ne "grande partie" des 700 kilos d'ivoire
saisis mardi par la police togolaise provient du Tchad, a déclaré vendredi à
des journalistes Emile N'Bouke, le trafiquant présumé.
Le stock d'ivoire saisi, dont une grande quantité était déjà transformée en
objets d'art et de décoration, a été exposé et le trafiquant présumé présenté
à la presse par l'Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues
et du Blanchiment (OCRTIDB).
Au total 700,5 kg d'ivoire ont été saisis à Lomé dans une boutique de M.
N'Bouke, 58 ans, de nationalité togolaise.
"Les ivoires sont à moi. J'ai ramené du Tchad une grande partie", a-t-il
déclaré à des journalistes, sans autre précision.
La police n'a pas permis aux journalistes de poser beaucoup de questions à
M. N'Bouke, l'enquête ayant été ouverte pour "démanteler le réseau de
trafiquants".
Selon Kodjo Katanga Yeleneke, officier de police à l'OCRTIDB, "des tonnes
d'ivoire quittent depuis un certain temps, le Port de Lomé à destination de
pays comme l'Indonésie, la Chine et Hong Kong".
"Nous avons mené nos enquêtes qui nous ont permis d'identifier Emile
N'Bouke. Ces enquêtes se poursuivent pour démanteler le reste du réseau de
trafiquants", a-t-il indiqué.
Par ailleurs, les responsables de l'OCRTIDB ont présenté aux journalistes,
un autre présumé trafiquant, de nationalité guinéenne, arrêté en possession de
25 kg d'ivoire.
Les Etats-Unis ont "félicité" jeudi, les autorités togolaises "pour leurs
efforts en vue de mettre un terme au trafic illégal d'ivoire en Afrique de
l'Ouest en arrêtant un célèbre trafiquant".
La porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, avait "exhorté les
autorités togolaises à conduire une enquête complète et à poursuivre ceux qui
se livrent au trafic d'ivoire".
Selon la police togolaise, quelque 116 pointes d'ivoire ont été déjà
saisies en février 2011.
Le commerce international de l'ivoire a été interdit en 1989 par la
Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction
(CITES). Mais le trafic a pris de l'ampleur ces dernières années en raison
d'une forte demande au Moyen-Orient et en Asie où les défenses d'éléphants
sont utilisées dans la fabrication d'objets décoratifs et dans la médecine
traditionnelle.
Plus de 25.000 éléphants d'Afrique ont été victimes de braconnages en 2012,
selon les estimations de la CITES.
ek/aub