de candidat unique ?

Absolument ! J’ai fait le porte à porte de tous les leaders de tous les partis et je les ai convaincus de la nécessité d’une candidature unique. Mais je me suis aperçu que chacun de ces leaders a un tel ego qu’il pense être la meilleure personne pour pouvoir aller aux élections ! J’ai donc personnellement établi une liste de critères pour obtenir le profil de ce candidat unique. J’ai invité ces candidats à se soumettre à un grand oral pour savoir lequel à les meilleures chances d’être choisi et c’est Agbeyomé Kodjo qui a été retenu car il a présenté le plus de garanties.
Etant Togolais, étant un prélat expérimenté, j’ai pris les choses en main et j’ai considéré qu’il pourrait être accepté par la population. Nous n’avons pas fait les choses à la légère. La candidature d’Agbéyomé Kodjo a été acceptée par les personnes compétentes. La population sera d’accord.


Dans les rangs de l’opposition, il y a tout de même une autre personnalité, Jean-Pierre Fabre, qui compte beaucoup de partisans. Pensez-vous que ses partisans sont susceptibles de se reporter sur votre candidat Agbeyomé Kodjo?

Jean-Pierre Fabre a été invité avec tous les autres candidats mais il a préféré rester seul ! On ne l’a pas écarté ! C’est lui-même qui a refusé de participer au jury ! Mais je lui tends toujours la main ! Lui-même a son expérience des élections législatives qui a été un échec ! C’est pourquoi je lui dis que s’il s’entête à vouloir aller tout seul à la présidentielle, il va tout droit vers l’échec ! Je vois par là qu’il n’aime pas le Togo ! Il s’aime lui-même ! Mais je lui tends la main pour que le bien commun du Togo pousse chacun à renoncer à son propre vouloir et à se mettre ensemble pour le bien commun pour que l’on gagne ces élections !


La réforme constitutionnelle de mai 2019 a rétabli l’élection présidentielle à deux tours. Si Faure Gnassingbé est contraint à un second tour face à Jean-Pierre Fabre, êtes-vous prêt à soutenir ce dernier ?

Il se trouve que le président Faure ne respecte pas du tout les consignes de la campagne censée commencer le 6 février. Il parcourt le pays en distribuant à droite à gauche de l’argent et ce qu’il faut pour acheter les consciences. On a beau avoir obtenu le rétablissement des deux tours mais la manière dont il se comporte fait qu’au premier tour, il gagne ! C’est pourquoi il est nécessaire que chacun se joigne au candidat unique pour que les électeurs comprennent, dès le premier tour, que nous pouvons gagner le combat !


En 1991, vous avez présidé la Conférence nationale. Vous avez un regard très avisé sur la démocratie togolaise. Quel est-il aujourd’hui ?


La démocratie togolaise est souhaitée par tout le monde ! Mais nous sommes en dictature ! Le papa Eyadéma a été un dictateur ! Il a modifié la Constitution de 1992 qu’il avait pourtant reconnue comme étant très bonne, ce qu’elle était ! Le texte a été accepté par référendum à 98 % ! Il a toiletté la Constitution pour pouvoir rester au pouvoir et transmettre à son fils le virus de la présidence à vie ! Les Togolais en ont marre ! Ils veulent la transparence pour avoir l’alternance ! L’alternance est le gage absolu de la vraie démocratie ! Une alternance pacifique ! Chaque président doit faire un ou deux mandats et quitter tranquillement le pouvoir ! Au Togo, le peuple souffre, et il faut absolument en finir de ce système dictatorial.
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